Elle estime avoir été victime d’une arrestation arbitraire. Deux ans après avoir été placée en détention après la publication d’une vidéo sur les réseaux sociaux, Olesya Pydannah demande réparation à l’État.
Elle dit avoir été humiliée. Et que sa famille et elle ont été traumatisées. Estimant avoir été victime d’une arrestation arbitraire et injuste en mars 2020, en plein confinement, à la suite de la publication d’une vidéo, la tarologue Olesya Pydannah réclame des dommages de Rs 300 millions. Elle a déposé une plainte devant la Cour suprême le 18 mars 2022.
Sa plainte est dirigée contre l’État, le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, Mahmad Fazil Khodabocus, Regional Public Health Superintendent, et Kaushik Tushyadev Jadunundun, ancien membre du conseil d’administration de l’Information and Communication Technologies Authority. De même que contre le surintendant de police Gorah Bye Dilmahamod et le Deputy Commissioner of Police, Hemant Jangi.
Dans sa plainte, la tarologue, qui est d’origine russe, raconte que le 21 mars 2020, des membres du Central Criminal Investigation Department (CCID) ont débarqué à son domicile à Vacoas et procédé à une fouille. Il lui était reproché d’avoir publié une vidéo sur les réseaux sociaux où elle parlait du coronavirus. Elle avance qu’elle était en chemise de nuit lorsque les policiers sont arrivés. Et que quand elle a sollicité la permission pour se changer, sa demande est demeurée vaine.
Olesya Pydannah a été conduite au bureau du CCID pour être interrogée. Elle dit, dans sa plainte, qu’elle avait de la fièvre et ne se sentait pas bien. Ce n’est toutefois qu’une demi-heure après en avoir informé les policiers qu’elle a été conduite à l’hôpital Dr A.G. Jeetoo et examinée par un médecin. Souffrant d’une bronchite, la plaignante a été admise.
Au dire d’Olesya Pydannah, comme une policière avait saisi son téléphone portable, elle n’a pu informer ses proches de son état de santé. En raison de l’absence de communication avec sa famille, poursuit la tarologue, elle était anxieuse et inquiète.
Elle indique avoir subi un test PCR le lendemain, qui était négatif. Néanmoins, il s’est avéré qu’elle souffrait de la dengue, ce qui fait qu’elle a été placée dans une salle d’isolement. Elle est restée sous surveillance policière durant son séjour à l’hôpital.
Le 23 mars 2020, des officiers du CCID sont venus la chercher à l’hôpital pour l’interroger. Elle dit avoir été conduite de « force » à leur bureau à Port-Louis. Selon Olesya Pydannah, les policiers lui auraient refusé le droit de contacter son avocat. Par la suite, elle a été inculpée pour violation de l’ICT Act devant le tribunal de Port-Louis et placée en détention à la prison des femmes de Beau-Bassin. Ce n’est que le 30 mars 2020 qu’elle a recouvré la liberté sous caution.
Olesya Pydannah estime son arrestation arbitraire et que ses droits ont été bafouées. Cette affaire, dit-elle, lui a causé, ainsi qu’à sa famille, beaucoup de préjudices. Sa réputation a été ternie en raison de son séjour en prison. D’où sa réclamation de Rs 300 millions devant la Cour suprême. L’affaire sera appelée 5 mai 2022.
Olesya Pydannah a retenu les services de Mes Sanjeev Teeluckdharry et Vasanta Atmarow (avouée).
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