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Ramadan : Iftar party autour de la diversité

L'iftar est un moment fédérateur.

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Depuis ces dernières années, les musulmans et les non-musulmans se réunissent autour des douceurs et autres amuse-bouches pour rompre le jeûne. Pendant le mois du ramadan, nombreux sont ceux qui organisent l'iftar party et ce, dans divers secteurs d'activités.

« On préfère rompre le jeûne dans l'intimité de notre maison. On y est beaucoup plus à l'aise et puis c'est surtout une occasion de passer du temps ensemble »

Les délices de l'iftar

Yassine Mohamdally se régale tous les jours avec les gâteaux que lui prépare Fadleez Emamdee.

Impossible de parler du ramadan sans l'associer à l’iftar - l'action de rompre le jeûne. Cependant à l'heure où les musulmans se tournent vers les « iftar boxes », nombreux sont ceux qui continuent à préparer eux-mêmes, leurs gâteaux.

Fadleez Emamdee, et son mari rompent le jeûne dans la pure tradition islamique notamment en consommant une datte. N'empêche, qu'elle prépare tous les jours des gâteaux pour cette occasion. « Si j'arrive à le faire, c'est principalement parce que je ne travaille pas. J'ai donc amplement le temps de me mettre aux fourneaux », nous explique cette habitante de Bell Village.

Et ces préparations donnent toujours l'eau à la bouche : « Mes spécialités sont les catelesses à la viande, les tikkas poulet ou encore les samoussas. En moyenne à chaque Iftar, il y a trois variétés de gâteaux sur la table. »

Pour Fadleez, l'avantage de préparer ces gâteaux, c'est d'abord une question de goût. « Les gâteaux qu'on retrouve dans le commerce n'ont pas le même goût que ceux que je prépare à la maison. Aussi, je fais toujours attention à l'aspect hygiénique », souligne-t-elle.

Par ailleurs, l'iftar, c'est surtout une occasion de se retrouver en couple : « On préfère rompre le jeûne dans l'intimité de notre maison. On y est beaucoup plus à l'aise et puis c'est surtout une occasion de passer du temps ensemble. »

Afroze Hosani, 51 ans, réside à Vallée-Pitôt. Aussi longtemps qu'elle s'en souvienne, elle a toujours observé le jeûne. Et depuis, c'est devenu une habitude de toujours préparer des gâteaux. « Nous sommes une très grande famille et pour l’iftar party, on peut facilement compter une dizaine de personnes. Le nombre de personnes importe peu parce qu'il y a toujours des samoussas, des gato pima et autres pâtés pour tout le monde », fait-elle ressortir.

Et comme chaque année, Afroze prépare également des gâteaux qu'elle partage avec les nécessiteux : «  Chaque année, je prépare des gâteaux pour les personnes vulnérables afin de leur permettre de rompre le jeûne. Cela me fait énormément plaisir. C'est surtout une grande bénédiction. »

Les boissons sont aussi très prisées à l’heure de l’iftar. Et là encore Afroze mise sur le fait-maison. « Je prépare mes propres aloudas et du thé aussi. Ma famille en raffole », nous dit-elle.

ITIS Meditation l’iftar en toute simplicité

C’est avec des crudités, de l’eau et du jus que les membres de l’Institute of Therapy & Inner Studies (ITIS) rompent le jeune. Chaque mardi, une dizaine de membres se rencontrent pour une séance de méditation et pendant le mois du ramadan, ils se rencontrent 15 minutes plus tôt pour faire l’iftar ensemble. Cependant, ce qu’il y a dans l’assiette importe peu.

En effet, le jeûne est rompu avec de l’eau pour certains et du jus pour d’autres. Mais, pas de fritures. « Cela doit se faire dans la simplicité, avec des crudités parce que de toute façon, on fait un iftar végétarien. Et autour de cet iftar, il y a des personnes de toutes les communautés, incluant des hindous, des catholiques et des musulmans », explique Kay Da’Hall d’ITIS. Chaque semaine, l’iftar est fait chez un participant différent.

Faire l’iftar ensemble n’est pas nouveau chez ITIS, les membres le font depuis quatre ans. « Je recommande aux gens d’observer le jeûne. Il y a de nombreux bienfaits. Et, surtout, il ne s’agit pas uniquement de se priver de nourriture. On a l’occasion là, de se purifier le corps et l’esprit. Un vrai cleansing dont les bienfaits sont décuplés en faisant par la suite une méditation », indique-t-elle.

Université de Maurice : « Toutes les communautés étaient réunies »

Les étudiants de l’UoM à l’heure de la rupture du jeûne.

L'université de Maurice (UoM) a organisé son « Iftar Gathering » le 29 mai dernier. Iqhlass Baichoo, trésorier du Student Union et ses amis ont pris l'initiative d'inviter la communauté estudiantine à rompre le jeûne à 17h43. « Le dernier Iftar Gathering s'est tenu en 2013. Depuis, la majorité des étudiants ont complété leur cours. Je voulais faire revivre ce moment de partage sur le campus », indique Iqhlass Baichoo. Ainsi, une causerie sur l'importance et les objectifs du jeûne pendant le ramadan a eu lieu à 17 heures dans l'auditorium Paul Octave Wiéhé.

Des amuse-bouches ont été distribués.

À l'heure de l'iftar, des gâteaux et du alouda ont été distribués. « Plus d'une centaine de filles et de garçons ont participé à ce rassemblement. Toutes les communautés étaient réunies. Souvent, le ramadan se tient pendant les vacances. Cette année, les examens ont pris fin le 29 mai et nous avons profité de ce jour pour organiser l'Iftar Gathering », dit-il.

Ils se sont recueillis dans l’auditorium avant l’iftar pour assister à une causerie.

Le jeune homme précise que les élèves de l'UoM organisent régulièrement des rassemblements pour marquer les fêtes culturelles telles que Divali. « Le but est de promouvoir et connaître la culture des autres car nous vivons dans un pays multiculturel », souligne le trésorier.

HSBC : « La banque attache une très grande importance à la diversité »

HSBC œuvre pour la valorisation de toutes les composantes.

Selon Annick Rave Meerun, Communications Manager à la Hongkong and Shanghai Banking Corporation Limited (HSBC), chaque année, les différents départements de la banque organisent en fonction de leur disponibilité un Iftar Party. Le Retail Banking a organisé le sien la semaine dernière, suivi du département de Conformité et cette semaine c’était au tour du Corporate Banking d’organiser l’iftar. Les employés de toutes confessions, se sont réunis autour des tartelettes, tikka de poulet, samoussas, une salade de fruits, de la gelée et l’incontournable alouda.

Chris Murray, le CEO de la banque (à g.) a partagé ce moment avec ses collègues.

L’objectif est de se réunir en équipe et de témoigner de la solidarité envers les collègues musulmans qui observent le jeûne du ramadan. « La banque attache une très grande importance à la diversité et à l’inclusion de ses employés. Beaucoup de nos employés en raison de leurs horaires de travail sont très souvent amenés à rompre le jeûne au bureau.

Ce rituel crée de ce fait un intérêt chez les autres. C’est ainsi que l’idée de faire partager l’expérience à un plus grand nombre, a germé », dit notre interlocutrice. Elle ajoute que la HSBC est une banque très diversifiée. Il est donc important de valoriser toutes les composantes qui ajoutent de la couleur et de la diversité à notre riche mosaïque de culture.

Iftar pour 500 Chagossiens et 200 démunis au Taher Bagh

L’association « Who is Hussain Mauritius » a organisé un Grand Iftar le dimanche 11 juin au Taher Bagh avec comme invités, les Chagossiens et les démunis. Ils étaient 500 et 200 personnes respectivement. Cette année, le thème choisi était le « refugee iftar » pour coïncider avec la World Refugee Day et c’est à travers la campagne de #WhoCares de Who is Hussain Global que l’événement a été organisé.

« Certes, on n’a pas vraiment de réfugiés à Maurice, mais on n’est pas insensible au cas des Chagossiens. De plus, de nombreuses personnes ne réalisent pas ce que le peuple chagossien a enduré. Il fallait, à travers cet événement, revenir sur leur combat », indique Fatim Pirbhai, porte-parole de l’association « Who is Hussain Mauritius ».

Pourquoi un iftar ? « Parce que c’est une façon de partager un repas avec tout le symbolisme de l’iftar avec eux. Ce mois est synonyme de partage, de dons et d’attention », ajoute-t-elle. L’année dernière, cet événement avait eu lieu toujours au Taher Bagh à Port-Louis et 700 personnes avaient été invitées. « Nous avions alors organisé un iftar pour les pauvres. Cet événement est organisé dans plusieurs pays à travers le monde et chacun le fait différemment, mais toujours dans le but de venir en aide aux autres. »

L’« iftar box »

L’heure de l’iftar est aux alentours de 17h45 et de nombreuses personnes sont encore au bureau ou coincées dans la circulation et doivent se contenter de ce qu’elles ont sous la main. Pour résoudre ce problème, Engen Bagatelle propose une « iftar box » au coût de Rs 100. On y retrouve un « alouda », deux samoussas au fromage et au poisson, une brochette, un half-moon, une croquette au poulet, un gâteau sucré appelé khaja et deux dattes. Il suffit de passer à la station-service à partir de 16h30 pour avoir la boîte.

Si c’est une première pour Engen Bagatelle, le restaurant Dilihaat revient, lui, pour la deuxième fois avec cette formule. À Rs 60 la boîte, on retrouve plusieurs gâteaux, déjà cuits, disponibles rapidement pour plus de facilité à ceux qui travaillent ou alors à ceux qui veulent offrir aux autres.

Et, dans ce « iftar pack », les gâteaux sont pour tous les goûts allant des samoussas au poulet, au half-moon et le catelesse végétarien. Simple et rapide, il suffit de commander le matin à 10h, et l’« iftar pack » est prêt à partir de 14h.

 

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