Les critiques à l'encontre de la Première ministre britannique Liz Truss se multiplient au sein même de sa majorité, certains députés conservateurs l'appelant à revenir sur ses annonces budgétaires controversées tandis que son gouvernement tente tant bien que mal de la défendre.
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Au pouvoir depuis 37 jours, Liz Truss semble de plus en plus dans une impasse. Les baisses d'impôts massives qu'elle a promises sans financement clair ont affolé les marchés et ont été accueillies avec scepticisme et inquiétude par une partie de son propre camp.
"Il s'agissait de nous assurer que les impôts baissent pour 30 millions de personnes et ce sont des messages très forts. Je pense que nous devons absolument nous y tenir", a défendu jeudi sur Sky News le ministre des Affaires étrangères James Cleverly.
"Toutes ces mesures sont vraiment essentielles pour l'objectif de croissance présenté par la Première ministre", a-t-il ajouté.
Mercredi, lors de la séance hebdomadaire de questions au Premier ministre, Mme Truss a exclu de couper dans les dépenses publiques pour financer ses baisses d'impôts controversées, misant sur la croissance pour sortir le pays de la crise.
Cette politique est loin de faire l'unanimité chez les Tories, certains députés enjoignant Liz Truss à revenir sur certains des éléments de son "mini-budget" annoncé le 23 septembre, notamment l'annulation promise de la hausse de l'impôt sur les sociétés.
L'ancien secrétaire d'Etat et député conservateur David Davis a notamment dénoncé la "maxi pagaille" créée par le "mini-budget" et suggéré que certaines baisses d'impôts soient revues.
"Je ne sais pas vraiment s'ils (ces députés) sont majoritaires ou pas, mais si c'est le cas le gouvernement va être en grande difficulté", a affirmé sur la BBC Paul Goodman, ancien député et rédacteur en chef de ConservativeHome, un site très influent chez les Tories britanniques.
Selon lui, les divisions en interne sont telles que certains pensent déjà à remplacer la Première ministre.
"Des députés conservateurs sont en train de sonder pour un possible remplacement de Kwasi Kwarteng (le ministre des Finances, NDLR) et même éventuellement de Liz Truss", a indiqué M. Goodman.
"Toutes sortes de noms sont évoqués", a-t-il ajouté, évoquant notamment Rishi Sunak, l'ancien rival de Liz Truss lors de la campagne pour Downing Street, et même Boris Johnson, le Premier ministre qu'elle a remplacée le mois dernier.
"Changer de leader serait une idée désastreuse politiquement et économiquement" a pour sa part estimé James Cleverly, dépêché jeudi matin sur plusieurs radios et télévisions pour défendre la politique de Mme Truss.
© Agence France-Presse
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