Rex Stephen à la Commission sur la drogue : «J’ignore la provenance de l’argent de Peroomal»

Me Rex Stephen Me Rex Stephen, avocat de Peroomal Veeren.

La commission d’enquête sur la drogue a entendu l’avocat Rex Stephen le jeudi 23 novembre. Il a été appelé à s’expliquer sur les Rs 1,5 million déposées à son bureau et a été confronté aux versions de son ancien clerc Ibrahim. Retour sur les moments forts de cette audition. 

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PLSL : Il y a deux ou trois mois, l’Icac avait retrouvé Rs 1,5 million à votre bureau et votre clerc s’était expliqué.
RS : Je sais. J’étais à Rodrigues.

PLSL : Venons-en à Veeren Peroomal
RS : Il est toujours mon client.

PLSL : Vous avez rendu 14 visites à Peroomal
RS : Il avait retenu mes services.

PLSL : Je n’ai pas vu votre nom dans les dossiers de la cour...
RS : Vous avez raison. Après avoir étudié son dossier, j’étais d’avis qu’il devait plaider coupable. Je ne l’ai plus défendu.

PLSL : Puis le 6 octobre 2016, vous réapparaissez  en compagnie de votre Junior Ashwin Ramjane. 
RS : Nous avions déposé un procès à la Commission des droits de l’homme. La visite d’octobre 2016 était en relation avec cette action.

PLSL : Comment  vos services sont-ils retenus ?
RS : Des gens viennent à mon Chambers. Ils rencontrent le personnel et le Chief Clerk Nawaz Ibrahim. J’ai un handicap : je ne peux demander de l’argent. Dans le cas de Peroomal, peut-être que c’était son épouse qui avait sollicité nos services. Je n’ai pas de contact avec ces gens là.

PLSL : L’épouse a rencontré qui ?
RS : Nawaz. Comme pour tous mes clients.

PLSL : Souvenez-vous du montant du paiement ? Le 6 octobre 2016, vous avez visité Peroomal à votre propre initiative, selon la prison...
RS : Il avait fait une demande.

PLSL : Il est en prison. Qui avait pris contact avec vous ? La mère ?
RS : Ils ne me contactaient pas personnellement. Ils venaient au Chambers. À cette époque Peroomal avait des difficultés. Il était en Solid Confinement.  Un individu est venu au bureau et je l’ai rencontré.

PLSL : Le 6 octobre, vous apprenez qu’il souhaite vous voir. Vous avez  parlé de vos honoraires ?
RS : Non. On a parlé de l’affaire et il avait dit que ses proches allaient s’occuper du paiement.

PLSL : Vous avez discuté des honoraires ?
RS : Je vous ai dit ‘non’ !

PLSL : Étiez-vous rémunéré ?
RS : Oui. Laissez-moi vous expliquer. L’argent récupéré par l’Icac…

PLSL : Rs 1,5 million en cash !
RS : Non.

PLSL : Rs 1,5 million ?
RS : Nous avions demandé Rs 150 000, mon équipe et moi. Nous n’avions eu aucune nouvelle de la Commission des droits de l’homme. Nous avons retenu les services d’une firme britannique et la pétition a été envoyée en avril 2017. J’ai été informé qu’ils récupéraient l’argent.

PLSL : Qui ?
RS : Ces gens là.

PLSL: Qui ? Nous voulons savoir...
RS : Initialement, la note s’élevait à Rs 150 000. Avec le recours aux firmes, la note a augmenté pour atteindre Rs 500 000. Le  25 avril 2017, quelqu’un est venu déposer Rs 1,5 million. J’ai été avisé que mon clerc avait été informé que c’était pour les travaux accomplis et pour les prochaines démarches.

PLSL : Votre clerc a expliqué qu’une femme était venue déposer l’argent au nom de Peroomal. Le clerc a affirmé que vous lui avez demandé de placer l’argent dans le coffre. Il a parlé d’instructions venant de vous. Rs 1,5 million en cash dans votre bureau...
RS : C’est indéniable, mais je peux expliquer.

