Le sort s’acharne sur cette jeune famille. Jayson et Virginia Tranquille, mariés depuis cinq ans, ne savent plus à quel saint se vouer. Alors qu’en 2015, ils faisaient face à de grosses difficultés après avoir perdu leur premier enfant, Virginia, âgée de 29 ans, a accouché une nouvelle fois d’un mort-né, le 9 janvier dernier.
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«C’était un moment très pénible pour mon épouse et moi », explique le jeune père de 27 ans. « Nous venions à peine de nous remettre du deuil de notre premier enfant en 2015». Entre temps, une fillette est née. Elle a trois ans aujourd’hui. Alors qu’il s’attendait à revivre un autre bonheur, le couple est de nouveau plongé dans un autre calvaire. « Selon les docteurs de l’hôpital, Virginia aurait accouché une fois de plus d’un enfant mort-né. Pourtant, la grossesse de ma femme s’est parfaitement bien passée, malgré l’accident de travail qu’elle a subi. Selon le rapport de son docteur, l’enfant se portait à merveille », confie Jayson.
L’échographie annonçait un garçon
Le Curepipien explique que parallèlement aux soins de l’hôpital, sa femme suivait un traitement avec un gynécologue du privé. « Les examens échographiques montraient que Virginia attendait un garçon. Au terme de sept mois de grossesse, le sexe était déjà visible. Nous avions tout préparé pour cette naissance », dit-il.
Le 9 janvier, vers 9 heures,Virginia se rend à son rendez-vous à l’hôpital. « J’ai subi plusieurs échographies. J’ai passé toute la journée à l’hôpital. J’ai subi un autre examen vers 22 h 50 et j’ai été admise aux soins intensifs. Motif : le cœur du bébé avait cessé de battre », se remémore-t-elle. « On m’a informé que je devais subir une césarienne d’urgence. Mon mari est demeuré dans le couloir menant vers la salle d’opération», dit-elle. Depuis cette fausse-couche, Virginia n’a plus l’esprit en place. « Je me suis sentie mal après l’accouchement, j’étais déstabilisée. J’étais sous l’effet de l’anesthésie quand j’ai appris la nouvelle. Je veux la vérité. Je sentais que mon enfant bougeait, même sur la table d’opération », affirme Virginia. « Ma petite fille de trois ans réclame son frère. Elle s’attendait à voir un bébé à mon retour à la maison », se lamente la jeune mère.
Des vêtements pour habiller un «mort né»
Sa femme en salle d’opération, Jayson explique qu’il vivait une folle angoisse. « Une seule pensée occupait mon esprit : la santé de mon enfant et celle de ma femme. » Selon le document remis par les infirmières, le bébé serait né à 23 h 05. « Quelques minutes après, j’ai vu deux infirmières chuchoter dans le couloir, l’une d’entre elle s’est approchée vers moi et m’a demandé des vêtements, couches, et une couverture pour le bébé », confie le père. « Peu de temps après, elle est ressortie pour m’informer que ma femme avait accouché d’un mort né et que son cordon s’était enroulé autour de son cou. » Le hic, dit Jayson, c’est que l’infirmière lui aurait présenté une fille et non un garçon. « Elle m’a montré une fillette, le sexe était à peine identifiable, elle était à peine formée, comme un fœtus. De plus, le corps était froid. Le bébé devait être mort depuis des heures. » Il ajoute indigné : « Comment peut-on nous réclamer des vêtements et des couches pour un mort-né ? » interroge Jayson. « Selon moi, nous avons été victimes d’un trafic d’enfant. Mon enfant doit être quelque part, d’autant plus que j’ai vu et j’ai pris en photo une infirmière qui se dirigeait vers la salle de maternité avec un enfant. Il y a des anomalies qui intriguent », souligne-t-il.
Un mois d’attente interminable
Suite à cet incident, le père a porté plainte au poste de police de Candos. « Le plus intrigant, c’est qu’une infirmière qui m’a informé du décès de mon enfant », dit-il. Il poursuit : « Le docteur ne m’a donné aucune explication ni un rapport. Je suis retourné vers mon médecin traitant du privé pour lui réclamer un document certifiant que, lors des échographies, ma femme attendait bel et bien un garçon. Il me l’a refusé », s’insurge le père. « J’ai demandé une autopsie du mort-né pour déterminer la cause de son décès, mais on me la refusé, et le surintendant de l’hôpital n’a pas souhaité me recevoir… »
Un comité sera institué
La rédaction est entrée en contact avec le surintendant de l’hôpital de Candos qui n’a pas souhaité commenter le sujet. « Je ne souhaite pas me prononcer sur le sujet, étant donné qu’une enquête est en cours. Je suis bien au courant du dossier. En aucun cas, je n’ai refusé l’accès de mon bureau aux plaignants. J’ai peut-être été absent de ma place à ce moment précis. Il faut rédiger un rapport qui sera soumis au ministère de la Santé. Par la suite, le ministère instituera un comité», soutient-il.
Deux enquêtes initiées
Sollicité sur ce cas, Jameer Yadally, attaché de presse au ministère de la santé a précisé : « Nous avons déjà réclamé un rapport sur ce cas. Malheureusement, je ne peux vous en dévoiler le contenu pour ne pas entraver l’enquête en cours. Je tiens à exprimer ma sympathie aux parents, car c’est un moment très éprouvant. Toutefois, je peux les rassurer : une enquête interne a été initiée, en parallèle avec celle de la police. Il faut laisser les enquêtes de la police, de l’hôpital et du ministère suivre leur cours, avant de nous prononcer. Nous avons l’habitude de travailler en étroite collaboration pour éclaircir les zones d’ombre », a-t-il déclaré. « Plusieurs procédures doivent être suivies avant d’entamer des poursuites », indique Me Melany Nagen. Selon l’avocate, « plusieurs façons de procéder sont envisageables. Il faut avant tout regrouper les éléments d’information et les preuves. Entretemps, une plainte doit être déposée officiellement auprès du surintendant…»
Le sexe déterminé à la mi-grossesse
Le Dr Veyasen Pyneeandee explique qu’il est impossible qu’un médecin ne détermine pas le sexe de l’enfant lorsqu’une grossesse arrive à terme. « Dans 95 % des cas, entre les 16e et 20e semaines, le sexe de l’enfant est déjà déterminé. Pour les 5 % restants, il n’est pas possible de déterminer le sexe en raison de la position de l’enfant », précise-t-il. Toutefois, à la 22e semaine, il est obligatoire de déterminer le sexe de l’enfant après une échographie morphologique, il est même possible de savoir si le sexe est bien formé ou pas. En France, les docteurs sont même passibles de poursuites légales s’il y a eu erreur. Selon lui, il est impossible de ne pas avoir pu déterminer le sexe de l’enfant au bout de 40 semaines de grossesse, à moins qu’il y ait eu incompétence du médecin.
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