Saisie de 32.000 paquets de cigarettes : Karène Théophile incrimine son oncle Mohamed Noordaully

La Malgache était activement recherchée après la saisie de 3 200 cartouches de cigarettes de contrebande. C’est en compagnie de son avocat que Karène Théophile s’est rendue au siège de la Mauritius Revenue Authority (MRA), le vendredi 8 septembre. Elle a dénoncé l’époux de sa tante.

Une interdiction de quitter le pays pesait sur elle depuis jeudi après-midi, 7 septembre. Karène Théophile, originaire d’Antananarivo et âgée de 23 ans, était la cible de la Customs Anti Narcotics Section (CANS) après que 32 000 paquets de cigarettes ont été astucieusement dissimulés dans des portes en bois en provenance de Chine. Ce n’est que vendredi après-midi qu’elle s’est rendue, en compagnie de son avocat, au siège de la Mauritius Revenue Authority (MRA). Son oncle Mohamed Noordaully avait aussi fait le déplacement.

Au cours de son interrogatoire dans le cadre de cette enquête sur la saisie record de Rs 6 millions de cigarettes, Karène Théophile s’est dédouanée dans cette affaire. Selon nos recoupements, la jeune femme a avoué aux enquêteurs de la CANS que c’est l’époux de sa tante qui est le principal commanditaire de ces 3 200 cartouches de cigarettes à Maurice. Mohamed Noordaully a utilisé le Business Registration Number (BRN) de sa nièce pour ces importations de meubles. La Malgache affirme qu’elle ignorait que 640 000 cigarettes étaient dissimulées dans 44 portes en bois.

Dans sa déposition à la douane, Karène Théophile, qui vit avec sa mère et sa sœur à Beau-Bassin, a expliqué qu’elle avait l’habitude d’importer des « petits colis » pour elle, mais que c’est son oncle qui faisait de grosses importations de meubles. Ce dernier, résidant à Plaine-Verte, possède également un BRN pour des importations. D’ailleurs, il avait importé des meubles, il y a trois mois de cela. Les douaniers sont à la recherche de ces meubles.

Quant à Mohamed Noordaully, il s’est montré réticent lors de son interrogatoire. Il a affirmé qu’il importait des meubles depuis l’Asie pour les revendre à Maurice. Toutefois, cet homme de 46 ans s’est montré avare de commentaires sur les questions et détails touchant le modus operandi de cette importation de cigarettes de contrebande.

Après plus de trois heures d’interrogatoire, les deux suspects ont été placés en état d’arrestation. Les douaniers les ont remis à la police pour la suite de l’enquête. Ils seront poursuivis pour importation d’articles de contrebande, faux et usage de faux. La raison : Mohamed Noordaully avait mentionné comme siège de sa compagnie d’importation, Forest-Side, à Curepipe. Les officiers de la CANS qui s’y sont rendus jeudi n’avaient rien trouvé sur place.

Les cigarettes devaient être écoulées sur le marché local

Alors que certaines marques de cigarettes ne sont plus disponibles sur le marché local, la douane soupçonne Mohamed Noordaully de vouloir commercialiser ces 32 000 paquets de cigarettes. Parmi les articles saisis, les douaniers ont retrouvé 1 396 cartouches de Marlboro rouge, 100 Marlboro Gold, 1 250 cartouches de la marque 555, 150 cartouches de Golden Deer, 50 cartouches de RGD, 50 cartouches de Cocopalm, entre autres. La valeur marchande de ces cigarettes contrefaites est estimée à Rs 6 millions. Les expéditeurs chinois avaient placé 65 à 69 cartouches dans les 44 portes en bois, tandis que les trois portes en aluminium ne contenaient rien de contrefait.

De faux documents d’importation

L’importateur Mohamed Noordaully a donné de faux renseignements concernant son adresse pour la facturation, afin que les produits importés puissent être dédouanés. Ce n’est qu’une fois au « faux domicile » de l’importateur, soit à Forest-Side, que les éléments de la Customs Anti Narcotics Section (CANS) de la Mauritius Revenue Authority (MRA) ont constaté qu’ils avaient été bernés.

L’importateur est revendeur de meubles

Cet habitant de Plaine-Verte n’est pas inconnu des milieux portuaires. Il importe fréquemment des produits en provenance de pays asiatiques pour les revendre à Maurice. Ce n’est qu’il y a six mois, quand il a importé des produits, que les limiers de CANS ont eu des soupçons sur lui. Toutefois, rien de compromettant n’a été trouvé. Cette fois, il est passé à la trappe avec une saisie record de cartouches de cigarettes cachées dans des portes en bois. L’importateur utilise souvent le Business Registration Number (BRN) de sa nièce pour importer ses produits, alors qu’il dispose lui-même d’un BRN.

Des officiers de TNS et BAT appelés en renfort

Des représentants de TNS Tobacco et de British American Tobacco (BAT) étaient au quai D dans le port, jeudi après-midi, après la saisie de 3 200 cartouches de cigarettes. Ils n'en croyaient pas leurs yeux. Ne pouvant confirmer l’authenticité de ces cigarettes sur les lieux, ils ont envoyé quelques-unes au Forensic Science Laboratory (FSL) aux fins d’analyses.