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Prix du carburant - Raj Dhaliah : «Une hausse pour palier le déficit du Price Stabilisation Account»

Raj Dhaliah, président de la STC et Swaley Kassenally Raj Dhaliah, président de la STC et Swaley Kassenally

L’augmentation du prix des produits pétroliers, annoncée vendredi, suscite la grogne des automobilistes et des acteurs économiques. Le directeur de la State Trading Corporation (STC), Raj Dhaliah, a justifie cette mesure.

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« La hausse du prix des produits pétroliers a été rendue nécessaire, car le Price Stabilisation Account était déficitaire », a indiqué Raj Dhaliah samedi, sur les ondes de Radio Plus.
Pour soutenir ses arguments, le président de la STC a souligné qu’avant la réunion du Petroleum Pricing Committee, en févier dernier, la corporation avait encouru des pertes cumulées sur l’importation des carburants. Elles se chiffraient à Rs 73,7 millions sur l’essence et Rs 96,3 millions sur le diesel. Idem pour le mois d’avril avec des pertes de Rs 33 millions sur l’essence et Rs 37,4 millions sur le diesel et au mois d’août, avec Rs 20,6 millions sur l’essence et Rs 30,7 millions sur le diesel. « Selon les provisions de la loi, le Price Fixing Mechanism ne peut imposer une hausse supérieure à 10 % », a-t-il souligné.

Le Price Stabilisation Account était déficitaire en février dernier, quand « Rs 2,1 milliards ont été passées aux consommateurs suivant des modifications apportées aux règlements ». Selon Raj Dhaliah, il n’y avait d’autre alternative que de revoir à la hausse le prix des produits pétroliers pour alimenter le Price Stabilisation Account.

Répondant à une question de Nawaz Noorbux, le président de la STC a affirmé « qu’il est faux de dire qu’on a revu le prix des produits pour payer des dommages à Betamax ».

Swaley Kassenally : « Une taxe de 172 % sur les produits pétroliers »

Le professeur Swaley Kassenally, pour sa part, est d’accord que le prix des produits pétroliers avait augmenté sur le marché international, mais que cela ne justifiait pas une hausse vertigineuse des prix à Maurice.

« Quand le prix de l’essence était passé à Rs 42 le litre, la dernière fois, le prix de référence du mogas était à 553 dollars la tonne. Entre février et juillet, il est passé à une moyenne de 510 dollars la tonne. Soit une réduction de 40 dollars la tonne. Quand le graphique pour le mois de juin indiquait 470 dollars la tonne, le prix est monté à 500 dollars. Ce qui me laisse perplexe », a-t-il détaillé.

Il considère que la différence entre le prix de référence et celui à la pompe est une sorte de windfall gains.

Évoquant les nouveaux prix CIF (Cost, Insurance, Freight), il a souligné que les prix sont passés de Rs 16,55 à Rs 14,77 le litre. « Quand on y ajoute les diverses taxes, on arrive à un prélèvement de Rs 25,50 sur chaque litre. Ce qui représente un mur fiscal de 172 % », s’est-il indigné.

Swaley Kassenally a comparé cette taxe à celle imposée sur des produits de super luxe : « On dirait qu’on achète une Rolls Royce. On ne peut décemment imposer une pareille taxe sur l’essence et le diesel, qui sont des produits essentiels pour les activités économiques du pays. Toute hausse aura un impact sur les camionneurs, les taximen, les motocyclistes, les pêcheurs… »

De plus, Swaley Kassenally  a déploré que le gouvernement ait ajouté les Rs 4 du défunt Build Mauritius Fund à l’Excise Duty, qui est passé de Rs 10,80 à Rs 14,80 le litre.

Répondant à une question des journalistes, il a estimé que le gouvernement aurait dû importer 50 % des produits pétroliers de Bangalore Refineries (selon la formule Government to Government) et passer par des appels d’offres internationaux pour les 50 % restants.

 

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