Promu chef inspecteur de police - Ahmad Tajoo : «Je dédie cette promotion aux démunis du pays»

Après 32 années de service, Mobasar Ahmad Tajoo, 57 ans, a été promu au rang de chef inspecteur de police. Il a obtenu ses galons lors du dernier exercice de promotion le jeudi 11 octobre, aux cotés de 173 autres policiers. Avec joie, fierté et le sentiment du devoir accompli au quotidien, Ahmad Tajoo, dit « Bhai » dédie cette promotion à ceux au bas de l’échelle. « Je dédie cette promotion aux démunis du pays », déclare-t-il. Ce policier dit vouloir faire davantage pour son pays.

Ahmad Tajoo rejoint la force policière en 1987. Il a 26 ans. Il fait  ainsi ses débuts à la Special Mobile Force. « C’était un rêve d’enfant. Je m’habillais souvent en soldat ». À la SMF, il est sous la houlette du commandant d’alors Raj Dayal, et de l’Officer-In-Charge, Tangavel Seerungen, aujourd’hui Deputy Commissioner of Police (DCP).

Sa formation complétée, Ahmad Tajoo portera l’uniforme de la police pendant deux années. Il est affecté au poste de police de Stanley, Rose-Hill. Il dit avoir appris sur le tas. En 1989, après avoir travaillé pendant deux années, le jeune policier épouse Hafisa Hosany.

Ahmad Tajoo reprendra le travail au poste de police de Bain-des-Dames, pendant trois années. En 1992, il participe aux examens, pour accéder au poste de sergent et passe à la Criminal Investigation Division (CID) de Port-Louis Sud. Pendant trois ans, travaillant sous le défunt assistant-surintendant de Police (ASP) Mustapha Jaumeer, il découvre un nouveau monde. « CID ti enn lot mond sa ».

En 1995, Ahmad Tajoo rejoint la CID de Port-Louis Nord et fait partie de l’équipe chargée de faire la lumière sur la fusillade de la rue Gorah-Isaac, survenue lors de la campagne en vue des municipales d’octobre 1996. Il se souvient d’avoir travaillé sous l’ACP Ramen de l’Homicide Squad, d’alors, aujourd’hui la Major Crime Investigation Team (MCIT). Alors que l’enquete est en cours, Ahmad Tajoo fait l’objet d’une nouvelle mutation. Il sera au poste de police de Vacoas avant un passage à la Western Division. Il dit se souvenir qu’en 1999, il était posté à la police de Barkly, et deux années plus tard, il retrouvera ses collègues de la Western Division.

Les années se succèdent, et Ahmad Tajoo parvient à réussir les examens à sa troisième tentative. Promu inspecteur, il rejoint l’équipe de la Prosecution Unit de Rose-Hill et de Bambous. Il y passera trois années, avant de faire son retour à la CID de Port-Louis Nord, en 2008. Deux années plus tard, il est de nouveau affecté à la Western Division

Sous la houlette de Rashid Bheekun, assistant-commissaire de Police (ACP) d’alors, (aujourd’hui DCP), Ahmad Tajoo a pu faire son chemin.

Retour à Plaine-Verte

En 2014, il est de retour à Plaine-Verte/Vallée-Pitot, avant de rejoindre l’équipe de la MCIT, sous la supervision des SP Rugbur, Bansoodeb et Gérard. Depuis quelques mois, il a rejoint la Squad 3 du Central Criminal Investigation Department (CCID), où il enchaîne les nouveaux défis, dont l’enquête sur la fusillade de Saint-Pierre, ayant pour résultat l’interpellation d’une vingtaine de personnes. Il a une pensée spéciale pour l’ASP Marden et Hector Tuyau. « Ils nous avaient aidés, mes hommes et moi-même, lors des émeutes de 1999. Le poste de police avait été encerclé par une foule hostile ». Il a aussi évoqué la mort du sergent Gabriel Darga, assassiné dans l’exercice de ses fonctions lors d’une opération à Goodlands. « Li ti pe al pran kontravansion dan enn la boutik ». Ahmad Tajoo, père de quatre enfants, dont l’un est décédé en 1999, exprime ses remerciements à son père et à sa mère. Il n’a jamais pu oublier la mort de son fils aîné, âgé de 6 ans, en 1999, lors d’un accident de la route.

Ahmad Tajoo a suivi les traces de son père, Bashir. Cet ancien policier a terminé sa carrière au rang d’ASP. Il est décédé en 1989 à l’âge de 56 ans. Il était affecté à la CID de Plaines-Wilhems/Riviere-Noire. Il était un des premiers enquêteurs sur l’affaire de Boucherville. Ayant exercé au sein de la Western Division, Ahmad Tajoo se souvient que le SP Daniel Monvoisin et de l’ASP Vasoodeven Marden, « des fins limiers, ont débuté sous la houlette de son père. »