À moins d’un mois de l’expiration de son contrat, Romeela Mohee, vice-chancelière (VC) de l’Université de Maurice réclame Rs 15 millions au président du Conseil de l’institution tertiaire, Preeaduth Chitamun. Elle évoque un non-respect des procédures.
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Le torchon brûle-t-il entre vous et Preeaduth Chitamun, le président du Conseil ? Pourquoi lui réclamez-vous Rs 15 millions?
Les relations sont bonnes, mais je loge une réclamation sur les principes et les procédures qui n’ont pas été respectés. Nous sommes gérés par l’UoM Act & Statues, mon contrat se termine le 15 décembre prochain. Mais en octobre, j’ai reçu une lettre du président me demandant d’initier les procédures pour la passation de pouvoir et il m’a remercié pour le travail accompli. Il m’a demandé de passer le relais à mon adjoint. Je dois préciser que je n’ai rien contre mon adjoint. Toutefois, je considère que cela ne se déroule pas d’après les principes.
D’autant plus que l’appel à candidatures pour le poste du VC n’a pas encore été lancé, à quelques semaines avant l’expiration de mon contrat. Les exercices précédents ont pris un minimum de six mois.
Selon ma lecture de l’Interpretation & General Clauses Act 1973, un responsable d’un Statutory Body reste en poste jusqu’à l’arrivée de son successeur. Or, la direction a demandé à mon adjoint to act as Acting VC from 16th December until the appointment of a substantive Vice- Chancellor.
Je crois comprendre que ces deux requêtes n’ont pas obtenu l’aval du conseil d’administration de l’Université alors que les recrutements et les renouvellements de contrat doivent passer par cette étape.
Est-ce à dire que votre contrat ne sera pas renouvelé ?
J’ai été embauchée le 16 décembre 2013 pour un contrat de trois ans. Vous n’êtes pas sans savoir que par le passé pas moins de sept VC/AgVC ont fait cinq ans à ce poste. De décembre 2013 à ce jour, nous avons mis en place des nouvelles structures et des systèmes de travail et nous avons réalisé plusieurs projets.
Mais lorsqu’on exige de la rigueur et de la discipline dans le travail, cela fait des mécontents. Nous avons pris action contre un cas de fraude qui a duré de 2008 à 2013, il y a eu également un cas de harcèlement sexuel et aussi des abus sur les heures supplémentaires.
Vous avez également fait l’objet de plusieurs allégations ces derniers mois, y compris votre époux dans l’affaire EON Reality. Est-ce la pomme de discorde ?
Il n’y avait aucun cas de conflit d’intérêt avec mon époux dans l’affaire EON Reality. Il n’était pas impliqué dans les cours académiques dispensés en collaboration EON Reality USA. Il y a eu d’autres allégations contre moi qui n’ont jamais été prouvées. Par exemple, une soi-disant enquête de la Mauritius Revenue Authority sur un des employés de l’Université qui a bénéficié d’une voiture hors taxes. Dans tous ces cas, c’était des fausses allégations, avec l’intention de nuire à ma réputation. Et c’était clairement un complot pour m’évincer. Il y a eu plusieurs informations inexactes qui ont été refilées à la presse durant cette année.
Serez-vous un des candidats à votre propre succession?
Il faut bien faire comprendre que je ne suis pas en train de me battre pour le renouvellement de mon contrat. Je suis fière d’avoir pu honorer mon contrat en menant plusieurs projets à bon port. Je me bats, en tant que professionnel, pour que les procédures soient respectées et suivies au plus haut niveau de nos institutions. C’est l’avenir qui nous dira si je postulerai à nouveau pour le poste de la VC.
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