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Propos effacés du hansard de l’Assemblée nationale : Dr Farhad Aumeer envisage une contestation légale

Le 4 juillet, à l’Assemblée nationale, le député travailliste, Dr Farhad Aumeer, avait traité le ministre de la Santé, Dr Kailesh Jagutpal, de « disgusting liar ». Ce dernier résumait la Central Medical Procurement Authority Act et était revenu sur un incident de 2007.

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Après une « motion of privilege » du Premier ministre, Pravind Jugnauth, le vendredi 21 juillet, ces mots ont été effacés du hansard, après avoir été jugés inappropriés par le Speaker Sooroojdev Phokeer. La séquence a aussi été effacée des enregistrements audio et vidéo de l’Assemblée nationale. Depuis, dans le hansard, en lieu et place de ces mots, il y est écrit « objectionable words expunged following a resolution of the House at the Sitting of Friday 21.07.23 ».

Le Dr Farhad Aumeer avait été suspendu pour trois séances, après avoir refusé de présenter des excuses. « Je compte consulter mes conseillers légaux pour voir quelle position je dois adopter par rapport à cette affaire », dit-il.

Même si sa suspension est depuis terminée, il ne compte pas rester les bras croisés. « Le ministre Jagutpal avait, en juin 2022, formulé les mêmes accusations graves contre moi. J’avais alors envoyé une lettre en bonne et due forme avec documents à l’appui au Speaker pour dire que le ministre avait induit l’Assemblée nationale en erreur. J’ai toutes les preuves pour prouver que ce qui avait été dit est totalement faux. J’avais réclamé des actions, mais je n’ai même pas eu de réponse. Le 4 juillet, il a répété exactement la même chose et c’est la raison pour laquelle j’ai dit ce que j’ai dit », explique le Dr Farhad Aumeer.

Kailesh Jagutpal a accusé le gynécologue de négligence médicale et a dit que l’affaire avait été envoyée au Directeur des poursuites publiques (DPP). Ce dernier a recommandé des poursuites et à la suite de cette affaire, le Dr Aumeer aurait démissionné de la fonction publique.

Or, le député rouge avance que le 16 décembre 2013, le DPP « advised for no further action into the matter ». Le 9 octobre 2014, le Medical Council a informé le Dr Farhad Aumeer que le Medical Council « did not find any evidence of medical negligence or malpractice against you ».

Pour Rajen Narsinghen, Senior Lecturer à l’université de Maurice, « il n’y a aucune base juridique pour effacer des extraits du hansard. Si vraiment quelqu’un peut prouver qu’un ministre ment, alors on peut effectivement conclure que le ministre est un menteur. C’est donc un « fair comment ». Puis, si on a enlevé les mots, on doit aussi supprimer la suspension, car on considère que ces mots n’ont jamais été prononcés. L’autre façon de voir les choses, c’est de considérer qu’il n’y a rien pour soutenir que le ministre a menti. Une ou deux fois en Angleterre, c’est arrivé, mais c’est très rare qu’ils ont enlevé des extraits du hansard. Le Dr Farhad Aumeer après enquête peut aller contester devant un tribunal, mais ça prendra des années. Il serait cependant bon de le faire pour le principe ». 

Lors de présentation de sa motion, Pravind Jugnauth devait dire que nous ne contestons pas le fait que les honorables membres peuvent être transportés par les émotions lors de débats passionnés. Mais, quelles que soient les circonstances, le langage utilisé ne doit en aucun cas être antiparlementaire, offensant et répréhensible. Les paroles prononcées par le député constituent un des plus offensants et injurieuses sur le caractère et l’intégrité de l’honorable ministre. (…) »

 

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