2017 est une année importante dans le secteur de l’éducation, avec l’entrée en vigueur de la Nine-Year Continuous Basic Education. Dorénavant, les élèves du cycle primaire auront des contrôles continus et un examen à la fin de l’année pour les évaluer.
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Les enseignants accueillent favorablement ce changement qui, selon eux, viendra soulager les enfants. Au primaire, les matières sont classées en deux catégories : Core et Non Core Subjects. La première comprend l’anglais, le français, les mathématiques, les sciences, l’histoire-géographie, ainsi que les langues orientales comme l’urdu et le kreol morisien. Les Non Core Subjects regroupent eux l’éducation physique, la Civic and Values Education, les IT Skills, les Communication Skills et les arts (musique, danse, etc.).
Ces matières ne seront pas évaluées comme c’était le cas pour le Certificate of Primary Education. Avec le nouveau système, le Primary School Achievement Certificate (PSAC), les enfants seront évalués en contrôle continu pour certaines matières et à la fin de l’année pour d’autres. L’évaluation continue ne concerne que les Non Core Subjects.
Afin de réduire la pression, une Modular Approach sera appliquée : les écoliers de Grade 5 passeront les examens de sciences et d’histoire-géographie en fin d’année. Ces deux matières ne seront pas réévaluées à la fin du cycle primaire. Au niveau du PSAC, les candidats devront passer les examens uniquement dans les Core Subjects.
Deepack Bagueruttee, enseignant, explique que l’introduction du contrôle continu va diminuer le stress chez les enfants : « Le nouveau système est à l’avantage des enfants, puisqu’ils sont évalués selon un programme établi dans un laps de temps défini. »
Stress au secondaire
Les élèves en Lower Secondary Grade 7 à Grade 9 (Form I à III) auront à passer le National Certificate of Education au bout de la troisième année d’étude. Après cette période, ils auront droit à plusieurs options. Premièrement, ils pourront intégrer une académie, où douze collèges nationaux seront convertis dans une filière spécifique. Seuls les meilleurs élèves pourront y accéder et ainsi poursuivre leurs études jusqu’au Grade 13 (équivalent du HSC). À noter que ces académies seront mixtes. Ceux qui ne souhaitent pas rejoindre les académies resteront dans les collèges régionaux.
Pour Vikash Ramdonnee, enseignant et président de la Government Secondary School Teachers Union, le stress n’est que « repoussé » au niveau du secondaire. Il explique qu’avec les examens en Form III, les parents se rueront vers les leçons particulières : « Après le primaire, il est évident que la pression va augmenter au secondaire. Les parents espérant le meilleur pour leurs enfants souhaiteront qu’ils soient admis au sein d’une académie… De ce fait, nombreux sont ceux qui pousseront leur progéniture à prendre des leçons particulières dès le Grade 7 (Form I). »
La réforme veut aussi réduire le taux d’échec chez les élèves. Au niveau du Grade 1, des classes de rattrapage seront proposées aux écoliers qui ont des difficultés d’apprentissage. Ils seront pris en charge par des enseignants spécialisés, les Remedial Teachers, dès les premières semaines. Au niveau du secondaire, ceux ayant des difficultés et se trouvant en Grades 7 à 9, pourront le compléter en quatre ans, au lieu de trois.
Questions à…Mahend Gungapersad : «Il y aura toujours une ruée vers les meilleurs collèges régionaux»
Les examens sont importants dans la vie des étudiants. Le pédagogue Mahend Gungapersad souligne que, malgré la réforme du système éducatif, la pression sera toujours présente car il y aura une ruée vers les meilleurs collèges régionaux.
Les examens sont-ils importants pour les élèves ?
Oui. Les examens aident à déterminer s’ils ont compris/acquis ce qu’on leur a enseigné et de jauger à quel point l’enseignant a réussi dans sa tâche. Les examens motivent et les élèves et les enseignants à donner leur maximum. Sans cela, on aura tendance à trop prendre les matières à la légère.
Les évaluations continues sont-elles une bonne chose ?
Elles comprennent beaucoup d’avantages certes. Toutefois, les enseignants doivent être formés pour les mettre en pratique. Ceux qui n’ont pas connu les évaluations continues auront à s’adapter à ce nouvel outil pédagogique. S’ils ne manient pas les rouages, ils feront du tort à l’enfant. Prenons par exemple les rédactions. Plusieurs enseignants notent selon des impressions au lieu de critères bien établis. Est-ce que tous les enseignants vont être objectifs ? Quelle sera la marge d’erreurs dans leurs notations ? Comment contrôler les notes qui seront attribuées aux élèves ? Est-ce que ces derniers vont subir une pression quasi permanente ? Il faudra donc former les enseignants. Normalement, l’évaluation continue aide à faire un diagnostic sur les acquis de l’élève. Utiliser ces notes-là pour les examens peut être contreproductif, pédagogiquement parlant, si les paramètres méthodologiques ne sont pas respectés.
Selon vous, est-ce que la reforme éducative va diminuer la pression sur les élèves ?
On a vendu la réforme comme un moyen qui va guérir le système de tous les maux qui le rongent. Certains l’ont cru. Personnellement, je ne crois pas qu’elle diminuera la pression. Il y aura toujours une ruée vers les meilleurs collèges régionaux. Les leçons particulières ne vont pas diminuer. Les enfants auront à mettre les bouchées doubles pour éviter des collèges qui ne sont pas prisés. Avec les évaluations continues, ils seront constamment sous pression car qui dit évaluation dit examen. Il y aura cette ruée vers les meilleurs collèges pour le Grade 7 et pour les académies par la suite. Alors la réforme est jalonnée d’évaluations, d’examens et je vois mal comment les enfants ne vont pas subir la pression.
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