Reprise 2017 : journée morose pour de nombreux employés

Ce 3 janvier marque la grande reprise dans le monde du travail. Les fonctionnaires et les employés de firmes privées reprennent leurs postes aujourd’hui. Toutefois, certains feront l’impasse sur cette première journée.

Ce mardi 3 janvier, c’est la grande rentrée pour les fonctionnaires. Bien qu’ils soient attendus sur leur lieu de travail, beaucoup sècheront toutefois cette première journée de travail. C’est en tout cas l’avis de Radhakrishna Sadien, président de la Government Service Employees Association (GSEA). « Il n’y aura pas de grande reprise aujourd’hui. Beaucoup de fonctionnaires sont encore dans le Mood festif et leurs enfants sont toujours en vacances. Ils passeront certainement cette première journée en famille. La reprise du travail sera plutôt sur le mode slow ».

Après le « mood festif », quelles seront les grandes résolutions de travail qui marqueront cette nouvelle année ? À cette question, Radhakrishna Sadien répond catégorique : « Il y a un mécontentement général chez les fonctionnaires. Certaines nominations/promotions ont été faites et elles dérangent beaucoup. Le Mood à ce propos est plutôt off », ajoute le syndicaliste.  Et d’ajouter que les fonctionnaires « ont pas mal d’attentes pour cette année 2017. Il y a d’abord le Government Public Sector Bill, dont nous attendons l’adoption. Cette loi préviendra toute ingérence politique dans la fonction publique, car trop souvent nous voyons des fonctionnaires qui se laissent dicter leurs actions par les politiciens. La deuxième attente concerne des changements au niveau du rapport du Pay Research Bureau. Nous aimerions également que les procédures pour les suspensions soient revues. Quand un fonctionnaire est suspendu, il ne reçoit pas les bénéfices attachés à son poste. S’il est prouvé innocent, nous aimerions que tout lui soit rendu et qu’on lui rende aussi l’argent qu’il a dû dépenser en services légaux pour défendre son cas.  »

Radhakrishna Sadien souhaite enfin que les postes vacants soient comblés. « Il y a un manque de General Workers au ministère de l’Agro-Industrie. Cette pénurie de main-d’œuvre affecte le secteur éducatif, au niveau du Non-Teaching Staff, mais aussi le secteur paramédical. La Public Service Commission doit se réorganiser en 2017 pour plus de transparence. »

Le secteur privé profitera encore un peu de vacances, car de manière générale, ce n’est que la semaine prochaine que les entreprises rouvriront leurs portes. C’est ce que nous a confirmé le syndicaliste Atma Shanto. « Très peu de compagnies reprendront leurs activités aujourd’hui. La rentrée générale est prévue pour le lundi 9 janvier ».

Monde syndical en ébullition

« Pour cette rentrée 2017, le monde syndical du privé est en ébullition », insiste Atma Shanto. « Nous souhaitons que les grands changements annoncés par le gouvernement se concrétisent enfin en 2017. Nous espérons que des modifications soient apportées à deux lois du travail cette année. Nous souhaitons aussi que le salaire minimal soit introduit pour obliger les entreprises à mieux rémunérer leurs salariés. »

Concernant les conditions de travail justement, le syndicaliste ne cache pas l’intention de certains employés de recourir à une grève de la faim pour faire entendre leurs revendications. Ils réclament une augmentation de salaire et une amélioration de leurs conditions de travail. « Cette année 2017 sera très houleuse pour ce qui est des relations entre employeurs du privé et leurs salariés, surtout compte tenu des attaques verbales qu’essuient les travailleurs et les syndicats du secteur privé. La classe des travailleurs est frustrée », ajoute Atma Shanto.

Les entrepreneurs reprennent le collier

Certains entrepreneurs s’offrent très peu de vacances. Devoirs professionnels obligent, après seulement deux jours de repos, ils reprendront le boulot aujourd’hui 3 janvier.  Sandra tient un salon de coiffure. Avec sa petite équipe de trois personnes, elle a travaillé jusqu’à fort tard dans la soirée du 31 décembre. Elle se doit, malgré la fatigue induite par cette période de fêtes, de reprendre le chemin de son salon ce 3 janvier. « J’ai des rendez-vous prévus aujourd’hui et je dois bien m’y rendre. Comme c’est un métier que j’exerce avec passion, je ne sens jamais la fatigue. C’est avec beaucoup de plaisir que j’irais travailler… »  Cependant, pour cette première journée, elle sera seule à recevoir ses clientes. « Mon équipe a bien travaillé pour le réveillon du Nouvel An et je me dois de leur accorder un peu de congé/repos. Par contre, je ne travaillerai pas jusqu’à fort tard. Je fermerai boutique vers 13 heures pour ce premier jour de travail de 2017 ».

Faire preuve de rigueur

Jean, lui, est métallurgiste. Il doit livrer un de ses clients et le travail n’attend pas. « Quand on est entrepreneur, quand on travaille à son compte, il faut faire preuve d’une rigueur sans faille. Quand le devoir nous appelle, nous sommes obligés de l’accomplir, car nous risquerons de perdre nos clients.»  Toutefois, Jean a profité de la présence de sa famille durant la dernière semaine de décembre. « J’ai été en congé depuis Noël et j’ai pu me retrouver avec ma femme et mes enfants.»