Plusieurs revendications des pêcheurs sont restées lettres mortes depuis des années. Judex Rampaul, qui défend leurs intérêts, durcit le ton. Il se confie au Défi-Plus.
Un millier de pêcheurs, âgés de plus de 60 ans, réclament le retrait de leurs cartes professionnelles pour opter en faveur d’une pension de Rs 800 par mois.
Judex Rampaul, président du Syndicat des pêcheurs, dit ne pas comprendre ce qu’il appelle le « laxisme » du gouvernement sur ce dossier. Il avance que ces pêcheurs ont déjà subi un examen médical depuis 2015 et souhaite que le rapport soit rendu public.
Le président syndical déplore que ces pêcheurs âgés, parfois malades, soient contraints de se rendre à la mer pour se faire un peu d’argent. « Vu leur âge avancé, ils mettent leur vie en péril. »
Judex Rampaul explique que ces pêcheurs vivent des moments difficiles et se trouvent dans une situation cocasse. C’est-à-dire qu’aussi longtemps que le gouvernement ne reprend pas leurs cartes, ils doivent obligatoirement se rendre à la mer malgré leur âge avancé pour qu’elles soient renouvelées.
Facilités pour l’achat de bâteaux
Le président syndical explique que des inspecteurs de pêche vérifient si les détenteurs des cartes de pêche s’adonnent réellement à cette activité. Ils notent aussi le volume de poissons qu’ils ont capturés. C’est en se fondant sur ce rapport que ces cartes sont renouvelées. Au gouvernement, Judex Rampaul réitère sa demande d’un soutien financier aux jeunes pêcheurs qui désirent se lancer dans la pêche hauturière. Ils veulent avoir des facilités pour l’achat de bateaux de pêche, fait-il remarquer. Le président syndical explique que l’exploitation de notre marine exclusive sera un grand pourvoyeur d’emplois dans les prochaines années et qu’il faut encourager les jeunes à la pêche hauturière. D’où la décision du Syndicat des pêcheurs à mettre en place une coopérative de pêche à Bain-des-Dames, avec la collaboration d’Eric Mungar, directeur du Mouvement pour l’autosuffisance alimentaire. Toutefois, Judex Rampaul attend toujours une aide financière du gouvernement pour l’achat de bateaux de pêche. Il explique que ce projet va créer des emplois pour les habitants de la région. Il avance aussi que sa coopérative écoulera des poissons à meilleur prix sur le marché. D’autre part, il pense que les pêcheurs mauriciens doivent aussi avoir une part équitable dans l’exploitation de nos ressources marines. Pour Judex Rampaul, avec les développements dans le port et le secteur touristique, la pêche artisanale est condamnée à disparaître, car les eaux du lagon seront de plus en plus polluées et que les poissons immigreront davantage vers le large. À cet effet, Judex Rampaul réclame la réouverture de l’école de pêche de Pointe-aux-Sables, fermée une dizaine d’années plus tôt. Il souhaite l’ouverture d’une enquête pour comprendre les raisons de cette fermeture. Il explique que la reprise de l’activité de cette école est primordiale pour la formation de jeunes pêcheurs. Le président syndical souhaite aussi l’institution d’une commission d’enquête sur le ‘Fish Auction Market’. Il attire l’attention que depuis sa construction, il y a quelques années, le bâtiment est resté à l’abandon. C’est un véritable gaspillage des fonds publics, s’insurge-t-il. Judex Rampaul souhaite aussi la mise sur pied d’une commission d’enquête sur la gestion du ‘Fishermen Investment Trust’. Il estime que cet organisme a peu servi aux intérêts des pêcheurs depuis sa création. « Le gouvernement Alliance Lepep avait promis de nettoyer le pays. Nous sommes disposés à l’aider dans sa tâche », dit-il. Il souhaite à cet effet une rencontre avec Roshi Badhain, ministre de la Bonne gouvernance, pour lui exposer certains faits sur le Fishermen Investment Trust. Il souhaite une refonte complète de cet organisme dans l’intérêt de la communauté des pêcheurs.Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !