Le Prof Sid Nair est le directeur de la Tertiary Education Commission (TEC), l’instance régulatrice de l’enseignement supérieur, depuis octobre 2016. Son contrat tire à sa fin le mois prochain. Il affirme que la venue du Higher Education Bill apportera un meilleur équilibre dans le secteur. Le Prof Nair souligne que si son contrat est renouvelé, il pourra continuer le travail commencé.
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Vous êtes à la tête de la TEC depuis le mois d’octobre 2016. Après avoir dirigé cette instance durant trois ans, quel est votre constat du secteur de l’enseignement supérieur à Maurice ?
Je serai franc et honnête. Mon constat est que le secteur de l’éducation supérieure a fait d’énormes progrès ces dernières années. En 2016, il y avait 53 prestataires de programmes d’études et aujourd’hui, il y en a 43 qui offrent des programmes taillés sur mesure et de qualité. Trois ans de cela, il y avait 1 736 étudiants étrangers contre 2 329 en 2018. Ce qui représente une augmentation de 34 %. Pour la même époque, 291 nouveaux programmes sont disponibles contre 250 en 2016.
Quels sont les changements significatifs que vous avez apportés pour améliorer le secteur de l’enseignement supérieur à Maurice ?
En prenant la responsabilité de la TEC, je voulais offrir un service stable et transparent. Après ces trois ans, je sens que la confiance et la qualité sont là. Parmi les changements apportés, il y a eu l’introduction du National Research Fund à hauteur de Rs 50 M en 2017, ce qui a donné un nouveau souffle au domaine de la recherche. Un programme d’études menant au doctorat a été signé en partenariat avec l’Université de Murdoch avec 25 bourses offertes.
Puis, il y a eu aussi l’élaboration et la mise en œuvre du premier concours national de présentation de doctorat. L’objectif est de permettre aux doctorants de dernière année de présenter leurs recherches dans un délai de cinq minutes de manière concise et simple. 40 doctorants y sont inscrits. Ils travaillent actuellement à s’aligner au niveau international (présentation de 3 minutes). L’île Maurice sera le premier pays africain à participer au concours international de la recherche en Australie en 2020.
Le Higher Education Bill fut voté le 13 décembre 2017. Deux ans après, où en sont les débats ?
Le conseil d’administration de la Quality Assurance Authority (QAA) s’est réuni il y a quelques semaines. Le conseil d’administration de la Higher Education Commission (HEC) sera constitué dans les prochains jours après la proclamation de certaines parties de la loi la semaine dernière. Le processus a été lent, assurant la mise en place de certains paramètres, comme l’organigramme, l’hébergement et le service à pourvoir. Je suis convaincu que tout sera en place d’ici la fin de l’année. On dit que les meilleures choses dans la vie prennent plus de temps à se mettre en place !
Après deux éditions du National Research Week, quel est votre constat de la recherche à l’île Maurice ?
La recherche est importante pour transformer l’île Maurice en un pays à revenu élevé et pour en faire un centre de connaissances pour la région. Cette prise de conscience a permis au gouvernement d’injecter Rs 50 M dans un fonds de recherche en 2017.
La National Research Week a pris de l’importance d’année en année. En 2018, 103 travaux ont été acceptés et présentés et 161 en 2019. Le nombre de projets de recherche pour les différents programmes est également en augmentation. Pour 2018-2019, il y a eu 95 candidatures contre 71 pour 2017-18. Il y a actuellement environ 80 projets de recherche d’une valeur de Rs 87 M qui ont été approuvés au niveau du financement.
Nous avons commencé ce projet en 2018 et les résultats se verront au cours des trois prochaines années. Ils seront présentés sur différentes plateformes.
La recherche est importante pour transformer l’île Maurice en un pays à revenu élevé.»
Depuis ces trois dernières années, dans combien de cas la TEC a-t-elle dû intervenir pour le non-respect de règlement des programmes de formation ?
Pendant les trois années précédant ma prise de fonctions, il y a eu 89 interventions pour le non-respect des règlements. Pour la période de septembre 2017 à 2019, le nombre d’interventions a été de 25, soit une baisse de plus de 350 %.
Maintenant que vous êtes arrivé à la fin de votre mandat, que préconisez-vous pour la suite de l’enseignement supérieur ?
Nous sommes en train de concrétiser la vision du gouvernement qui consiste à créer un pôle d’éducation supérieure et les bases ont été posées. La recherche étant en passe de devenir partie intégrante du tertiaire, la phase suivante consiste à l’enseignement et à l’apprentissage. La technologie fait partie intégrante de toutes les conférences au tertiaire. Il faut non seulement avoir des systèmes de gestion, mais également des activités qui facilitent les processus d’apprentissage.
Il faut aussi s’assurer que les conférenciers soient formés pour enseigner dans les universités. Un doctorat n’est pas une licence pour enseigner. Nous avons donc besoin d’un centre dédié à l’amélioration des compétences pédagogiques dans nos universités. Ce centre sera dédié au développement continu des compétences et apportera des approches nouvelles et innovantes pour un enseignement et un apprentissage de qualité dans le secteur de l’enseignement supérieur.
Qu’en est-il des accréditations et de la qualité ?
Toutes les institutions tertiaires doivent renforcer leur propre processus d’accréditation et d’assurance qualité en mettant en place des unités dédiées pour surveiller leurs établissements respectifs. C’est important pour les établissements publics et privés, afin de garantir que ces derniers fournissent le niveau d’excellence voulu.
La Higher Education Commission (HEC) et la Quality Assurance Authority (QAA) auront besoin d’informations quantitatives et qualitatives pour évaluer correctement les performances des établissements. Pour ce faire, un National Management Information System sera essentiel. La Higher Education Bill permettra une harmonisation des cours au niveau du tertiaire et la mise en place d’un système unique garantissant la mobilité des étudiants et du personnel.
Votre contrat de trois ans à la tête de la TEC prend fin à la fin du mois d’octobre. Avez-vous une idée de la personne qui vous succèdera ?
Je n’ai aucune idée de qui prendra la relève. C’est au gouvernement de décider quelle sera la meilleure personne à diriger la TEC. C’est une tâche remplie de défis et si je suis choisi pour finir le travail que j’ai commencé, je le ferai.
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