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Roshi Bhadain à la Commission d’enquête Britam : «Le rôle de l’administrateur spécial usurpé par le ministre des Finances»

Roshi Bhadain a ciblé Vishnu Lutchmeenaraidoo, ancien ministre des Finances et actuel ministre des Affaires étrangères. C’était lors de sa seconde convocation devant la commission d’enquête sur la vente de 23,4 % d’actions de l’ex-BAI dans la compagnie kenyane d’assurances Britam Kenya.

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Pour l’ex-ministre des Services financiers et de la Bonne gouvernance, « le ministre des Finances d’alors avait usurpé les pouvoirs de l’administrateur spécial ». Yacoob Ramtoola est celui qui détenait la gestion légale des avoirs de l’ex-BAI après sa nomination par le gouvernement.

Bushan Domah, président de la commission, fait remarquer qu’étrangement, nul ne veut assumer la responsabilité de la vente de ces actions. « Or, si ce deal de Rs 2,3 milliards avait été une bonne affaire, tout le monde en aurait revendiqué la paternité. » « La réponse simple est que le processus a été vicié à cause du ministre des Finances d’alors, Vishnu Lutchmeenraidoo », réplique Roshi Bhadain.

Pour appuyer ses dires, il dépose des lettres et des documents. Parmi, une circulaire du 30 juin 2016 envoyée par Peter Munga, manager de Plum LLP (qui a acquis les actions de l’ex-BAI) aux actionnaires de Britam Holdings.

« Les gouvernements de Maurice et du Kenya reconnaissent et soutiennent la proposition d’acquisition intermédiaire comme un moyen de protéger la compagnie et ses subsidiaires, tout en procurant au gouvernement de Maurice des ressources dont elle a besoin pour compenser des détenteurs de polices à Maurice. En particulier, le Trésor national du Kenya a formellement exprimé son appréciation au ministère des Finances et du Développement économique de Maurice pour avoir agréé l’acquisition proposée », écrit Peter Munga.

Pour Roshi Bhadain, ceci explique tout. Cela démontrerait une « interférence délibérée du ministre des Finances ». Quant à l’offre de Rs 4,3 milliards pour le rachat des actions de l’ex-BAI dans Britam Kenya, « it was a mere fallacy ».

L’ancien ministre souligne que le dossier Britam Kenya, « tout comme la vente d’Apollo Bramwell », était géré par le ministère des Finances. Bushan Domah dira que Vishnu Lutchmeenaraidoo sera rappelé pour témoigner devant la commission.

Sur le prix de vente des actions de Britam Kenya, Roshi Bhadain affirme que c’est un bon deal « et il faut féliciter et remercier l’administrateur spécial Yacoob Ramtoola pour le job fantastique ».

Plum LLP a racheté les 23,4 % de Britam Kenya à un prix qui était environ 35 % plus élevé que celui de l’action cotée en bourse, soit 15,85  % l’action. « IFC, une subsidiaire de la Banque mondiale, a payé 15,85 shillings l’action le 30 décembre dernier, tout comme Africinvest le 27 septembre dernier. Chacune a racheté plus de 10 % d’actions de Britam Kenya », explique Roshi Bhadain.

« Comment le dossier a-t-il atterri sur le bureau de M. Phokeer pour la signature ?», demande Bushan Domah. Jugdish Dev Fokeer était alors Permanent Secretary du ministère des Services financiers. « Je lui ai posé la même question », dit Roshi Bhadain. « Le National Property Fund Ltd (Ndlr, Compagnie créée par l’État pour rembourser les victimes du Super Cash Back Gold et Bramer Asset Management) ne tombait pas sous mon ministère », ajoute-t-il.

Roshi Bhadain conteste la présence de Sattar Hajee Abdulla

« Vous n’auriez pas dû être là », lance Roshi Bhadain à Sattar Hajee Abdulla, un des trois membres de la commission d’enquête Britam Kenya.

L’ex-ministre des Services financiers et de la bonne gouvernance soutient que ce dernier est « dans une position conflictuelle ». « Sattar Hajee Abdulla avait logé une mise en demeure contre Yacoob Ramtoola, administrateur spécial des avoirs de l’ex-BAI pour réclamer Rs 26 millions pour avoir travaillé durant 18 jours sur le dossier ». Juste après l’implosion de la BAI, Yacoob Ramtoola avait en effet été nommé administrateur par Dawood Rawat, principal actionnaire de la BAI.

L’agacement de Roshi Bhadain était tel que Bushan Domah suspend la séance. « Vous êtes trop émotionnel. Je vous accorde du temps pour vous remettre. Vous avez été trop loin. » L’ex-ministre envisagerait de contester en Cour suprême cette présence de Sattar Hajee Abdulla.

 

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