Arnaud Beltrame, l’officier gendarme qui s’était substitué aux otages auprès du djihadiste auteur des attaques de Carcassonne et Trèbes dans l’Aude, est décédé samedi matin, portant le bilan de cette équipée meurtrière à quatre morts.
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Grièvement blessé, le lieutenant-colonel de 45 ans est mort des suites de ses blessures. Il s’était livré vendredi à la place des personnes retenues par Redouane Lakdim dans le supermarché Super U de Trèbes.
Emmanuel Macron lui a rendu hommage, déclarant que l’officier était « tombé en héros » et méritait « respect et admiration de la nation tout entière ». « Mort pour la patrie. Jamais la France n’oubliera son héroïsme, sa bravoure, son sacrifice », avait tweeté peu avant le ministre de l’intérieur Gérard Collomb.
Français d’origine marocaine de 25 ans, Redouane Lakdim a entamé son équipée meurtrière peu après 10 heures. Vers 11h15, il est entré dans un supermarché Super U de Trèbes, en criant « Allah Akbar » tuant deux personnes, un employé et un client.
Dépêché sur les lieux, le lieutenant-colonel Beltrame se propose en échange de la libération d'une femme que l'assaillant avait pris comme « bouclier », a rapporté samedi une source proche du dossier.
Devenu otage, le gendarme « avait laissé son téléphone ouvert sur la table (…) et c’est lorsque nous avons entendu les coups de feu que le GIGN est intervenu » et a tué l’auteur de l’attaque a expliqué Gérard Collomb.
Arnaud Beltrame a été blessé par balles à deux reprises et a reçu plusieurs coups de couteau par l’assaillant, a expliqué à l’AFP une source proche de l’enquête. Il est décédé samedi matin des suites de ses blessures.
Selon son frère, Cédric Beltrame, « il a donné sa vie pour quelqu’un d'autre. Il savait certainement qu'il n'avait pratiquement aucune chance, il a quand même été très conscient de ce qu'il a fait », a-t-il témoigné sur RTL.
Dans un communiqué d’hommage, Emmanuel Macron a rappelé qu’Arnaud Beltrame était « sorti major » de sa promotion de l’École militaire de Saint-Cyr Coëtquidan" en 1999, ses supérieurs notant en lui un militaire qui « se bat jusqu’au bout et n’abandonne jamais ».
Il était également sorti major, en 2001, de l’École des officiers de la gendarmerie nationale. « En 2003, il fit partie des sept candidats sur 80 retenus pour intégrer le GSIGN (actuel GIGN)« , ajoute le communiqué de l’Elysée.
Il fut déployé en Irak en 2005 où il fut décoré de la croix de la valeur militaire avec citation à l’ordre de la brigade en 2007. Commandant de compagnie au sein de la Garde Républicaine, « il assure pendant quatre ans la sécurité du palais de l’Elysée ».
Il prend en 2010 le commandement de la compagnie d’Avranches (Manche), jusqu’en 2014, où il devient conseiller auprès du secrétaire général du ministère de l’Ecologie.
Nommé officier adjoint au commandement du groupement de gendarmerie de l’Aude en 2017, « ses aptitudes au commandement, sa disponibilité, son infaillible implication étaient appréciées de tous, notamment dans le développement de la capacité contre-terroriste des unités de gendarmerie de l’Aude », souligne le président.
En décembre 2017, il avait participé à un exercice simulant une tuerie de masse dans un supermarché de la région, selon le quotidien régional La Dépêche du Midi. Les forces de l’ordre procèdent régulièrement à ce type d’entraînement pour améliorer leur mode d’intervention en cas d’attentat.
Marié, sans enfants, Arnaud Beltrame et son épouse devaient prochainement se marier à l’église.
Source : AFP
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