Arrêté aux côtés de sa compagne Doomila Moheeputh, Akil Bissessur est en détention depuis une semaine. Il se dit victime d’un coup monté pour ses prises de position contre le gouvernement. L’avocat estime qu’il y a une série de raisons qui font de lui une cible sur une présumée « hit list ».
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Dans la matinée du vendredi 26 août 2022, Akil Bissessur a eu droit à une quinzaine de questions du Central Criminal Investigation Department (CCID). Il se dit victime d’un coup monté. « Prélevez mes empreintes et mon ADN pour une comparaison avec les pièces à conviction saisies durant l’opération policière », a-t-il dit aux enquêteurs, en adressant cette requête au patron du CCID, Heman Jangi.
Arrêté le vendredi 19 août 2022 aux côtés de sa compagne Doomila Devi Moheeputh, l’avocat est en détention depuis une semaine. Il continue à nier toute implication dans un trafic de drogue. Il persiste et signe : les 52 grammes de drogue de synthèse retrouvés au domicile de sa compagne ont été « plantés » là pour le piéger. « Il s’agit d’un cas de ‘planting’ de drogue. Je n’ai rien à voir avec un quelconque trafic », a-t-il martelé.
Durant cet interrogatoire mené en présence de ses avocats Sanjeev Teeluckdharry et Yuvam Sungkur, Akil Bissessur a dit aux policiers qu’il y a une série de raisons qui font de lui une cible sur une présumée « hit list ». Il se dit victime de ses prises de position contre le gouvernement dans des vidéos qu’il a publiées sur les réseaux sociaux.
Akil Bissessur sera confronté à des preuves que la police dit détenir. À l’instar de la vidéo de l’opération menée par la Police Headquarters Striking Team de l’assistant surintendant de police (ASP) Ashik Jagai. Les images déjà en circulation sur les réseaux sociaux ont été versées comme pièces à conviction au dossier à charge préparé contre le couple.
Un autre volet de l’enquête sera axé sur le refus d’Akil Bissessur et de Doomila Moheeputh d’ouvrir la porte lors de la descente de la police. L’avocat sera appelé à s’expliquer sur sa réticence à permettre aux policiers d’accéder à la maison de sa concubine au moment de la perquisition. « Montre mwa ‘warrant’ la… » répète-t-il plusieurs fois dans la vidéo.
On entend un policier dire : « Inn montre ou ‘warrant’ la 10 fwa. Ti ena enn papie dan lamin serzan la. Inn dir non ou madam tou… Dir ou ouver laport ou pa konpran ? Mo kraz laport la mwa. »
Durant la semaine écoulée, le Forensic Science Laboratory a remis son rapport d’analyse à la police. Il confirme que c’est bel et bien de la drogue de synthèse qui a été saisie. Les suspects seront confrontés à cet élément durant leurs prochaines auditions.
La police s’attelle à retracer l’itinéraire du couple dans la soirée du vendredi 19 août 2022. Pour ce faire, elle visionne et examine les enregistrements des caméras du réseau Safe City et des CCTV de la police dans la région de l’Ouest. Les enquêteurs soupçonnent que la virée faite par le couple serait un déplacement pour se ravitailler en stupéfiants.
Affaire Akil Bissessur : Me Valayden réclame un test ADN sur la drogue saisie
Une conférence de presse, animée par le panel d’avocats assurant la défense de Me Akil Bissessur, a eu lieu à la Sterling House, Port-Louis, le vendredi 26 août. Il est constitué des Mes Rama Valayden, Anoop Goodary, Sanjeev Teeluckdharry et Rouben Mooroongapillay. Plusieurs points ont été soulignés par Me Valayden. Ce dernier réclame qu’un test ADN soit fait afin de relever la présence d’empreintes d’Akil Bissessur sur la drogue saisie. « Zot dir zot inn gagn la drog dan sak, kabine, tirwar. Nou demann zot tou de swit fer enn ‘figure print’ ek ‘palm print’. Nou demann FSL travay mem vitess pou nou demann ADN ki li finn travay pou konfirm la drog ». Par ailleurs, Me Rama Valayden requiert que la Special Striking Team rende publiques toutes les vidéos entourant l’arrestation de l’avocat. « Nou inn get enn bout film. Pa krwar ki nou inn konpran film la net. Nou pe ask zot donn nou DVR. Rann piblik tou film lor sa aspe la. Ena 11 kamera CCTV dan lakaz la. La polis inn rann piblik zis 2 ek sa osi li edited », a-t-il soutenu. Les trois hommes de loi insistent que la drogue a bel et bien été planquée au domicile de Doomila Moheeputh. Cela, afin de piéger Akil Bissessur.
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