Portée disparue depuis une semaine : Maria Christiana Chéry retrouvée égorgée à Cascavelle

Découverte macabre, jeudi après-midi à Cascavelle. Huit jours après sa disparition, le corps mutilé de Maria Christiana Chéry, 27 ans, a été découvert dans un champ de canne. La victime avait la gorge tranchée. Mohammud Bilal Elahee, 24 ans, arrêté sous une charge de séquestration à l’ouverture de l’enquête est suspecté d’être le présumé meurtrier.

Selon des témoins, entendus par les limiers de la Criminal Investigation Division de Port-Louis Sud le chauffeur de taxi a été vu se disputer vivement avec la jeune femme, le jour même de sa disparition. Mercredi, les hommes du surintendant de police Sailesh Kumar Behary ont procédé à son arrestation. Cependant lors de son interrogatoire, cet habitant de Quinze Cantons, à Vacoas, a nié toute implication dans le meurtre de la jeune femme. Il a retenu les services de l’avocat Hisham Oozeer.

 « J’ai l’habitude de faire des courses pour elle, mais c’est tout », a-t-il expliqué aux limiers de la police criminelle de Port-Louis Sud. Les enquêteurs le soupçonnent de cacher la vérité. Le jeudi 16 février, il a comparu devant la cour correctionnelle de Port-Louis sous une charge provisoire de séquestration. La police a objecté à sa remise en liberté sous caution. Mais, au cours de la journée de jeudi, cette enquête a pris une toute autre tournure.

En effet, un planteur a découvert le cadavre d’une jeune femme en état de décomposition dans un champ de canne à Cascavelle vers 15 h 30. Le corps était à plusieurs mètres de la route principale. La victime portait un short bleu et un haut blanc à motifs. Elle avait un piercing au nombril. La police de Bambous, les éléments du Scene of Crime Officer (SOCO) ont été mandés sur le lieu. Le médecin légiste Maxwell Monvoisin s’est rendu sur place pour un premier constat.

Selon la description, la police a tout de suite suspecté qu’il s’agissait de Maria Christiana Chéry, qui n’avait donné aucun signe de vie depuis une semaine. Elle portait une profonde entaille au cou et une autre au ventre. Les enquêteurs tentent d’établir si la victime a été tuée sur place ou dans un autre lieu avant d’être jetée au milieu des champs.

 La voiture du suspect, placée sous scellés au poste de police de La Tour Koenig a été soumise au test de ‘Blue Star’ jeudi soir afin de détecter des traces de sang. Ce test s’est déroulé en présence du suspect et de son homme de loi.

«J’arrive dans deux minutes…»

Marlène Chéry, la mère de la victime est inconsolable : Christiana était sa fille unique. « Ayo ! », ne cesse-t-elle de répéter en larmes. Jeudi le 9 février, selon sa mère, Christiana est sortie vers 17 h 30. « Elle était assise sur le lit à mes côtés, puis elle m’a dit qu’elle devait sortir pour un petit instant. ‘J’arrive dans deux minutes’, m’avait-elle lancé. Je croyais qu’elle allait revenir. Ce n’est que dimanche après son absence prolongée que j’ai informé la police de sa disparition », explique-t-elle.

Berty, 70 ans, le père de la jeune femme, tente de surmonter cette dure épreuve. Aux dires du septuagénaire, il n’y a pas longtemps que sa fille avait fait la connaissance de ce chauffeur de taxi. « C’est lui qui se chargeait de faire toutes ses courses. Le jour de sa disparition, il nous avait appelé et a même participé aux recherches. Ma fille avait un rendez-vous dans la soirée. Le chauffeur de taxi nous a précisé qu’il ne savait pas où elle se trouvait », explique Berty.

« Elle avait l’habitude de sortir pour retourner quelques jours plus tard, mais elle nous disait toujours où elle se rendait. Elle ne travaillait pas. Christiana ne sortait jamais sans sa fille de trois ans. Elles étaient inséparables. La petite ne réalise pas encore que sa mère est morte. De plus, son fiancé se trouve à La Réunion et ma fille projetait d’aller le rejoindre bientôt », nous dit le père.

 «Enn garson calme»

Du côté de la famille du chauffeur, un oncle nous dit que les proches croient en l’innocence du jeune homme. « Li pa dan sa model la li. Li enn garson kalm. Zame li pou fer enn zafer parey. Nimport ki kav retrouv li dan enn sitiasion parey apre ki linn depoz enn dimoun. Nou pa konne kinn arive sa zour la. Nou  pe soutenir li », dit ce dernier.