Prem Beejan, Managing Director des Casinos de Maurice : «Nous ferons de notre mieux pour que les clients reviennent»

Le Managing Director de la State Investment Corporation (SIC), Prem Beejan, est d’avis que les quatre casinos du pays prendront leur envol à partir de l’année prochaine. Concernant l’implantation des casinos dans le circuit hôtelier, notre interlocuteur propose la réintroduction du Island Jackpot. Ce projet, lancé en 2001/2002 dans deux hôtels du pays, avait été mis au placard quelques mois après.

Comment se passe le processus de ‘relooking’ des casinos ?
Tout se passe bien. La SIC a déjà établi les priorités menant au relooking des quatre casinos, notamment le Grand Casino du Domaine Les Pailles, le Lake Point à Curepipe, le Caudan et Grand-Baie. Le montant injecté est de Rs 50 millions. Outre la nouvelle décoration, nous avons également pris l’initiative d’acheter de nouvelles machines, comprenant des tabling games, entre autres, pour le casino du Caudan et celui du Domaine Les Pailles. La SIC prévoit également l’acquisition de nouvelles chaises pour le casino de Grand-Baie et la maintenance de la clôture du Grand Casino du Domaine, entre autres. Le projet sera mis en chantier au début de janvier.

À ce jour, quel est le casino le plus profitable ?
Le Grand Casino du Domaine, qui est le plus profitable, possède énormément de potentiel pour faire entrer plus d’argent dans les caisses. Tout comme les trois autres casinos du pays. Pour l’année financière 2018, les quatre ont rapporté des recettes totales de Rs 635 millions, contre Rs 645 millions durant l’exercice précédent. Cette baisse s’explique par le fait que les équipements sont devenus obsolètes (Curepipe), par une absence de touristes et par une faible visibilité de l’enseigne (Grand-Baie). Celui du Caudan a beaucoup souffert en raison des travaux de construction en cours sur l’esplanade qui ont duré environ cinq mois. Nous pensons que la situation retournera à la normale l’année prochaine.

Votre souhait de faire rentrer plus d’argent dans les caisses des casinos est-il réalisable ?
Certainement. Il suffit de revoir le service to client scheme qui a été introduit dans tous les casinos du pays il y a quelques années. Un consultant a d’ailleurs été approché par la SIC pour la mise en œuvre du projet. Dans la pratique, la direction des Casinos de Maurice s’assurera que le client soit pris en charge depuis sa maison jusqu’au casino, et au retour. Ce projet sera introduit peu après le short term investment plan qui comprend le relooking complet des casinos. Un service clientèle ne se limite pas à un verre de whisky et des amuse-gueules. On fera de notre mieux pour ramener les clients fidèles qui nous ont quittés avec désolation. À travers ce projet, nous nous attendons à une augmentation de recettes de l’ordre de 20 %, soit de Rs 10 millions mensuellement. C’est un projet qui est tout à fait réalisable.

Vous avez été le Managing Director de la SIC entre 2001 et 2002. Comment expliquez-vous les pertes encourues par les Casinos de Maurice au fil des années ?
Les pertes résultent de divers facteurs et la chute s’est déroulée sur 10 ans. Les deux raisons principales sont la fermeture de plusieurs casinos et l’implantation des maisons de jeux et des online bettings. Nous sommes confiants de pouvoir éliminer les pertes. Je suis convaincu qu’un service haut de gamme ramènera beaucoup de clients.

Que pensez-vous de l’implantation des casinos dans le circuit hôtelier ?
La seule façon permettant aux casinos d’être rentables dans les hôtels est l’introduction du Island Jackpot. C’est un projet conçu pour les Mauriciens qui a été introduit en 2001/2002. 

C’est quoi l’Island Jackpot ? 
Ce projet consiste à contrôler des machines par voie électronique. À l’époque, deux hôtels seulement avaient épousé cette nouveauté qui comprenait également un cashless system. Le projet pilote a été un succès et nous planifions d’introduire la même technologie à l’aéroport de Plaisance pour ensuite connecter tous les casinos du pays au mécanisme. C’était un projet extraordinaire et les touristes avaient bien accueilli ce système.

Croyez-vous que le projet peut être relancé ?
Je suis disposé à collaborer avec les CEO des groupes hôteliers dans la réalisation du Island Jackpot. On doit pouvoir établir un networking ensemble. Surtout que le projet est technologiquement viable avec le niveau de connexion qui connaît de grandes avancées.

Êtes-vous partant pour l’amenagement d’un casino miniature à l’aéroport de Plaisance ?
Laissez-moi vous dire que c’est moi qui caressais le rêve d’installer un casino miniature à l’aéroport lorsque je dirigeais la SIC en 2001/2002. Le projet de machines à sous a d’ailleurs été introduit à l’aéroport. Mais au fil du temps, j’ai réalisé qu’un tel projet ne sera pas rentable car à l’aéroport le voyageur dispose de très peu de temps pour jouer. L’actuelle direction de la SIC n’envisage aucun projet en ce sens.

Les représentants syndicaux des employés paraissent remontés contre vous et la SIC. Avez-vous pu désamorcer cette crise ?
Les représentants syndicaux sont en train de véhiculer de fausses informations.

Que comprenez-vous par « véhiculer de fausses informations » ? 
Ils allèguent qu’il y a une fraude. Mais les représentants de la Casinos Employees’ Union ont été invités à prendre part à l’uniform committee qui se compose de la direction et du staff des casinos. Toutes les procédures ont été respectées et j’ai personnellement supervisé le déroulement des opérations. Je ne comprends pas leur approche. Je le répète, la SIC est ouverte à des discussions.