Economie

Ramesh Basant Roi : «La Banque de Maurice ne peut se permettre d’être populiste»

Lors du lancement de la Bank of China mardi, le gouverneur de la Banque centrale a dit que les régulateurs ne peuvent pas être complaisants en raison des exigences des règles universellement acceptées dans le secteur bancaire.

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Réagissant aux critiques selon lesquelles les régulateurs sont inflexibles, voire arrogants quand il s’agit de la réglementation et de la surveillance des institutions de dépôt, Ramesh Basant Roi indique que la Banque de Maurice ne peut se permettre d’être populiste. C’est ce qu’il a déclaré, le mardi 27 septembre, devant une audience à Balaclava pour le lancement officiel de la Bank of China.

« De nombreuses crises ont secoué le système monétaire et financier international », a rappelé le gouverneur de la Banque centrale. « En raison de la fréquence élevée de ces perturbations, les régulateurs sont sur le qui-vive. Chaque crise a donné des sueurs froides aux ministres des Finances et aux gouverneurs des Banques centrales. Les contribuables en ont fait les frais dès qu’il y a une réglementation inadéquate et une indulgence réglementaire. Des sauveurs se transforment en victimes de noyades potentielles. Les conséquences sont souvent terribles pour l’économie. L’insouciance s’avère coûteuse pour une société », a souligné le gouverneur de la banque de Maurice.

Juridiction crédible

Ramesh Basant Roi a expliqué que les exigences des règles universellement acceptées ainsi que les lois et les règlements dans le secteur bancaire ne permettent pas aux régulateurs d’adopter une attitude complaisante quand il s’agit de réglementation et de supervision. « Pour utiliser un lexique shakespearien, un régulateur responsable doit être cruel pour arriver à la bonté au sein du système financier… Dans ce qui ressemble à l’arrogance de la Banque centrale réside l’humilité inaltérée du banquier central… Avec tout le respect que j’accorde à ceux qui recherchent une licence bancaire, je souligne humblement que le régulateur ne peut se permettre d’adopter une attitude populiste. »

Sur un autre plan, Ramesh Basant Roi s’est réjoui de l’installation de la Bank of China, qui a investi un capital de Rs 2 milliards, soit dix fois la somme requise, selon la Banking Act. « Cela démontre sa volonté de mettre à profit sa présence à Maurice comme un relais fort et puissant pour soutenir la croissance des affaires en Afrique et à Maurice et entre Maurice et la Chine. Le capital énoncé définit le champ et la nature des activités que la Bank of China a fermement résolu d’entreprendre.

Des banques solides avec un capital aussi important apportent de la crédibilité à une juridiction. Un faible niveau de capital fait planer la perception que les exigences pour l’obtention d’une licence bancaire sont très permissives, bien qu’il y ait des conditions strictes à respecter pour ouvrir une banque. La plupart des banques de notre juridiction ont un capital supérieur à ce que prescrit la Banking Act », souligne le gouverneur de la Banque centrale.

 

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