Il y a des Mauriciens qui estiment que c’est primordial de respecter l’environnement. Bien avant l’interdiction des sacs en plastique, en 2016, Ajay Jhuree avait déjà convaincu des grands noms du commerce d’aliments d’utiliser le papier comme alternative au plastique. Originaire de Poste-de-Flacq, il a vécu les inondations qui ont frappé l’est de l’île.
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En 2016, Ajay Jhuree avait constaté que les inondations étaient dues aux déchets et principalement le plastique. Cet ingénieur en génie civil et électromécanique a décidé d’y remédier à sa manière.
Son parcours professionnel y est pour quelque chose. Juste après son degré de l’Université de Maurice en 1988, Ajay Jhuree est embauché par General Construction Company. Il y reste pendant une année avant de s’envoler pour travailler sur la base militaire de Diego Garcia. Il est responsable des opérations de système de ravitaillement des aéronefs. Quinze mois plus tard, il retourne à Maurice où il obtient un poste à la Central Water Authority. Il est en charge du traitement des eaux et des pompes.
Après trois ans, Ajay Jhuree a l’opportunité d’intégrer le ministère des Sports et des Loisirs en tant que technicien supérieur responsable des eaux des piscines de l’État. Il excelle pendant quatre ans à ce poste mais le groupe IBL lui fait une offre qu’il ne peut refuser. Il intègre alors une filiale en tant qu’ingénieur principal de tout ce qui touche à la vidéo que ce soit sur ordinateur personnel, télévision et autres consoles de jeux.
« Puis, les inondations de 2008 nous ont frappés lourdement et on a tous constaté que les déchets plastiques figurent parmi les causes principales de ce débordement, dit Ajay Jhuree. Avec ma femme, nous nous sommes dit qu’il faut faire quelque chose pour endiguer les produits plastique. Je me rappelle que lorsque je travaillais sur la base militaire de Diego Garcia, je n’utilisais que des sacs en papier pour mes emplettes. Je me suis donc fixé un objectif de promouvoir l’utilisation du papier à la place du plastique. »
C’est ainsi qu’Ajay Jhuree commence à faire des démarches pour installer une fabrique de sacs en papier. Les institutions bancaires considèrent que cette approche n’est pas gagnante jusqu’à qu’il mette ses biens immobiliers en hypothèque. Contre vents et marées, il parvient à importer des machines de la Grande Péninsule et il contacte des clients éventuels. Certains, à l’instar de KFC, Winner’s, entre autres, répondent positivement à sa proposition. Par la suite, il réussit à convaincre d’autres dont Emtel, Liquid, Floréal Boutique, les groupes hôteliers Beachcomber et Véranda, etc.
La loi appliquée à partir du 1er janvier 2016, sur l’interdiction de certains sacs en plastiques, donne un nouvel essor au chiffre d’affaires de sa compagnie. « Néanmoins, le problème demeure avec l’utilisation de sacs en plastique en rouleaux. Je comprends qu’il y a des lobbies mais c’est aux citoyens de refuser les sacs en plastique en utilisant d’autres sacs qui ne polluent pas l’environnement et protègent l’héritage qu’on doit laisser à nos enfants », insiste Ajay Jhuree.
Quant à sa production, il explique qu’il ne mise nullement sur la quantité mais bien plus sur la qualité. Les sacs en papier qu’il produit se décomposent en une semaine, ce qui en dit long sur l’idéologie écologique de cette PME.
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