L’avocat est catégorique. Concernant la protection des animaux, le système reste toujours le même. Me Sanjeev Teeluckdharry déplore que les dispositions légales ne soient pas suffisantes par rapport à d’autres pays civilisés.
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Vous militez pour la protection des animaux avec des ONG. Que pensez-vous de l’attitude des autorités face à la maltraitance des animaux ?
Je me suis toujours battu pour les plus faibles et les sans-voix. C’est dommage que malgré un changement de gouvernement, le système reste toujours archaïque et inhumain. Dans certains cas, la situation a même empiré. C’est vrai que plusieurs ONG, notamment Saving our Strays (SOS), Animal WelfareTogether (AWT), Angels of the Voiceless (AOV), ont retenu mes services pour engager une bataille juridique pour nos amis les sans-voix.
Il y a un procès en appel où une injonction a été accordée en partie – la libération de la chienne « Mum » et de ses deux chiots. Par contre, dans l’autre partie de la demande, on conteste la pratique barbare de « catch and kill » des chiens errants, qui est contraire à « l’euthanasie » définie comme une « painless killing ». Cette requête n’a pas été accordée et est actuellement devant la Cour d’appel. Ainsi, le combat pour la liberté et la dignité reste toujours une croisade parsemée d’embûches, autant pour les droits de l’homme que pour ceux de nos amis les bêtes.
Il est malheureux de constater l’indifférence la plus déconcertante des autorités face à ce problème qui défraye la chronique. Plusieurs organisations internationales, la presse internationale et même Brigitte Bardot ont été interpellées par la situation locale.
Que pensez-vous de la façon dont l’épizootie de la fièvre aphteuse a été gérée par les autorités ? Pensez-vous que l’image du pays pourrait en prendre un coup ?
J’espère avoir tort. Mais personnellement, je crains que ce dossier ait été très mal géré. J’attends avec impatience les conclusions du Fact-Finding Committee en ce sens. Je connais beaucoup d’éleveurs et des membres de leurs familles qui ont pleuré à chaudes larmes et qui ont vécu l’enfer pendant toute la période d’extermination massive et impitoyable de leurs bêtes.
Est-ce qu’un animal a-t-il les mêmes droits qu’un humain ?
Un animal est défini comme un « living vertebrate other than a human being ». Non, malheureusement, un animal n’a pas les mêmes droits qu’un humain.
«Je connais beaucoup d’éleveurs (…) qui ont pleuré à chaudes larmes et qui ont vécu l’enfer pendant toute la période d’extermination massive et impitoyable de leurs bêtes»
Que dit notre législation sur la maltraitance d’animaux et qu’encourt une personne jugée coupable de cette offense ?
L’article 3 de l’Animal Welfare Act (AWA) interdit à quiconque de torturer ou de maltraiter de quelconque façon un animal. La maltraitance peut aussi être le fait qu’un propriétaire ne donne pas à son animal de la nourriture ou un abri, selon les normes requises.
Il y a également négligence ou cruauté, si le propriétaire fait travailler l’animal en lui infligeant la souffrance ou en l’enchaînant de façon « inhumaine ».
Ainsi, cette loi prévoit une peine d’emprisonnement n’excédant pas six mois et une amende ne dépassant pas Rs 15 000, au cas où la personne est reconnue coupable.
Que risque une personne poursuivie pour avoir empoisonné un animal ?
Si une personne est trouvée coupable pour avoir empoisonné un animal délibérément, celle-ci est passible des sanctions citées dans la question précédente en vertu de l’article 3 de l’Animal Welfare Act.
Notre législation parle également de « killing animal »…
Toute personne reconnue coupable de la mort d’un animal, soit en lui administrant de la drogue, soit en le torturant, soit en l’exposant dans un lieu infect causant sa mort, risque une amende ne dépassant pas Rs 15 000 et d’une peine d’emprisonnement n’excédant pas de six mois.
Il existe aussi le cas de figure où un chauffeur percute un animal. Cet homme enfreint-il la loi ?
Non, c’est plutôt le propriétaire de l’animal qui va enfreindre l’article 32 de l’Animal Welfare Act s’il laisse l’animal à l’abandon ou se promener dans un lieu public sans laisse. Dans ce cas figure, le propriétaire, s’il est poursuivi et reconnu coupable, risque d’encourir une peine d’emprisonnement n’allant pas jusqu’à six mois et une amende ne dépassant pas Rs 10 000.
Notre législation est-elle suffisamment dissuasive pour mieux protéger un animal…
Les dispositions légales sont loin d’être suffisantes par apport à celles des autres pays civilisés. Les techniques utilisées par la Mauritius Society for Animal Welfare (MSAW) ainsi que l’attitude des autorités par rapport à la capture et l’extermination des animaux restent toujours controversées et ternissent la réputation de notre pays. Le grand Mahatma Gandhi avait dit à juste titre : « On peut juger la grandeur d’une nation par la façon dont les animaux y sont traités ».
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