Réforme éducative : le programme d’études des Grades 7 à 9 suscite des interrogations

La ministre Leela Devi Dookun-Luchoomun a lancé le National Curriculum Framework destiné aux élèves des Grades 7 à 9, le lundi 13 février, face aux partenaires publics et privés de l’éducation. Cependant, les modalités d’application de ce nouveau programme d’études restent difficiles à cerner pour certains.

La première étape de la réforme du système éducatif a été franchie cette année dans le primaire. 2018 sera une année cruciale pour le secondaire. Les collèges du pays accueilleront les premiers élèves du Primary School Achievement Certificate (PSAC). Le ministère de l’Éducation s’active à préparer la prochaine rentrée au collège, selon les dispositions du nouveau système. La ministre Leela Devi Dookun-Luchoomum a procédé, le lundi 13 février, au lancement du National Curriculum Framework (NCF) pour les élèves des Grades 7 à 9 devant un parterre d’invités évoluant dans le secteur de l’éducation.

Pour garantir le succès de cette réforme dans le secondaire, Leela Devi Dookun-Luchoomun a demandé la collaboration de tous. « Tous les acteurs de l’éducation doivent être prêts pour le changement. Nous invitons les dirigeants des collèges, tant publics que privés, à sélectionner au plus tôt les enseignants qui travailleront avec les élèves de Grade 7 et qui bénéficieront donc d’une formation en ce sens », a-t-elle souligné.

Le NCF implique une nouvelle pédagogie et une nouvelle approche visant au développement holistique des enfants. « Nous voulons surtout nous assurer que l’enfant, une fois sorti du système, puisse se mesurer à n’importe quel jeune de son âge dans le monde. Pour atteindre notre objectif, la réforme seule ne suffira pas. L’engagement de tous les acteurs du secteur est impératif », a expliqué la ministre. 

Ses propos ne sont pas au goût des enseignants, qui, depuis le début des travaux autour de la réforme, déplorent le manque de consultations. Le président de la Government Secondary School Teachers Unions Vikash Ramdonees est d’avis que les enseignants seront mis devant le fait accompli. « Les autorités ne doivent pas brûler les étapes. Ce sont les enseignants qui devront travailler avec les élèves. Il importe donc que notre opinion soit respectée. Autrement, comment appliquer et évaluer une stratégie dont nous n’avons pas participé à l’élaboration ? » s’interroge-t-il. Vikash Ramdonee accorde toutefois le bénéfice du doute aux initiateurs de la réforme. Il se dit prêt à s’y engager si dans la pratique, elle s’avère bénéfique aux enfants.

Ce nouveau programme pédagogique est une suite du programme d’études des Grades 1 à 6. L’objectif du NCF : permettre aux élèves de développer leur créativité et leurs talents, afin de surmonter les défis qui se présenteront à eux.

Rien de nouveau sous le soleil pour le Service diocésain de l’éducation catholique (SeDEC), bien engagé déjà dans la pédagogie du développement global de l’enfant. Pour Gilberte Chung, la directrice du SeDEC, « c’est tout un programme sur trois ans, un curriculum très large. Il s’agit maintenant de travailler sur l’implémentation de ce curriculum national auquel nous devons participer ».