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Positive attitude : voir le verre à moitié plein

Positive attitude : voir le verre à moitié plein Comme l’optimisme est contagieux, il est important d’avoir des relations sociales.
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Adopter un comportement sain en se concentrant uniquement sur le positif n’est pas seulement le refrain d’une chanson. C’est une manière de voir le monde. Cependant, avec le surmenage et les aléas de la vie moderne, la positive attitude n’est parfois qu’une lubie.

Avec les inquiétudes de la vie, on préfère rester « réaliste » ou « lucide », ce qui finit bien souvent par influencer notre façon de voir les choses. Les rêveries et les fantasmes sont considérés comme trop éphémères pour qu’on s’y attarde. La réalité marquée par le pessimisme prend toujours le dessus. Par ailleurs, de nombreuses personnes sont lasses, fatiguées et découragées par le poids de leur train de vie, la maladie ou les dettes. L’optimisme est alors une qualité qui se fait de plus en plus rare, un concept qui sonne creux pour plusieurs d’entre nous.

Dans le but de rétablir cette qualité que nous avons souvent tendance à relayer au second plan, des séminaires, des ateliers de formation et des séances de méditation sont conceptualisés afin de satisfaire la quête de plusieurs d’entre nous. Hommes d’affaires, managers ou simples profanes sont prêts à débourser de fortes sommes d’argent pour apprendre les secrets de l’optimisme afin d’avoir un tant soit peu la positive-attitude. Pourquoi faut-il tant d’efforts pour garder un esprit positif ? Ne sommes-nous pas naturellement disposés à être optimiste ?

Faire preuve de volonté

D’un point de vue sociologique, c’est le train de vie effréné parsemé d’embûches que nous menons à l’ère moderne qui explique le fait qu’il est difficile de voir le bon côté de la vie. De nombreux experts soutiennent que l’état d’esprit positif dépend avant tout du contexte social d’une personne. Tel est également l’avis du sociologue Surendr  Nowbuth. Pour lui, il serait plus facile pour l’être humain d’être négatif. « La vie moderne est faite d’inquiétudes en tout genre. On passe le plus clair de notre temps à nous soucier de ce qu’on va manger, de ce qu’on va mettre, comment se faire plus d’argent pour s’acquitter de ses dettes et la liste est longue. On finit ainsi par passer à côté des choses positives de notre vie. Certaines personnes sont accablées par la pauvreté. Elles ont à faire face à des problèmes qui dépassent parfois notre imagination. D’autres passent de longues heures au travail afin de satisfaire un système qui demande toujours plus. En résumé, on n’a aujourd’hui que très peu de raisons d’être optimiste », explique-t-il.

Surendr Nowbuth précise cependant que la vie n’est pas faite que d’inquiétudes ou de problèmes. Pour lui, on devrait se couper de temps en temps de la routine et profiter du bon côté de notre vie. On doit également apprendre à percevoir d’abord les points positifs, soit ce qui va bien dans notre vie, et se réjouir sur les petits riens. « Chaque personne a sa propre perception de la vie. L’optimisme est une affaire individuelle.

Cependant, il faut parfois faire preuve de volonté. C’est à chacun d’entre nous de faire un effort pour garder un esprit positif et porter un autre regard sur la vie. C’est, selon moi, l’unique moyen d’être positif malgré toutes les raisons qui nous en empêchent de l’être. De plus, il est bon de se rappeler qu’à Maurice on a la chance de vivre dans une société où il est encore possible de vivre en paix les uns avec les autres. Comme l’optimisme est contagieux, il est important d’avoir des relations sociales », souligne-t-il.

Karuna Rajiah : « Nous avons tendance à exagérer les situations »

Karuna Rajiah.
Karuna Rajiah.

