Port-Louis, la pauvre

Notre capitale a fêté les cinquante ans de son statut de cité. Indéniablement, Port-Louis reste la capitale administrative du pays, mais Ébène veut lui rafler le titre de capitale économique. Avec plus de 20 000 personnes y travaillant, celle qui porte encore le titre officiel de village est indéniablement plus dynamique et vivante que Port-Louis, la vieille. Ces dernières années, plusieurs des plus grosses compagnies du pays y ont établi leur quartier-général.

Pour ce qui est de sa vocation administrative, Port-Louis a échappé de peu à la menace que représentait Heritage City. Enterrée le 5 août dernier par le Conseil des ministres juste avant sa mise en chantier, celle-ci devait devenir la plus grande rivale que Port-Louis ait jamais connue. Certes, pas au point de connaître le destin de Mahébourg, chef lieu des colons hollandais et des Français au tout début du 19e siècle, avant que ces derniers ne décident d’opter pour Port-Louis comme port principal.

Tout ceci pour dire que Port-Louis a bien perdu de sa superbe d’antan. Faute de planification et de normes d’urbanisation, la cité a été victime d’un développement sauvage. Aujourd’hui, Port-Louis n’a plus de visage. Ce qui devait être préservé ne l’a pas été. Ce qui ne devait pas être fait a été fait. Faute de conseils municipaux visionnaires, de lord-maires charismatiques et créatifs, le développement harmonieux de la capitale a été un thème totalement oublié depuis l’Indépendance.

Port-Louis a du potentiel. L’événement Porlwi by Light a bien prouvé que la capitale pouvait avoir une vie après 16 heures. Il a aussi démontré que la cité a encore des lieux d’exception.

Il y a bien un grand projet de réhabilitation de Port-Louis. L’ambition est grande, mais la mise à exécution est encore floue. Puis, ce n’est pas la première fois qu’on voit de grands projets pour la capitale mis au placard. Souhaitons-lui un sort différent cette fois-ci.