Résultats du School Certificate (cuvée 2022) : quand le dur labeur rapporte ses fruits

Ils ont chacun connu un parcours propre à eux... parsemé d’embûches pour certains, atypique pour d’autres. Si Dryanosto, Vilashini et Dijshay ont réussi leur School Certificate (SC) avec brio, c’est grâce à leurs efforts et leur détermination. Le premier nommé a dû surmonter bien des obstacles – jonglant entre les études et un boulot pour aider sa famille. La jeune fille, elle, à 15 ans, a pris le pari de réussir aux examens de SC alors qu’elle était en Grade 9. Alors que le dernier cité, issu d’un collège réputé pour faire admettre des « low achievers » au niveau du PSAC, aspire à être lauréat dans deux ans. Zoom sur ces trois élèves en attendant de prendre connaissance du taux de réussite qui sera rendu public ce jeudi.

Dryanosto : « Depuis un an, je vais à l’école deux à trois fois la semaine, car je dois travailler »

Dryanosto Prudence fait la fierté du Collège du Saint-Esprit Rivière-Noire. Ce jeune de 17 ans - orphelin de mère et son papa souffre d’un cancer du poumon - a fait d’énormes sacrifices. Jonglant entre le travail pour aider son papa et les études, il a obtenu 6 Credits aux examens du School Certificate (SC). 

Sa persévérance, ses sacrifices et son sens du devoir ont porté leurs fruits. Dryanosto Prudence, élève du Collège du Saint-Esprit Rivière-Noire, passe en Grade 12. Malgré les difficultés - la vie ne lui ayant fait aucun cadeau avec le décès subit de sa maman et la maladie de son papa -, ce jeune de 17 ans a réussi son School Certificate avec brio. Il est satisfait de ses résultats obtenus. 

« Ma maman est morte d’une crise cardiaque, il y a six ans. Mon papa est atteint d’un cancer du poumon, découvert l’année dernière. Pour aider à la maison et payer les factures, je dois travailler et étudier en même temps », dit l’adolescent. 

 « Cela fait un an environ que je vais à l’école deux ou trois fois la semaine. Je dois bosser pour aider la famille. Je travaille parfois le samedi et durant les vacances. J’aime ce que je fais et mes efforts ont payé aujourd’hui », dit Dryanosto. Il a, en effet, obtenu six Credits en Anglais, Biologie, Français, Art, Design et Food & Nutrition. Dryanosto est aussi un passionné de dessin. Il en fait tout plein, non seulement pour ses projets d’école. 

Dryanosto, qui habite le village du Morne, lave des hydravions à La Prairie, Bel-Ombre. Le directeur de Born to fly Ltd, Ludovic Tennant, est tout fier des résultats de son protégé. « Lorsque Dryanosto est venu nous voir pour travailler, je lui ai dit qu’il devait se concentrer sur ses études. C’est un garçon serviable et gentil, avec une bonne attitude. Je n’ai jamais eu de problème avec lui. C’est quelqu’un qui mérite d’être aidé », dira le directeur.

Élève du Collège Hamilton de Mahébourg

Dijshay : « Travailler dur pour être lauréat »

Il pensait avoir mal travaillé pour un papier en particulier, mais ce n’était qu’une impression. L’adolescent a brillamment réussi ses examens. Fils unique, le jeune homme a pu compter sur le soutien de ses parents, notamment de son père enseignant.

Dijshay Bhowany a 16 ans et habite Mahébourg. Il ne s’attendait pas à réussir dans tous ses sujets. « Je pensais que j’avais mal travaillé en Additionnal Mathematics », affirme-t-il. Selon l’adolescent, les examens se sont déroulés correctement et tous les papiers étaient abordables à l’exception de ceux d’Add Maths. « Les papiers étaient plus compliqués et je ne m’attendais pas à avoir une distinction. Six unités n’étaient pas envisageables. J’étais découragé », dit-il.

