Rue La Paix, Port-Louis : une maison abandonnée peut s’effondrer

Le toit de sa maison datant d’une quarantaine d’années est complètement délabré. Des plaques de béton s’en détachent. Munganee Amanullah voudrait bien la réparer, mais les moyens financiers lui manquent.

C’est un père de famille désemparé qui s’est présenté à la rédaction d’Xplik ou K. Munganee Amanullah, 41 ans, vit dans sa maison depuis sa naissance. « Mon père l’a construite de ses propres mains. Quand je me suis marié, il m’a cédé la maison avant son décès pour que ma famille et moi puissions y habiter », explique-t-il.

Selon ses dires, il y a plusieurs années, il a constaté que la maison commençait à se dégrader. « La maison date de plus de trente-cinq ans. Peu à peu, j’ai constaté que les murs se fissuraient et que des morceaux du plafond s’effondraient. Des plaques de béton sont tombées à plusieurs reprises », soutient le quadragénaire. « J’ai trois enfants âgés de 7 et 5 ans et le petit dernier a trois mois seulement. Depuis peu, nous avons cherché refuge chez un proche. Nous lui louons des chambres pour être plus en sécurité », ajoute notre interlocuteur.

Irrécupérable

Munganee Amanullah explique qu’il est agent d’entretien (cleaner) à l’hôpital de Beau-Bassin. Il soutient que ses démarches auprès de la National Empowerment Foundation (NEF) pour trouver les moyens de rénover sa maison se sont avérées infructueuses. « Lorsque je me suis rendu au siège de la NEF, un employé m’a proposé seulement de placer un faux plafond ou de réparer le toit et d’éviter ainsi que les débris nous atteignent », lâche Munganee, dépité. « J’ai consulté un entrepreneur qui m’a indiqué que la maison était irrécupérable et que je devrais me résoudre à en construire une autre. Une option que je partage. Selon moi, vu l’âge de la maison, il faudrait détruire complètement le toit et par la suite la reconstruire. La maison est elle-même fragilisée et pourrait céder à tout moment », confie-t-il. De plus, certaines personnes ont proposé de l’aider, mais faute de moyens, il n’a rien pu entamer à ce jour. « Ce ne sont que des promesses de dons, mais à aucun moment je ne peux obliger ces gens de m’aider », dit-il en conclusion.

De son côté, Clifford Vellien, chargé de communication auprès de la NEF, a tenu à expliquer : « Généralement, les bénéficiaires de l’aide de la NEF sont éligibles à un ensemble de programmes sociaux. Parmi ces programme, se trouvent les logements sociaux. Toujours est-il que pour ces logements, le demandeur doit respecter certains critères. Il faut aussi que la superficie du terrain corresponde à l’architecture uniforme (du logement) pour tous les bénéficiaires recensés par la NEF. À mon niveau, je vais consulter le dossier de Munganee Amanullah pour établir la raison de certains blocages ».