L’achèvement du chantier de 25 km du Metro Express prendra quatre ans. Si la pose de la première pierre se fera le 12 mars 2017 par le Premier ministre sir Anerood Jugnauth, les premiers trajets entre Port-Louis et Curepipe ne se feront pas avant 2021. C’est ce que Nando Bodha a expliqué au Parlement jeudi.
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Le Metro Express embarquera ses premiers passagers sur le trajet Curepipe-Port-Louis en 2021. Tout est mis en œuvre pour que la pose de la première pierre, suivie de l’ouverture du plus vaste chantier que le pays aura connu jusqu’ici, puisse se faire le 12 mars 2017 à l’occasion de la fête de l’Indépendance.
« C’est un projet qui prendra quatre ans pour être opérationnel », a répondu Nando Bodha, ministre des Infrastructures publiques et du Transport, à Paul Bérenger au cours de la tranche réservée à la Private Notice Question (PNQ) jeudi à l’Assemblée nationale.
Sur le trajet Curepipe/Port-Louis, il y aura 19 gares, dont cinq urban terminals. Ces derniers sont en fait des gares centrales intégrant le métro, des magasins, des espaces alimentation ainsi que des gares routières. À Port-Louis, il y aura deux urban terminals : à la gare Victoria et à la gare de l’Immigration.
Étendre le métro dans le nord
« Dans un second temps, on songe à étendre le métro jusqu’à Pamplemousses qui pourrait être le point central de lignes de bus provenant de diverses régions du Nord », a expliqué le ministre. À Curepipe, la ligne de métro prendra son départ à la gare Ian Palach. Le gouvernement souhaite qu’il y ait une ligne secondaire à partir de l’Université de Maurice, qui passerait par la Cybercité d’Ébène pour aboutir à l’urban terminal de Rose-Hill.
Si le leader de l’opposition insiste pour connaître le coût du projet, Nando Bodha n’a pu apporter de réponse. En revanche, il a précisé que sous l’ancien gouvernement, le coût du projet était de USD 850 millions, soit approximativement Rs 25,5 milliards. « Je pense que l’on aurait atteint le milliard de dollars américains. »
Un des objectifs de ce gouvernement, quand il a ranimé le projet de métro léger après l’avoir enterré début 2015, était que la facture soit allégée. Singapore Cooperation Enterprise, qui travaille sur le projet depuis 2012 et qui a produit plusieurs rapports, a eu la tâche de trouver des moyens pour réduire les frais.
« L’option choisie permettra une baisse substantielle du coût », a précisé Nando Bodha en ajoutant que « je ne peux pas donner de chiffre pour l’heure ». Il le pourra quand le preferred bidder aura été choisi.
Nando Bodha, tout comme Paul Bérenger, a salué l’aide de l’Inde. Sous l’ancien gouvernement, le métro léger allait être financé entièrement par le gouvernement, avec une partie des fonds provenant d’une ligne de crédit de l’Inde à un taux préférentiel. Mais cette fois, « l’Inde nous fait un don de Rs 9,9 milliards », a déclaré le ministre des Infrastructures publiques.
La condition de l’Inde est toutefois que la totalité des travaux du Metro Express soient effectués par une compagnie indienne. Deux entreprises se positionnent pour le design et la construction du système de transport : Alstom India et Larsen & Toubro.
Le gouvernement indien propose aussi que la Delhi Metro Rail Corporation épaule Maurice pour la mise en place de la logistique et de la formation « pour une durée de cinq ans et après nous ferons tout nous-mêmes », a fait ressortir Nando Bodha. Des discussions préliminaires avec cette dernière compagnie ont été engagées.
Superviseur international
Plusieurs options existent pour financer le reste du montant. Maurice peut demander une ligne de crédit à l’Inde. Le pays peut aussi se mettre à la recherche d’un financement international ou faire appel à un consortium local d’institutions financières.
« L’Inde est généreuse avec nous, comme elle l’a toujours été », a relancé Paul Bérenger, qui souhaite néanmoins qu’il y ait un superviseur choisi par Maurice. Un point sur lequel Nando Bodha est d’accord. « Il faut considérer la possibilité d’avoir un superviseur international. Je suis tout à fait partant pour cela. Je vais en discuter avec nos homologues indiens. »
Si Paul Bérenger s’inquiète du sort des travailleurs de l’industrie du transport, Nando Bodha, lui, affirme que leurs intérêts « seront sauvegardés de tout temps ». Le Metro Express fait partie intégrante du réseau de transport national et les compagnies de bus ne devraient pas en souffrir. « Nous devons avoir un système de transport de masse qui reflète le degré de sophistication de Maurice. »
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