Remaniement : les ministres potentiels

Le Premier ministre devra s’atteler à un exercice complexe dans les jours à venir : remplacer les ministres du PMSD démissionnaires. En attendant, les tractations vont bon train.

Le remaniement ministériel sera un délicat exercice pour le Premier ministre sir Anerood Jugnauth, qui devra maintenir l’équilibre ethnique au sein de son gouvernement. Pour cela, il doit trouver un hindou vaish pour remplacer Raj Dayal, un marathi pour remplacer Dan Baboo et trois personnes issues de la population générale pour remplacer Xavier-Luc Duval, Aurore Perraud et Alain Wong.

Le Premier ministre peut décider de ne puiser que de la liste des backbenchers du Mouvement socialiste militant (MSM) et du Muvman Liberater (ML). Dans ce cas de figure, il est fort probable que le Government Chief Whip Mahen Jhugroo remplace Raj Dayal. Pour remplacer Dan Baboo, sir Anerood Jugnauth n’aura pas la partie facile car il n’y a aucun marathi au sein de son équipe. Il se pourrait qu’il nomme alors un élu hindou. Il sera beaucoup plus facile pour le chef du gouvernement de trouver trois ministres issus de la population générale, avec Stephan Toussaint et Alain Aliphon du MSM, et Eddy Boissezon du ML.

Toutefois, Pravind Jugnauth et Ivan Collendavelloo, les leaders respectifs du MSM et du ML, peuvent décider de renforcer le gouvernement en ouvrant la porte au Mouvement patriotique d’Alan Ganoo et aux députés indépendants. Déjà, il est fort probable que Marie Claire Monty, la députée du Parti mauricien social-démocrate, passe au MSM. Elle est actuellement en mode « réflexion ».

Dans ce cas de figure, sir Anerood Jugnauth pourrait nommer ministres le marathi Alan Ganoo et trois parmi Marie Claire Monty, Joe Lesjongard, Jean-Claude Barbier et Danielle Selvon. Si, bien sûr, ces derniers acceptent l’offre. L’un d’eux pourrait remplacer Thierry Henry comme Parliamentary Private Secretary (PPS).

En raison de ces mêmes considérations ethniques, il est difficile pour sir Anerood Jugnauth d’offrir un poste de ministre au Dr Raffick Sorefan et au Dr Zouberr Joomaye. À la rigueur, il pourrait leur proposer le poste de PPS laissé vacant par Salim Abbas Mamode, même s’il est peu probable que ces deux professionnels l’acceptent. En tout cas, tout laisse croire que l’alliance MSM-ML activent les tractations afin d’avoir une majorité de trois quarts et faire voter le Prosecution Commission Bill l’année prochaine.