Rebranding

Alors qu’il jouissait d’un fort capital sympathie et que beaucoup d’espoir reposait sur ses épaules, ce gouvernement aura réussi à se forger une image plutôt impopulaire.

À force de propos maladroits, de décisions hasardeuses, prises à la va-vite pour être renversées ensuite, d’une absence sur le terrain et d’un manque de cohérence dans ses actions, l’Alliance Lepep s’est fait du mal. Elle s’est créé une image confuse.

C’est un fait que la gestion des affaires de l’Alliance Lepep suscite bien des interrogations. Et ceci n’est pas propice à une bonne relance de l’économie. Dans le monde des affaires, quand un produit jouit d’une mauvaise publicité, soit on le retire, soit on procède à un vaste rebranding. Comme la première option ne peut s’appliquer ici, c’est sur la seconde qu’il va falloir s’appuyer.

On a vu Pravind Jugnauth reprendre la main. Ces derniers temps, nous étions habitués à voir un leader du MSM plutôt mou et très peu communicatif. Le Prime minister in waiting semble enfin se réveiller. Si le mégaprojet Heritage City est mort et enterré, c’est bien parce que Pravind Jugnauth en a décidé ainsi. Le bouillant et tenace Roshi Bhadain a eu beau se démener pour sauver les meubles, mais rien n’y a fait.

Cette semaine-ci, c’est Paul Bérenger qui s’est heurté à un Pravind Jugnauth agressif, qui n’a pas hésité à lui voler dans les plumes mercredi et jeudi. Le poulain de sir Anerood Jugnauth semble vouloir montrer qu’il a l’étoffe d’un homme d’État et qu’il sait prendre l’initiative, mais qu’il peut aussi donner des coups de boutoir.

Or, c’est largement insuffisant pour permettre à ce gouvernement de remonter la pente. À lui seul, Pravind Jugnauth ne peut pas faire grand-chose. Une campagne de rebranding réussie doit comporter trois éléments : attirer l’attention du public visé, apporter un réel changement et réussir l’épreuve de crédibilité.

Le changement doit se faire à tous les niveaux. Un remaniement s’impose. Après un an et demi au pouvoir, il est on ne peut plus clair que certains ne sont pas à leur place au Conseil des ministres. Ils ont fait plus de tort que de bien et ils grippent la machine.

À cela, il va falloir ajouter une stratégie politique cohérente, avec des objectifs clairs et bien définis. Un travail conséquent, qu’il faut abattre d’urgence.