D’où nous vient cette habitude de toujours se focaliser sur les inquiétudes et reléguer au second plan les bonnes choses de notre vie ? Selon la psychologue Karuna Rajiah, nous avons tendance à avoir une vision disproportionnée des problèmes qui rythment notre quotidien, surtout dans les cas de figure où l’adaptation est difficile. « Cette vision disproportionnée a un effet négatif sur notre estime de soi et altère notre capacité à relativiser. Au final, nous avons tendance à exagérer les situations. Avec une telle attitude, nous avons du mal à voir le côté positif des choses et nous sombrons dans un cercle vicieux. En  d’autres mots, nous sommes aveuglés par des pensées négatives et nous restons focalisés là-dessus », avance-t-elle.

La psychologue précise que même s’il est de nature humaine de toujours s’appesantir sur les pensées négatives, il est important de se rappeler que nous disposons d’autres facultés. « Nous sommes nés avec des potentiels pour développer des pensées à la fois rationnelles et irrationnelles. Au fil du temps, nous apprenons à nous comporter d’après les normes de la société. Et si nous mettons en pratique les pensées positives, elles se transforment en des comportements positifs », souligne-t-elle.

Notre interlocutrice précise que nos pensées sont des résultats de nos expériences du passé et ces pensées vont guider notre comportement dans le futur. De ce fait, si une personne a souvent été exposée à des situations difficiles et si elle n’a pas pu faire face à ces situations en utilisant des réactions rationnelles, elle aura tendance à se fixer sur ces pensées négatives.

« Aussi, l’absence d’expériences vécues par rapport à un événement particulier peut aussi mettre la personne dans une situation où elle se sent perdue. C’est pourquoi nous nous sentons dépassés par certains événements de notre vie », conclut-elle.

Reprendre le contrôle de son esprit

Des sociologues estiment que l’individualisme prôné par notre société expliquerait la fréquence des troubles dépressifs.
Des sociologues estiment que l’individualisme prôné par notre société expliquerait la fréquence des troubles dépressifs.

Nous sous-estimons bien souvent le pouvoir de notre esprit alors que celui-ci gère le fonctionnement de tous les mécanismes qui composent notre corps. L’esprit a la capacité de diriger, gérer et coordonner notre organisme. Son rôle pour notre santé est essentiel. Comment donc le contrôler ? Tel a été le thème de l’atelier de travail The Path to Outstanding Success organisé par le Rotaract Club de Saint-Pierre.

Vous est-il arrivé de vous sentir seul au monde, sans repères et sans but ? Rassurez-vous, vous n’êtes pas le seul. Selon Kavita Ramchand, coach de vie et intervenante de l’atelier, la société moderne se caractérise par une  multitude de bouleversements sociaux, culturels et  politiques. Ces facteurs plongent l’individu dans un  environnement nouveau, exigeant et froid. « La  dépression définie comme une épidémie mondiale ne cesse de prendre de l’ampleur. Des sociologues estiment que l’individualisme prôné par notre société expliquerait la fréquence des troubles dépressifs. Les périodes de tristesse, d’ennui et de mélancolie seraient, selon eux, inévitables. Mais, loin d’être défaitistes, d’autres experts ont apporté une lueur d’espoir. Il est possible de combattre la dépression. Il suffit de connaître le pouvoir de notre esprit, son fonctionnement et son impact sur les mécanismes de notre corps », explique-t-elle.

Kavita Ramchand.
Kavita Ramchand.

Le but de l’atelier de travail était de décrypter le pouvoir de l’esprit et proposer des outils pour mieux le contrôler. Selon la coach de vie, le corps humain est doté de deux esprits : un esprit conscient, rationnel et analytique, et un esprit subconscient. « Cette dualité est responsable des situations contradictoires qui peuvent se produire en nous. Nous voulons être bien consciemment, mais parfois nos désirs profonds ne correspondent pas à cet état intérieur. Ainsi, nous commençons à nous sentir mal dans notre peau et nous nous rendons compte que nous n’avons pas le contrôle de nos pensées et de notre corps. S’ensuit alors un processus qui met notre organisme en alerte. Cela se traduit par de la peur et des sensations qui nous donnent l’impression de perdre le contrôle et de ne pas parvenir à réaliser notre objectif de départ, c’est-à-dire d’aller bien », explique-t-elle.

