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Randonnées nocturnes : découvrir Maurice by nite

Les prestataires de randonnées proposent de plus en plus de sorties à la tombée de la nuit. Les Mauriciens en sont friands car l’expérience d’une randonnée nocturne se veut inoubliable. L’organisation est toutefois complexe.

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The Adventure Club a organisé une randonnée nocturne le samedi 24 juin. Plusieurs dizaines de participants ont escaladé la montagne du Pouce. Ils ont ainsi eu l’occasion de contempler la vue sur la capitale du troisième sommet le plus élevé du pays. « Le club organise une randonnée nocturne chaque mois. Nous avons commencé avec un groupe d’amis il y a  trois ans. Devant l’engouement des autres, nous avons ouvert le groupe au public depuis novembre 2016 », explique Brayan Ramnauth, responsable de The Adventure Club. Et de souligner que l’organisation d’une randonnée nocturne débute deux mois au préalable car le niveau de difficulté du terrain doit être pris en compte.

Sarvesh Seesaran pratique la randonnée depuis quatre ans.

Le responsable souhaite que les aventuriers profitent de cette sortie en soirée au maximum. La marche débute vers 17 h 15 pour se terminer à 23 heures. « Nous avons constaté qu’une randonnée nocturne est moins éreintante qu’en journée. La température est douce. Marcher dans le noir nous pousse à développer d’autres aptitudes, par exemple de redoubler de vigilance, d’observer et de se concentrer. L’objectif est aussi de découvrir Maurice autrement et de casser la routine », dit Brayan Ramnauth. Pour The Adventure Club, il n’y a pas de nombre limité de participants pour ses randonnées nocturnes.

Chez TRAM (Trail, Rando - Aventure en Montagne), seules 30 personnes, incluant les guides, peuvent constituer un groupe pour marcher la nuit. L’aventure débute généralement entre 14 heures et 15 heures pour s’achever avant 20 h 30.

Les randonnées nocturnes sont organisées deux fois par an, notamment en début d’année et en début de la saison estivale. Elles ont lieu généralement aux Gorges, Piton de la Petite Rivière-Noire, Corps-de-Garde, au Pouce et à la montagne des Signaux. « Nous choisissons des parcours d’un niveau plus faible que d’habitude. Cela dit, les participants doivent toutefois jouir d’une bonne condition physique et être des habitués des randonnées. Il y a plusieurs éléments à prendre en considération lorsqu’il s’agit d’organiser une randonnée nocturne », fait ressortir Clifford Charles, le responsable de TRAM. Ces éléments sont les conditions météorologiques, la visibilité, le dénivelé et surtout la sécurité des randonneurs. TRAM en tient aussi les autorités compétentes, notamment la force policière, informées.

Sécurité

« La sécurité est un élément primordial. Les participants vont devoir marcher en file indienne et respecter les consignes des guides. Ils doivent également se munir de chaussures adaptées, d’une torche et d’une lampe frontale », souligne Clifford Charles. Et de préciser aussi que les guides sont formés aux premiers secours. Le clou de la randonnée demeure la vue qui s’offre aux randonneurs une fois au sommet. « Les agglomérations et les lumières des habitations qui scintillent en mettent plein la vue aux participants. Cette découverte d’une autre facette de Maurice explique aussi l’intérêt des Mauriciens pour les randonnées nocturnes », indique Clifford Charles.

Une thérapie

Gertrude Bezeguy est une habituée des randonnées. Âgée de 28 ans, cette habitante de Beau-Champ confie que la randonnée nocturne est une thérapie. « Elle me permet de me ressourcer. Prendre une pause en soirée est totalement différent de celle en journée. La randonnée nocturne est aussi un moyen de méditer et de se déstresser. Un lien de solidarité se tisse entre les participants », confie cette employée du département Sales & Marketing d’un hôtel. Ce dépaysement, dira-t-elle, la rend joyeuse. Il y a aussi un esprit de solidarité entre les randonneurs car ils se serrent les coudes et s’entraident. Marcher pendant la nuit requiert beaucoup de vigilance. Elle se munit toujours d’une gourde, apporte des sandwichs et des fruits de saison qu’elle partage avec les autres.

Sarvesh Seesaran, 24 ans, pratique la randonnée depuis plus de quatre ans. Enseignant de profession, il dira qu’une randonnée nocturne permet de surmonter ses peurs. « Il nous faut du courage et de la détermination pour aller de l’avant car nous ne comptons que sur une torche et nos sens pendant la nuit. Nous faisons de notre mieux pour atteindre notre objectif, celui d’admirer les lumières de la ville », fait part cet habitant de Castel. Des frissons et des émotions indescriptibles l’envahissent dès qu’il est au sommet. La randonnée nocturne, ajoute-t-il, s’était présentée comme un nouveau loisir qu’il a voulu essayer. Cela lui permet de vivre l’expérience qu’il a l’habitude de goûter dans les films et les jeux vidéo.

 

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