Pour se procurer de la drogue - Il menace d’étriper sa mere

Elle dit vivre un véritable enfer depuis trois ans. Cette mère de 43 ans a quitté sa maison de Ville-Noire, Mahébourg, lundi. Son fils de 20 ans, un toxicomane, aurait menacé de la tuer si elle ne lui donne pas de l’argent. «Akoz ladrog mo garson kapav touy mwa », gémit Devika (prénom fictif). Cette mère de famille ne sait plus à quel saint se vouer. Le 21 mars, cette femme de ménage, employée dans une école de la région, est tombée sur son fils non loin de son lieu de travail. Ravi (prénom fictif) l’aurait approchée pour lui réclamer de l’argent afin qu’il s’achète de la drogue. « Ravi m’a demandé Rs 1 000. J’ai refusé et j’ai continué mon chemin. Il m’a poursuivie et il s’est mis à m’insulter. Li dir mwa si mo pas donn li kas, li pou pik mwa, li pou tir mo trip », explique Devika dans sa déposition à la police. Au Défi Quotidien, elle raconte : « Ravi a échoué à ses examens de School Certificate et a quitté le collège. Depuis, il a de mauvaises fréquentations, il est devenu violent et ne m’écoute plus. Il est tombé dans l’enfer de la drogue et nous fait vivre un enfer. Ravi vandalise la maison. Le soir, il nous pourchasse avec un sabre. Mon mari et moi ne dormons plus. La drogue le détruit et il nous pourrit la vie. » Selon cette mère, son aîné de 23 ans et son fils de 12 ans ont quitté la maison pour s’installer chez des proches. Ils n’arrivaient plus à supporter le comportement de leur frère. « Mes enfants sont traumatisés. Ils préfèrent vivre dans un meilleur environnement pour étudier. De peur que mon fils ne m’agresse, j’ai également quitté la maison pour me refugier chez un proche. Mon époux et moi avons travaillé dur pour élever nos enfants. Je ne sais pas ce qui a poussé Ravi sur le chemin de la drogue. Il n’hésiterait pas à tuer pour une dose de drogue », dit la maman. Le père, un chauffeur, explique que Ravi a volé et vendu les bijoux de sa grand-mère pour se payer sa dose. « Je l’ai emmené dans un centre de désintoxication, mais il n’y reste jamais longtemps. Je ne me sens plus en sécurité, je souhaite que mon fils sorte de cet enfer.» Ravi a été arrêté samedi. Il a avoué son forfait. Après son interrogatoire, il a comparu devant la Bail & Remand Court où il a été inculpé pour menaces (‘demanding money by threat’). La police a objecté à sa remise en liberté. Lundi, il a comparu devant le tribunal de Mahébourg pour sa remise en liberté, mais sa motion a été rejetée. L’enquête du sergent Sheikh-Heerah est supervisée par l’inspecteur Grenade.

Ally Lazer : « La Peer Pressure fait des ravages »

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"13834","attributes":{"class":"media-image size-full wp-image-22987 alignleft","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"250","height":"350","alt":"Ally Lazer"}}]]Ally Lazer, travailleur social bénévole et président de l’Association des travailleurs sociaux de Maurice, explique qu’il constate un rajeunissement et une féminisation de la consommation de drogue, depuis deux ans. « Il y a tellement de drogues disponibles. Les marchands de la mort et certains pharmaciens véreux exploitent nos jeunes. La Peer Pressure fait des ravages. Des jeunes sont entraînés par leurs amis. En 2015, le plus jeune toxicomane accueilli au centre était âgé de 14 ans. Cette année, le plus jeune a 13 ans. Depuis les cinq dernières années, 500 filles sont tombées dans ce fléau. Elles sont âgées de 16 ans et plus. » « La plupart des jeunes consommateurs de drogue viennent de familles brisées. Les toxicomanes attirent beaucoup les filles avec leurs paroles mielleuses. Les filles sont naïves. Les toxicomanes les invitent à boire un coca et y ajoutent des psychotropes dans leur boisson. Dès que la fille est évanouie, le toxicomane lui fait goûter à l’héroïne pour la rendre accro à la drogue », explique Ally Lazer. « À l’époque, comme éducateur, je donnais des causeries dans les collèges. Cette année, j’ai commencé dans les écoles primaires des faubourgs de la capitale. L’an dernier, un élève du CPE consommait de la drogue de synthèse Il faut prévenir les jeunes et les sensibiliser à ce fléau », indique Ally Lazer.