PLSL : Allez-y !
RS : C’était pour les travaux accomplis et les démarches à venir. Monsieur Ibrahim a pris Rs 150 000 sur sa décision. Il a remis l’argent à deux avocats de renom. Rs 100 000 et Rs 50 000. J’ai expliqué à monsieur Ibrahim qu’on n’accepte pas le paiement à l’avance. Il m’a dit qu’il n’y avait personne à qui il pouvait retourner l’argent. C’est ainsi que l’argent était placé au buffet pour être restitué. J’ai pris Rs 500 000 pour mes frais et ceux des Britanniques.

PLSL : Saviez-vous que l’argent provenait de la prison ?
RS : Non, peut-être qu’il a des well-wishers, proches et amis. La pétition ne lui concernait pas uniquement.

PLSL: Don’t take me along that road.
RS : C’est le cas.

PLSL: Savez-vous que l’argent a été payé par Peroomal Veeren ?
RS : Je ne peux être certain. Peut-être d’autres personnes.

PLSL : Aviez-vous cherché  à connaître la provenance de l’argent ?
RS : C’était du unsolicited money. Nous avions demandé Rs 500 000.

PLSL : Il semble que c’était de Peroomal Veeren. Vous devez savoir que ses biens sont gelés.
RS : Je ne suis pas au courant. C’était pour une pétition en novembre 2016. Le 26 avril 2017, on a reçu l’argent. On m’avait dit que c’était payé de manière collective…

PLSL : C’est votre explication…

PLSL : Peroomal Veeren est en prison, ses biens gelés, il ne peut utiliser son argent, autrement ce serait l’argent de la drogue !
RS : Je ne suis pas d’accord. Si quelqu’un est en prison, il a sa femme, sa sœur, ses proches qui peuvent payer.

PLSL : Vous devez savoir. Son épouse travaille-t-elle ? Sa sœur policière ? L’autre enseignante ?
RS : Cet argent était…

PLSL: From contribution from all prisoners ?  Avez-vous représenté Ameenah Noordally ?
RS : Oui, la belle-mère de Peroomal.

PLSL : Comment ?
RS : Mes services ont dû être retenus par quelqu’un.

PLSL : Votre clerc affirme qu’il y avait Rs 1,5 million en votre possession.  Avez-vous beaucoup de clients liés à des délits de drogue ?
RS : Je suis avocat, c’est naturel.

PLSL : Votre clerc était en contact avec Peroomal.
RS : Je n’ai rien à faire avec cela.

PLSL : Raouf Gulbul vous envoie-t-il des suspects comme Peroomal et Islam ?
RS : Non.

PLSL : Arekion, l’éboueur ?
RS : Je ne m’en souviens pas.

PLSL : Vous aviez visité cinq détenus d’un coup. Est-ce normal ?
RS : Cela dépend !

PLSL : Peroomal, Milazar, Gopal, Veerasamy, en novembre 2016.
RS : Qui dit que c’était au même moment ?

PLSL : Les rapports le démontrent.
RS : Je rencontre plusieurs détenus.

PLSL : En 2004, neuf détenus d’un coup ?
RS : Oui.

PLSL : Peroomal affirme vous avoir payé avec l’argent de la drogue...,
RS : Il me doit de l’argent

PLSL : Il envoie des Riders, qui déposent l’argent et disparaissent ?
RS : Je n’y étais pas

L’avocat a aussi été interrogé sur les transactions bancaires des membres de sa famille.

L’audition de Salim Mohamed repoussée

Le chauffeur de l’avocat Samad Golamaully s’est présenté à la Commission Lam Shang Leen. Salim Mohamed , qui avait été convoqué pour faire la lumière sur le rendez-vous à Saint-Pierre, devra y retourner un autre jour. Raison : il a expliqué que son état de santé ne lui permettait pas de déposer. Paul Lam Shang Leen lui a alors lancé : « Si ou malad apre ou vini. » Le chauffeur a alors dit qu’il s’était présenté pour éviter de payer l’amende de Rs 2 millions. Il a expliqué qu’il éprouvait des difficultés à marcher et à boire. Il a demandé à Paul Lam Shang Leen de « donn enn de zour ». Le président lui a alors demandé de rentrer chez lui et qu’il serait informé de la tenue de son audition.

 

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