Le Défenseur des enfants : un mandat pour protéger les droits de l’enfant. C’est le thème de la conférence-débat organisée par le Bureau de l’Ombudsperson for Children, le mercredi 30 août, au Gold Crest, à Quatre-Bornes. Une journée de réflexion et d’analyse sur la difficulté de faire respecter les droits fondamentaux de l’enfant.
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«Laissez-moi faire mon travail dans l’intérêt supérieur des enfants. » À un mois de la publication de son rapport annuel, l’Ombudsperson for Children annonce la couleur. « Je suis objective et indépendante et si je dois dénoncer des pratiques qui ne sont pas correctes, qu’on ne vienne pas me dire que je suis contre X ou Y. J’ai accepté ma fonction parce que j’ai à cœur l’avenir des enfants du pays. Et je suis là pour défendre leurs droits », lance Rita Venkatasawmy. En poste depuis décembre 2015, cette dernière a en effet multiplié les dénonciations et prises de position contre les travers de notre société.
Sa virulente sortie contre les centres de détention pour mineurs l’année dernière avait marqué les esprits. Quid des actions ? « Il faut savoir que l’Ombudsperson for Children ne peut que dénoncer et faire des recommandations. C’est aux décideurs politiques de les mettre en œuvre ou pas », précise Rita Venkatasawmy. La raison pour laquelle la situation ne s’améliore pas, c’est que « nous sommes dans un pays de rapports et de koz koze », se désole-t-elle. Réitérant la nécessité d’une Children’s Act ainsi que d’une Juvenile Court, elle déplore le traitement accordé aux enfants victimes d’abus sexuel.
« Un enfant est sexuellement abusé à Maurice chaque jour. Quelle est la place qui leur est accordée dans nos cours de justice ? », s’interroge Rita Venkatasawmy. Une place inappropriée, selon Me Hervé Lassémillante de la Commission des droits de l’homme. « C’est ce qui explique l’écart entre le nombre de cas d’abus rapportés et les cas poursuivis devant la justice. C’est un supplice de devoir témoigner à la cour des sévices sexuels subis. D’autant que ces affaires sont entendues bien des années après les faits. La victime est déjà passée à autre chose et ne veut pas revivre ce traumatisme », fait ressortir l’avocat.
En attendant les grands changements, les deux défenseurs des droits humains rappellent qu’il existe des lois pour la protection des enfants, mais qui ne sont « pas appliquées à la lettre ». L’Ombudsperson for Children cite en exemple la National Children’s Council Act. « Les personnes qui doivent les appliquer ne semblent pas être au courant de ces dispositions. » Un problème qu’elle a évoqué récemment face à la presse. L’initiative de cette conférence-débat a vu la participation de la défenseuse des enfants et Geneviève Avenard, adjointe du Défenseur des droits en France.
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