Madyavesh n’arrive pas à digérer le licenciement de son père, âgé de 56 ans. « Après 18 ans de service au sein d’une compagnie en tant que ‘lorry helper’, mon père a été accusé du vol de deux bidons d’essence et a été mis à la porte arbitrairement », fulmine cet habitant de Bambous.
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Le fils est particulièrement remonté. « Mon père a été très affecté par ces accusations injustifiées. Aujourd’hui, à cause de son licenciement, il doit suivre des traitements à l’hôpital Brown Séquard. Il ne digère pas d’avoir été jeté comme un malpropre après 18 ans de service. Il a été mis à la porte pour quelque chose qu’il n’a pas commise », relate Madyavesh.
Les faits se sont produits en mai 2018. Le père de Madyavesh reçoit une lettre de son employeur l’informant de sa convocation devant un board disciplinaire.
« La compagnie l’accusait d’avoir volé deux bidons d’essence. Mon père était accompagné de son avocat quand il s’est présenté devant le comité. Le vol dont parle la compagnie n’a jamais été rapporté à la police. Le jour de ce ‘soi-disant’ délit, on avait demandé à mon père de remplacer un collègue. Selon la direction, un autre collègue aurait appelé pour rapporter que mon père avait volé de l’essence », relate le fils.
Cinq jours après, son père reçoit sa lettre officielle de licenciement. « C’est un renvoi injustifié et un coup monté. Il y a anguille sous roche. Malheureusement, je n’ai pas les moyens d’intenter un procès. Les charges financières de la famille reposent désormais sur mes épaules depuis cet incident. L’avocat que nous avons approché nous réclame Rs30 000 à Rs40 000 d’honoraires », précise Madyavesh. Une plainte a été enregistrée auprès du bureau du Travail de Bambous, « mais aucun officier n’a jamais pris contact avec nous », déplore-t-il.
Leevy Frivet, attaché de presse du ministère du Travail, a été interrogé. Il déplore que « la majorité des gens pensent qu’un comité disciplinaire est comme une cour de justice. Chose qui n’est pas vrai. C’est une réunion du conseil d’administration qui se réunit pour juger si l’employé est coupable ou pas des accusations portées contre lui. C’est le bureau du Travail qui envoie le dossier pour être jugé en cour. Et la cour prend en considération les versions des deux parties avant de se prononcer. Le comité disciplinaire est une réunion interne, et c’est le responsable des ressources humaines (HR) qui préside le comité. Généralement, c’est le directeur de la compagnie qui a le dernier mot, et le HR n’a d’autres choix que d’entériner sa décision », explique Leevy Frivet.
Quelques jours après nous avoir contactés, Madyavesh a informé la rédaction qu’un officier du bureau du Travail l’a appelé. « Le bureau du Travail a convoqué mon père et la direction de la compagnie pour le 15 février. Suite à cette convocation, une décision sera prise. J’accompagnerai mon père, car il est trop timide et soumis » conclut le fils.
Le ministère du Travail veillera au grain
Le ministère du Travail planche sur de nouveaux règlements quant aux procédures relatives aux comités disciplinaires, explique Leevy Frivet, attaché de presse du ministère de tutelle. « Souvent, au bureau, nous enregistrons des cas où des compagnies optent pour le licenciement de l’employé pour ne pas lui payer son temps de service. Cette façon de faire lors des comités n’est pas correcte. C’est pourquoi le ministère proposera de nouvelles dispositions légales», dit-il.
Commentaire d’Anekha Punchoo, avocate
« Souvent je suis sollicitée par des employés lors des comités disciplinaires. Je ressens ce sentiment d’injustice et de révolte qu’éprouvent les personnes convoquées. J’espère que la loi qu’annonce l’attaché de presse du ministère du Travail sera adoptée dans les plus brefs délais. Souvent, l’employé met beaucoup d’espoir dans cette convocation (devant le comité), hélas, souvent la décision finale est prise bien avant sa tenue », commente Me Anekha Punchoo.
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