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Sa boutique ravagée par l’incendie au Caudan Waterfront - Rakesh Buleeram : «Après 25 ans, je dois recommencer à zéro»

Rakesh Buleeram dans sa boutique au Caudan Waterfront.
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Il tenait une boutique spacieuse remplie d’objets artisanaux au Craft Market, au Caudan Waterfront. Le jeudi 11 novembre, celle-ci, comme d’autres magasins, ont été la proie des flammes. Pour Rakesh Buleeram, 47 ans, c’est un coup très dur. 

Il se retrouve sur la paille, lui qui avait tout investi dans son business de vente de produits artisanaux au Craft Market, au Caudan Waterfront. Tout est parti en fumée en l’espace de quelques heures, le jeudi 11 novembre. « J’ai tout perdu. Après 25 ans, il va falloir recommencer à zéro », dit, abattu, Rakesh Buleeram, 47 ans.

Ce père de deux enfants, affligé par le décès subit de son épouse, il y a quelques années, est littéralement assommé par ce nouveau drame. Il n’a pas encore eu l’occasion de prendre connaissance de la valeur réelle des dégâts, car l’accès au lieu est toujours interdit jusqu’à ce que l’enquête soit bouclée. D’ores et déjà, il estime les pertes à plusieurs millions de roupies.

Rakesh Buleeram déclare avec dépit que ses produits, dont des tentes en vacoas, n’étaient pas couverts par l’assurance. « Jamais je n’aurais pensé qu’une telle chose puisse se produire. Depuis quelques semaines, je pensais à réorganiser le travail et à faire assurer tout ce que j’exposais au magasin. »

Toute la famille est sous le choc depuis l’incendie. Sa fille et son fils, dont il est très proche, surtout depuis la mort de leur mère, sont pleinement conscients de la dure épreuve qu’il traverse. Ses frères et sœurs tentent tant bien que mal de le soutenir moralement. 

Je n’ai pas travaillé pendant presque deux ans. Alors que les choses démarraient enfin, voilà que survient cet incendie»

Rakesh Buleeram pense à sa mère Jaiwantee. Âgée de 80 ans, elle ne serait pas pleinement consciente de la situation difficile dans laquelle il se trouve. C’est grâce à elle, confie-t-il, que ce business de produits artisanaux a été mis sur pied et est devenu florissant. Spécialisée dans la fabrication de tentes en vacoas, elle tient un petit magasin sis à la route principale de Brisée-Verdière (voir plus loin).

C’est en 1998, alors qu’il peinait à trouver de l’emploi après ses études secondaires que le quadragénaire décide d’apprendre le métier de sa mère. Un beau jour, son frère lui parle d’une annonce dans les journaux à propos d’emplacements à louer au Caudan Waterfront. Rakesh Buleeram tente sa chance. « Cela n’a pas été facile, mais j’ai réussi à obtenir un emplacement dans la section artisanale. À l’époque, la location était de Rs 7 000 par mois. » 

Très vite, il se rend à l’évidence que louer un emplacement dans un grand centre commercial et gérer le commerce ne sont pas aussi simples que de fabriquer des tentes et les vendre devant sa maison. « Heureusement, j’ai pu compter sur ma mère. Vu sa grande expérience dans le domaine, elle a été une conseillère, un guide pour moi. Au début, elle m’accompagnait au Caudan. Elle m’a aidé à m’établir dans mon nouvel univers. » 

Au fil du temps, Rakesh Buleeram agrandit la surface du magasin et élargit son offre. Outre les tentes en vacoas et en raphia, il introduit d’autres produits tels que les chapeaux de paille et des objets souvenirs dont raffolent les touristes. Parmi, plusieurs modèles de dodo, des coquillages ou encore des échantillons de la terre des sept couleurs de Chamarel. 

Il accueillait avec joie la nouvelle de l’arrivée d’un bateau de croisière. « Je compte beaucoup sur les touristes. Les meilleurs clients sont les Allemands, les Italiens, les Suisses et les Russes. Les Chinois et les Indiens aussi sont de bons clients, mais ils cassent trop les prix… » 

La malchance veut que, juste au moment où les frontières se sont rouvertes complètement et que les touristes font leur retour, sa boutique est la proie des flammes. « Je n’ai pas travaillé pendant presque deux ans. Et alors que les choses démarraient enfin, voilà que survient cet épouvantable incendie… »

Une passion transmise de mère en fils

jaiwantee
Jaiwantee, la mère de Rakesh, qui lui a transmis sa passion.

Sa mère, dit Rakesh Buleeram, est un visage connu à Brisée-Verdière, où elle vit et tient un petit magasin depuis 2007. Jaiwantee Buleeram est spécialisée dans la fabrication de tentes en vacoas. Sa renommée est telle que même les chauffeurs de taxi y emmènent les touristes.

C’est après son mariage, explique Rakesh Buleeram, que sa mère a développé une passion pour cet art que lui a transmis sa belle-mère, il y a plus de 50 ans. « Elle a rapidement appris à fabriquer des tentes avec les feuilles de vacoas. Elle a commencé à les vendre sur place. À l’époque, les tentes coûtaient entre Re 1 et Re 1,50. »
Son père, qui était fonctionnaire, poursuit-il, lui donnait un coup de main après le travail. « Mes parents ont eu six enfants et plus tard, toute la famille s’est impliquée dans le business. Le travail se faisait dans notre salon ou au bord du chemin, à l’ombre d’un bivouac. »

Avec le temps, souligne le quadragénaire, sa mère a également commencé à fabriquer des tentes en raphia : « Mais les touristes aiment le naturel et ont toujours préféré les tentes en vacoas. C’est bien d’ailleurs, puisque les tentes en vacoas sont biodégradables. »

 

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