Comment s’y prendre ?

Alvin Joyejob

Du point d’Alvin Joyejob, coach personnel,  notre perception des choses est façonnée par des idées ancrées dans notre inconscient. Ces dernières finissent à un certain point par influencer notre comportement. « La façon dont fonctionne notre cerveau fait  en sorte que nous prêtions davantage attention aux difficultés et aux expériences négatives qu’aux expériences positives. Par exemple, nous nous attardons bien souvent sur les reproches et bien moins sur les compliments. Or, il suffit de pouvoir gérer cette attitude en vue d’éviter toute forme de négativité », souligne-t-il. Selon notre interlocuteur, il est possible de chasser les pensées négatives et de cultiver l’optimisme. Cela peut être fait en trois étapes qu’il qualifie de trois règles d’or :

La répétition : Au début, certaines pensées positives peuvent paraître farfelues, car vous tentez de changer votre programmation mentale. Vous aurez alors la désagréable sensation de vous mentir à vous-même. C’est normal, commencez par répéter machinalement les phrases jusqu’à ce qu’elles ne vous choquent plus.

L’émotion : Une fois cette première étape dépassée, placez de l’émotion dans vos pensées positives. Vous aurez alors plus d’impact sur  votre inconscient et pourrez y graver ces pensées positives. Visualisez-vous déjà dans l’état désiré.

La conviction : Il faut d’abord finir par vous convaincre vous-même de la véracité de votre affirmation. Il faut que vous les ressentiez dans vos entrailles. Il faut y croire infailliblement.


Témoignages - L’optimisme : le moteur qui permet d’avancer

Stéphania Andrianina, 22 ans : « Il faut se fixer un but et s’efforcer de l’atteindre »
« Je suis d’avis que le monde appartient à ceux qui font des efforts pour atteindre leurs objectifs. Pour garder un esprit positif, il faut, selon moi, se fixer un but et s’efforcer de l’atteindre. L’ambition, c’est ce qui me permet de me focaliser sur les choses positives de la vie. Quelles qu’en soient les épreuves et les critiques, je ne baisse jamais les bras. »

Rachel Genave, 24 ans : « Se focaliser sur les choses positives de la vie »
« Je me dit que tout le monde n’a pas la même chance que moi. La vie m’a gâtée et je jouis d’une bonne santé. Je me focalise sur les choses que j’ai eu la chance d’avoir et non sur celles que je n’ai pas. C’est cet état d’esprit qui me permet d’être optimiste même dans les situations les plus difficiles. »  

Michèle Pyday, 53 ans : « L’optimisme guérit »
« Quand on m’a diagnostiquée d’une maladie grave, mon seul but était de guérir pour mes enfants et ma famille. Je n’ai pas choisi de baisser les bras mais de combattre la maladie. Pour guérir, il est avant tout nécessaire d’être bien dans sa tête, car le pessimisme retarde la guérison. Je me suis efforcée de rester positive même si j’étais épuisée et parfois abattue par le traitement. C’est sans aucun doute mes enfants et ma famille qui m’ont permis de chasser les pensées négatives. L’optimisme guérit. »

Jean Paul Moutou, 47 ans : « La positive attitude est contagieuse »
« Je n’ai jamais appris à être optimiste, c’est ma nature. En fait, je suis d’avis que chaque personne a sa propre façon de réagir aux inquiétudes de la vie. Personnellement, j’essaie de ne pas trop y penser. C’est là ma philosophie et cela s’applique dans tous les domaines de ma vie. Par ailleurs, le fait que je suis souvent en contact avec d’autres personnes et que je travaille en équipe, on me dit souvent que ma positive attitude est contagieuse et que j’ai une bonne influence sur les autres. »

 

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