Dijshay explique qu’il a dû fournir beaucoup d’efforts pour réussir. « Même avec le confinement et les examens repoussés, je n’ai pas baissé les bras et les enseignants m’ont toujours soutenu. Idem pour mes parents », dit-il. Dijshay affirme aussi avoir toujours pu compter sur le soutien inconditionnel de ses parents. « C’est une fierté pour eux, et ils ont toujours cru en moi », dit-il. 

Étudiant dans la filière scientifique, le jeune homme compte ‘compete’ pour être lauréat. « Je peux tenter ma chance avec de tels résultats. Je compte bien être lauréat et rendre mes parents encore plus fiers », dit-il. 

Shailendra Bhowany, père de l’enfant, est tout fier. Âgé de 46 ans, il est enseignant depuis 18 ans. « Nous étions confiants qu’il allait ramener moins de 10 unités. Au fond de moi, je savais qu’il était capable de ces six unités. Il y avait quand même une certaine inquiétude », dit-il. Toutefois, le père de famille affirme que ses collègues croyaient dur comme fer que son fils allait décrocher les six unités. « Nous sommes croyants et cela nous a aussi aidés », précise le père. Après avoir consulté les résultats, père et fils se sont rendus au restaurant pour partager un moment à deux.

Sachin Appadoo : «Nous avons travaillé dur avec l’ensemble des élèves»    

Très satisfait de la performance des élèves en général, Sachin Appadoo, le recteur par intérim du Collège Hamilton, explique que l’établissement est réputé pour accueillir des ‘low achievers’ au niveau du Primary School Achievement Certificate (PSAC). « Nous avons travaillé dur avec l’ensemble des élèves pour arriver à ce niveau et c’est le fruit d’un travail acharné par notre personnel, enseignant et non enseignant, mais aussi le soutien du manager Abdool Khaleck Esoof, fondateur du collège en 1965 », dit-il. 

Outre les six unités de Dijshay Bhowany, un élève a décroché 11 unités, tandis que d’autres se sont démarqués avec des résultats très satisfaisants. Le collège compte 100 % de réussite en Biologie, Design & Technology, Entreprise, Hinduism, Islamic et Physics, Travel and Tourism, Physical Education, Art & Design. Pour les autres sujets, il compte entre 60 % et 90 % de réussite. « Cette année a été une belle moisson en général », dit le recteur p.i.

Vilashini, élève de Grade 9, réussit son SC 

Vilashini Seewooduth a réussi l’exploit : réussir son SC alors qu’elle est en Grade 9. Sa maman Chayyah savait que sa fille allait pouvoir prendre le pari. Déjà toute petite, Vilashini avait démontré un gros potentiel. Ainsi, à 15 ans, et en Grade 9, elle a tenté le pari de prendre les examens du School Certificate (SC). 

2022 n’a pas été de tout repos pour Vilashini Seewooduth. « J’étais débordée avec la préparation des examens du National Certificate of Education (NCE) et je prenais des leçons de Grades 10 et 11 pour les examens du SC. Avec la pandémie de la COVID-19, je ne voulais pas perdre une année d’études », dit-elle.  

C’est ainsi que la jeune fille a pris les examens du SC en tant que ‘Private Candidate’ lors de la cuvée 2022. La jeune fille, qui fréquente le Belle-Rose SSS, a ainsi obtenu 2 A+, 3 A+ et 2B en SC. 

Sa mère Chayyah, qui est prof de Food & Nutrition, a confié qu’elle entamera des démarches pour que sa fille puisse continuer ses études au MGI. D’ailleurs, c’est elle qui a encouragé Vilashini à prendre les examens du SC en voyant sa performance académique. 

Vilashini soutient qu’elle a dû faire des sacrifices pour obtenir de tels résultats. « Je faisais de la natation au niveau national, mais j’ai dû arrêter avant les examens. J’aime la lecture et je joue aussi de la guitare », dit-elle.