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Portés disparus : la douleur des proches malgré les années qui défilent 

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D’année en année, le nombre de portés disparus augmente. Les chiffres font froid dans le dos. De janvier à juillet 2019, selon les chiffres de la police, 887 personnes ont été portées disparues, et si un peu plus de la moitié ont été retrouvées saines et sauves, l’autre moitié sont toujours portées manquantes, laissant les proches dans l’attente de retrouver les leurs. 

Dans certains cas, cette attente peut s’avérer vaine. Rappelons celui de Gavi Sunassee, porté disparu il y a deux ans en compagnie de sa cousine Dhanasri Sunassee et âgés alors respectivement de 17 et 14 ans. La dernière fois qu’ils ont été aperçus, c’était à Plaine-Magnien à la descente d’un taxi… Souvenons-nous encore du cas du petit Akmez Aumeer disparu mystérieusement en 2003. Quelle douleur pour les proches ? Comment arrivent-ils à faire leur deuil et à surmonter cette épreuve ? Beaucoup d’entre eux veulent avoir la conscience claire de ce qui est advenu de leurs proches. Ne pas savoir si un être est décédé ou toujours vivant provoque une angoisse indescriptible, de la colère ou même un profond sentiment d’injustice, qui empêche les proches de faire le deuil et de tourner la page. 

Emporté par les flots

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Ismail Salahuddin.

« C’est difficile mais nous avons accepté que nous ne le reverrons pas ». Tels ont été les premiers mots de Yasmine Salahuddin. En effet, dans l’après-midi du dimanche 28 juillet, Ismail Salahuddin, âgé de 23 ans et habitant La-Caverne à Vacoas, a été subitement emporté par les fortes houles à Le-Souffleur. Il était l’aîné de sa famille et s’était rendu sur ce site du Sud de l’île, en compagnie des membres de sa famille. « Mon fils et ses cousins s’étaient rendus au bord de la falaise pour prendre des photos. La mer était mauvaise. Ils n’étaient pas près de l’eau, mais, tout d’un coup, une houle a emporté mon fils vers le lagon », soutient la mère de famille de trois enfants.

Veuve depuis 14 ans, elle explique qu’au moment des faits, en raison des fortes vagues, aucun des nombreux proches présents n’a pu se jeter à l’eau pour porter secours à Ismail. « C’est la volonté de Dieu, nous essayons d’accepter le sort qui lui a été réservé », laisse entendre Yasmina, la voix brisée par la tristesse. « Ismail était plein de vie », il était un garçon obéissant et avait un caractère très calme, raconte sa mère. « Il avait comme rêve de devenir écrivain, il aimait beaucoup l’écriture et la lecture. Il a disparu alors qu’il était en vacances à Maurice depuis le début du mois de juin et devait regagner son université en Arabie Saoudite ce mois-ci », confie Yasmina. Toujours selon ses dires, il partageait beaucoup avec ses frères et sœurs. « J’accepte ce qui a été décidé par le Bon Dieu et je suis sûre qu’il est bien, là où il est », dit-elle.

Recherches abandonnées après 24 h

Yasmina dit avoir un pincement au cœur. Et pour cause, les recherches pour retrouver son fils ont duré à peine plus de 24 heures. « Aux alentours de 18 heures le lendemain, le lundi 29 juillet, les recherches par la National Coast Guard ont été interrompues à cause de la mer houleuse, les officiers m’ont informée que l’endroit était trop difficile pour que les plongeurs puissent effectuer des recherches approfondies », soutient cette maman qui est enseignante. « Je dois saluer les membres de la force policière et ceux de la National Coast Guard, qui étaient présents avec l’hélicoptère de la police mais, malheureusement, ils n’ont pas les équipements appropriés pour pouvoir évoluer. J’avais fait la demande d’un drone sous-marin, mais ils ne disposent que d’un drone aérien. Je pense qu’il faudrait qu’ils soient plus équipés avec des appareils plus sophistiqués afin d’être parés à toute éventualité car il y a plusieurs endroits dangereux qui sont visités par des touristes ainsi que des Mauriciens », concède la mère de famille.  

Pas de soutien psychologique

Yasmina avoue que sans le soutien moral des membres de sa famille, de son entourage et de ses amis, elle ne s’en serait pas sortie. « J’ai la chance d’être entourée de personnes qui me tiennent à cœur. Les visites fréquentes des membres de la famille ou de nos amis nous aident grandement, nous nous soutenons les uns les autres, mes enfants et moi », dit Yasmina. Selon les dires de la mère de famille, le quotidien n’est pas de tout repos, avec un enfant en SC, un en HSC et un autre à l’université : « Il est important qu’ils soient suivis par un psychologue pour avoir un soutien moral. J’ai heureusement pu bénéficier de l’aide à travers une amie », fait-elle ressortir. Toutefois, elle déplore qu’il n’y ait pas cette facilité offerte aux personnes se trouvant dans la même situation qu’elle. « J’ai eu la chance de bénéficier de l’aide d’une amie, mais cette chance n’est pas ouverte à tous, je pense que cela devrait être développé par le ministère pour ceux qui n’en n’ont pas les moyens. Cela pourrait leur être bénéfique », dit-elle avant de conclure. 


Enlèvement d’enfant : sa femme et son fils disparaissent en Algérie

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Zjamil et son fils Abel.

Zjamil, père d’un enfant de 5 ans et demi, explique que sa femme s’est rendue en Algérie pour des vacances en compagnie de leur fils, en novembre, conformément à l’ordre de la Cour Suprême, malgré les réserves qu’il avait émises devant la Cour, étant donné que l’Algérie n’est pas signataire de la Convention de la Haye sur le « Child Abduction ». La maman devait retourner Abdel le 30 décembre, soit environ un mois plus tard. Or, il n’est jamais revenu. Zjamil a aussitôt alerté les autorités locales et internationales pour retrouver son fils. Il avait épousé une Algérienne en 2010 et ils s’étaient mariés à Maurice. Leur fils Abdel est né en 2013 et Zjamil a eu la garde de son fils.

Le 23 novembre, selon les conditions imposées par la Cour, il était convenu (i) que la mère dépose une garantie de Rs 50 000, (ii) qu’elle emmène l’enfant en vacances en Algérie, (iii) qu’elle autorise le père à parler à son fils trois fois par semaine et (iv) qu’elle le ramène à Maurice le 30 décembre. Le 30 décembre, lorsque Zjamil se rend à l’aéroport, son fils n’y est pas. Depuis, il a contacté les autorités locales et internationales pour le retrouver et il vit toujours dans l’attente de retrouver son petit protégé. L’affaire suit son cours. Zjamil explique que c’est un sentiment d’injustice qui l’habite. « Il y a un manque de réactivité des autorités. Cela fait déjà 8 mois maintenant. Mon fils est né à Maurice et il a grandi ici. Il est comme une partie de moi et ne pas le voir pour son anniversaire ou d’autres célébrations est une souffrance indescriptible », ajoute le père. 

  • Leal

 

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