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Rues endommagées à Sorèze : une enquête réclamée

Des routes ont cédé sous la pression de l’eau. Le député Osman Mahomed était sur place le 1er février dernier.
  • Des travaux dans le cadre d’un projet RES montrés du doigt
  • Le promoteur n’aurait pas de permis EIA

Dans une lettre en date du 4 février, le député Osman Mahomed, député de la circonscription n°2 (Port-Louis Sud-Port-Louis Centre), alerte les PPS Sandra Mayotte et Subhasnee Luchmun Roy, ainsi que le Chief Executive de la municipalité de Port-Louis et le CEO de l’Economic Development Board (EDB), Ken Poonoosamy, sur la situation qui prévaut à Sorèze. « Plusieurs routes ont été très endommagées après les grosses pluies lors du passage du cyclone Belal le 15 janvier dernier », fait-il ressortir. 

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Évoquant « l’irritation » des habitants, Osman Mahomed explique que selon les informations obtenues sur le terrain auprès de ces derniers, des travaux de terrassement seraient la source du problème. « L’écoulement normal des eaux a été gravement perturbé en raison d’obstructions dans le ‘cut-off drain’ existant au pied de la montagne. Selon les habitants, cette situation résulte des travaux de terrassement effectués par le promoteur d’un projet RES. Celui-ci avait entrepris des travaux de terrassement et de nivellement sur sa parcelle de terrain située à proximité pour pouvoir obtenir un permis de construction », poursuit le député. 

Selon lui, à un moment où la région de Sorèze et d’autres quartiers de Port-Louis, situés dans un « coastal squeeze » entre les chaînes de montagnes et l’océan, ont besoin de davantage de drains au pied des montagnes, cela ne peut que corser les choses. « L’obstruction des drains de dérivation existants, comme c’est le cas supposément ici, ne peut qu’aggraver les effets dévastateurs des eaux de tempête sur les infrastructures routières et de drainage, ainsi que sur les propriétés », met-il en lumière. 

Osman Mahomed rapporte que pour le moment, il s’est rerndu aux avenues Kingfisher, Rouget, Flamboyants, Capitaine, Babonne et Marlin. Selon ses dires, certaines de ces routes sont actuellement impraticables. Le député compte entreprendre d’autres visites à Sorèze. Il lance un appel aux autorités afin qu’elles prennent ce cas au sérieux. « Il faut nettoyer ces drains avant les prochaines pluies afin d’éviter d’autres dégâts. Je demande aussi l’ouverture d’une enquête pour prendre les mesures nécessaires afin de remédier à la situation. Si ce sont effectivement ces travaux qui en sont à l’origine, ce ne sont pas les contribuables qui doivent payer, mais le promoteur », martèle le député. 

Selon des habitants, les routes ont été déblayées, mais les grosses cavités dans le bitume demeurent et représentent un danger potentiel. « Nous avons alerté les autorités à plusieurs reprises. Nous avons parlé de ces travaux dans la région. On a fait des travaux de terrassement pour changer la physionomie et la topographie du terrain pour faire croire qu’on pouvait y construire. Cela a résulté en l’obstruction des drains », déplore-t-on, tout en indiquant que les terrains dans la région sont prisés.

Une « site visit » prochainement

Contacté par rapport à ce cas, le lord-maire indique que ce problème ne se limite pas uniquement à Sorèze, mais concerne plusieurs endroits à Port-Louis. « J’ai pris note de la situation à Sorèze. Je prévois une visite sur le site avec mon équipe la semaine prochaine. Je souhaite qu’une solution soit trouvée au plus vite pour résoudre rapidement les problèmes causés par les fortes pluies. Il est essentiel de réparer les rues endommagées, mais aussi de voir si on peut élargir les drains pour permettre une évacuation plus efficace de l’eau lors des pluies torrentielles. Une visite permettra de mieux comprendre la situation et de mettre en œuvre des solutions appropriées dans les plus brefs délais », affirme Issop Nujurally.

Aucune approbation de l’EDB pour les travaux

Le promoteur n’a pas obtenu de permis pour le projet, qui concerne Paradis de Soreze. Cette information a été confirmée par l’Economic Development Board (EDB) au Défi Quotidien. Selon l’un des critères de l’organisme, le promoteur aurait dû réaliser une Environmental Impact Assessment (EIA), ce qui n’a jamais été fait. En conséquence, aucun certificat autorisant les travaux n’a été délivré au promoteur.
Une demande avait, toutefois, été déposée auprès de l’EDB sous le Real Estate Scheme (RES) par le promoteur pour le projet Paradis de Sorèze. « Le promoteur n’a obtenu aucune approbation pour les travaux. En 2014, une demande avait été soumise dans le cadre du schéma RES. L’EDB a émis une ‘letter of approval’ avec des critères à respecter, parmi lesquels l’EIA. En l’absence d’EIA, le promoteur n’a reçu aucun feu vert pour poursuivre le projet », indique Sachin Mohabeer, Deputy CEO de l’EDB. 

Une mise en demeure a été servie en 2018

En novembre 2018, 12 habitants de la région de Sorèze avaient fait servir une mise en demeure au promoteur du projet « Paradis de Sorèze ». Ils demandaient à Deepak Tulsidas, principal actionnaire du projet, de restaurer le site pour que cela ne représente aucun risque pour les habitants du Morcellement Aloès durant la période des pluies. Ils voulaient aussi que les drains, qui avient été obstrués durant les travaux, soient nettoyés.

Pour rappel, le Paradis de Sorèze devait être un projet de 13 villas, avec un « jogging track » et un « wellness centre » sur une superficie de 7 arpents et 8 perches, à Sorèze.

 

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