Live News

Relation parent/enfant : un combat quotidien

Être mère est une joie inégalable, un cadeau qui n’a pas de prix. C’est le rêve de nombreuses petites filles et femmes. Mais beaucoup se rendent très vite compte que grandir son enfant n’est pas comme jouer à la poupée. C’est un boulot très exigeant et à plein temps.

Publicité

Être mère n’est pas une mince affaire. Et la génération 2.0 avance très vite et veut tout, tout de suite. Les conflits sont donc inévitables : le lever, le coucher, les repas, les devoirs, la participation aux tâches domestiques sont autant d’occasions qui déclenchent des conflits dans beaucoup de familles.

Être écouté, se faire comprendre, se faire obéir devient une mission compliquée, parfois même impossible. « C’est à croire que nos enfants ne parlent pas le même langage que nous », indique Claudia, mère de deux filles âgées de 13 et de 17 ans.

« De mon temps, on obéissait illico presto à un regard en coin ou à un haussement de ton de nos parents. Aujourd’hui, on passe notre temps à répéter, crescendo, les mêmes choses et les enfants n’obtempèrent pas pour autant. » Comme Claudia, elles sont nombreuses à se plaindre de devoir toujours répéter la même chose, et cela, peu importe l’âge des enfants.

« C’est tous les jours la même rengaine », soutient Selma, maman d’une fille de 7 ans et d’un garçon de 8 ans. « Ils laissent traîner leurs affaires, ne prennent pas soin de leur matériel scolaire... Le comble, c’est qu’ils sont deux à se liguer contre moi et refusent de ranger. » À en croire les mamans, le rangement est l’ennemi no 1 des enfants et des adolescents.

« Le pire, c’est que tout est sujet à négociation. Si je fais ça, qu’est-ce que tu me donnes ? Hé oui, mon fils de 9 ans ne fait rien pour rien. Il négocie même les devoirs », explique Padma. Et en plus, il rechigne, il rétorque et il tape des pieds !

« Mon fils de 8 ans refuse qu’on lui dise non. Il va insister jusqu’à ce qu’on change d’avis. Quand ce n’est pas le cas, cela finit toujours par une punition », poursuit Juanita.

« Et quand on punit, on nous reproche de ne rien comprendre à leur monde », ajoute Preity, mère d’une fillette de 6 ans. 

Ajoutés à cela, la crise d’adolescence, la guerre contre la télé et les jeux vidéo, l’irresponsabilité, l’absence de persévérance et le manque de motivation...

C’est clair qu’être parent n’est pas de tout repos et, si on s’y prend mal, on risque de basculer dans l’extrême. Les petits pépins quotidiens se transforment alors en problèmes plus profonds, les petites prises de bec en violentes disputes, jusqu’à la rupture totale de communication entre les parents et les enfants.

Brigade des mineurs

« Les problèmes de comportement découlent très souvent du manque de communication », estime le sergent Shanan Purhooa, de la brigade des mineurs. « Quand les parents arrivent chez nous, c’est que la situation s’est dégradée à un tel point qu’ils ne savent plus quoi faire. »

Parmi les problèmes les plus fréquents que rapportent les parents : école buissonnière, abus du téléphone portable et d’Internet, fugue, mauvaise fréquentation, influence des amis et sexualité précoce.    

« Notre rôle est alors d’écouter le parent, mais surtout l’enfant. On essaie de comprendre la situation et de mettre chacun devant ses responsabilités », explique le sergent Purhooa.
Il s’agit pour la brigade de communiquer, d’informer et d’éduquer, car les enfants agissent généralement par « ignorance, inconscience et insouciance ». Il importe donc de leur donner les informations appropriées et de leur expliquer les conséquences de leurs actes.

« Nous faisons alors référence à ce que prévoit la loi. Nous leur expliquons les risques, s’ils n’adhèrent pas aux règles et disciplines de la maison, et s’ils ne respectent pas la loi ». Dépendant des cas, enfants et parents sont, par la suite, orientés vers les institutions concernées pour un accompagnement et un suivi.

Les parents font donc face à des défis très complexes et sont très souvent désarmés face aux comportements de leur progéniture. Ainsi, pour les soutenir dans cette lourde tâche, le ministère de l’Égalité du genre, du Développement de l’enfant et du Bien-être de la famille envisage la mise sur pied d’un Observatoire de la parentalité.

Bien-être de la famille

« Nous sommes tous conscients que la famille est un des piliers fondamentaux pour la promotion des valeurs et surtout, pour l’épanouissement de chacun », explique Fazila Daureeawoo, la ministre de tutelle. L’Observatoire de la parentalité visera ainsi à promouvoir le développement des compétences parentales par l’identification et la diffusion des meilleures pratiques.

Le but principal de l’observatoire, c’est de regrouper les différentes institutions œuvrant dans le domaine de la famille, afin de mettre en place une plate-forme pour réfléchir et analyser les complexités touchant la famille.

« Je suis convaincu que c’est seulement à travers une étroite collaboration avec les différents partenaires que nous pourrons mieux équiper les parents, afin qu’ils puissent participer pleinement au développement de l’enfant, jusqu’à sa vie d’adulte », fait ressortir la ministre.

Il s’agira aussi de donner des outils nécessaires à ceux pouvant agir comme formateurs pour qu’ils encadrent et renforcent les capacités des parents.

Conscient que les problèmes des enfants découlent, très souvent, des problèmes entre les parents, le ministère prévoit également des programmes d’accompagnement pour les couples. « Nous travaillons sur la mise en place d’un Premarital Counseling, ainsi que d’un Marriage Enrichment Programme », déclare Fazila Daureeawoo.

Ce sont deux formations élaborées pour ceux qui s’apprêtent à démarrer leur vie conjugale et ceux qui sont déjà mariés ou en couple. « L’objectif est de renforcer leur couple, de les sensibiliser aux réalités du quotidien, à l’importance d’établir un budget familial et à gérer les conflits dans la sérénité », explique la ministre.

Pour concrétiser ces projets, les autorités feront au préalable un état des lieux de la situation à Maurice. Une évaluation du bien-être familial est déjà en cours. Cette étude permettra aux décideurs d’avoir une idée globale de la situation et déterminera les actions appropriées pour atténuer l’érosion des valeurs familiales.

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !