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Quand des plaisantins se moquent de la misère des autres

Demander, quémander, mendier, solliciter… Voilà des extrémités que nous n’avons pas tous connues. Nous connaissons certainement des personnes autour de nous qui y sont contraintes. Il est vrai qu’on peut trouver parmi des gens sans scrupules qui abusent de la générosité des autres.

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Du jour au lendemain, victimes d’un accident, certains perdent leur travail, se retrouvent handicapés, criblés de dettes, perdent leur maison et tous leurs biens dans un incendie. Quand son enfant pleure de faim, souffre d’une maladie grave incurable à Maurice et supplie qu’on soulage ses souffrances ou qu’on lui donne l’espoir d’une vie meilleure, que ne ferait un parent pour donner un peu de bonheur au fruit de sa chair ? S’il faut des millions pour le faire opérer à l’étranger, s’il faut des bonbonnes d’oxygène pour lui donner un peu d’air à respirer, que ne ferions-nous pas ? Se refusera-t-on à un petit geste pour regarder mourir un proche ? NON !

Ayant épuisé tous les recours possibles auprès des autorités ou de leurs proches, ces personnes désespérées viennent alors frapper à la porte de notre rédaction, pour toucher le cœur du public. Ces appels se font souvent après beaucoup d’hésitation, avec un sentiment de honte, mais toujours empreints d’espoir, d’un miracle à venir. Et ça marche ! Dans la majorité des cas, aucun appel ne reste sans réponse. Il y a toujours quelque part une âme charitable, un bon samaritain qui choisit de ne pas rester insensible, indifférent et accomplit ce geste qui sauve, qui redonne le sourire et l’espoir. Les nombreux remerciements passés sur nos ondes et publiés dans nos pages prouvent qu’il n’y a aucune honte à aider ceux qui le demandent et à se montrer solidaire, sans vouloir faire de la charité mal placée.

Hélas, il se trouve aussi des gens tordus, dans notre pays admirable de générosité, qui notent bien les coordonnées de ces personnes, non pas pour leur apporter du réconfort, mais pour les humilier, leur faire de la morale, des réprimandes. Ainsi, cette femme qui suppliait qu’on l’aide à obtenir des bonbonnes d’oxygène pour sauver son mari a eu droit à un « Madam ou pe depans tou sa kas la pou enn mari ki pou mor ! » ; une mère qui se bat jour et nuit au chevet de son fils leucémique a dû écouter un inconnu qui lui suggérait de laisser mourir son fils, car « de toute façon, il ne survivrait pas à cette maladie ! » Une femme qui luttait pour scolariser son fils de 14 ans a dû écouter un individu qui l’encourageait à lui faire cesser l’école pour « travay ek amenn kas dan lakaz ». D’autres n’hésitent pas à réclamer des faveurs sexuelles à une femme sans-abri qui cherchait un toit pour ne pas dormir à la rue…

Qui sommes-nous donc pour juger autrui ? Pour dire qui doit vivre ou pas et comment ? Ne saurions-nous pas heureux, si un jour des auditeurs créent une chaîne de solidarité pour offrir leur sang à un inconnu qui doit passer sur une table d’opération ? Et si ce patient était vous-même ou un proche, votre fils, voire votre mère ? Oh ! Ce ne sont que quelques gouttes de sang, mais elles auraient suffi à sauver une existence. Alors, s’il vous plaît, un peu de respect !

 

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