Réforme électorale - Paul Bérenger: «Le comité ne mènera à rien»

Le Cabinet a avalisé, vendredi, la mise sur pied d’un comité pour se pencher sur la réforme électorale. Mais Paul Bérenger est sceptique quant à ses conclusions. Surtout que, selon lui, les attributions « constituent la meilleure façon de tuer le projet ». Il a exprimé ses inquiétudes samedi en conférence de presse. «C’est la meilleure façon de tuer le projet dans l’œuf.» Paul Bérenger a exprimé un grand scepticisme quant à l’aboutissement du travail du comité interministériel mis sur pied pour se pencher sur la réforme électorale. Une décision en ce sens a été prise par le Conseil des ministres vendredi. En conférence de presse samedi, le leader du MMM a indiqué que les divers aspects sur lesquels devra se pencher le comité « constituent le meilleur moyen de tuer le projet ». « La réforme électorale, avec l’introduction d’une dose de proportionnelle, est une chose très complexe. Maintenant, le comité devra se pencher sur le financement des partis, qui est un tout autre sujet, mais aussi des mesures anti transfuge et l’augmentation des pouvoirs de la Commission électorale. Ce comité ne mènera à rien. Cela vise à tenter de noyer le poisson dans l’eau », souligne le leader des mauves. Pour lui, la réforme électorale sera finalement « une promesse non-tenue du gouvernement ». Paul Bérenger a aussi abordé l’économie. « SAJ a eu une vaine rencontre avec le secteur privé », dit le leader du MMM. Selon lui, les projections de Vishnu Lutchmeenaraidoo concernant le taux de croissance « relèvent purement du bluff » : « Le ministre des Finances prévoyait une croissance de 5,3 % pour 2015-6. Pourtant, le Fonds monétaire international prévoit que la croissance restera en-dessous de 4% pour les prochaines années. » Le leader du MMM a aussi exprimé ses inquiétudes concernant la hausse du déficit budgétaire et de la dette publique, ainsi que la baisse du flux d’investissements directs étrangers et le taux de chômage. Il s’est aussi montré sceptique quant aux projets annoncés par le gouvernement. « C’est du gros bluff », a-t-il martelé. Paul Bérenger a parlé « d’implications diplomatiques » par rapport au projet de nouveau port à Bain des Dames, financé par la Chine. Paul Bérenger a également émis des réserves quant aux mesures annoncées en faveur des petits planteurs. Mardi, le ministre de l’Agro-industrie avait annoncé une aide financière aux planteurs ainsi qu’une hausse substantielle du prix de la bagasse. « Nous n’avons que des mesures ad hoc. Il n’y a aucune réflexion sur les stratégies à adopter pour le secteur cannier », devait-il déplorer.