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Politique : la réforme électorale de nouveau à l’agenda

OPR La proportionnelle est de nouveau d’actualité après les élections à Rodrigues.

La réforme électorale revient sur le tapis. Le Conseil des ministres a décidé, vendredi, de reconstituer le comité ministériel pour ce pencher dessus.

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Le comité ministériel est présidé par sir Anerood Jugnauth, ministre mentor et ministre de la Défense et de Rodrigues. L’on retrouve Ivan Collendavelloo, no. 2 du gouvernement, Yogida Sawmynaden, ministre de la Technologie, de la communication et de l’innovation, Nando Bodha, ministre des Infrastructures publiques et du Transport, Leela Devi Dookun-Luchoomun, ministre de l’Éducation, Anil Gayan, ministre du Tourisme, Pradeep Roopun, ministre des Arts et de la culture, Étienne Sinatambou, ministre de la Sécurité sociale, Ravi Yerrigadoo, Attorney General, Alain Wong, ministre de l’Intégration sociale, Fazila Daureeawoo, ministre de l’Égalite du genre, et Sudesh Sesungkur, ministre des Services financiers, comme membres.

L’introduction d’une dose de représentation proportionnelle dans le système électoral mauricien revient donc dans d’actualité, mais rien n’est gagné.

En juillet dernier, sir Anerood Jugnauth devait assurer que « nous nous sommes engagés sur la représentation proportionnelle à Maurice et nous en aurons une dose à l’Assemblée nationale », avait-il assuré, répondant à la Private Notice Question de Paul Bérenger. Mais récemment, le ton avait complètement changé.

Xavier-Luc Duval, alors vice-Premier ministre, avait été chargé de travailler sur les différents chapitres d’une réforme électorale. Un rapport sur le financement politique, un autre sur la représentation des femmes au Parlement et un troisième sur la réforme du système électoral à Rodrigues, avaient déjà été rendus. Mais la proportionnelle n’avait pas encore été abordé. Depuis son départ du gouvernement en décembre, personne n’a été chargé de travailler sur ce sujet, jusqu’à vendredi avec la recomposition du comité donc.

«Fode pa mett sa Moris»

Lundi dernier, sur Radio Plus , à l’issue de la décision de la Commission électorale de nommer cinq membres du Mouvement Républicain en tant qu’élus à la proportionnelle, SAJ a déclaré ne pas être d’accord avec ce système.

« Fode pa mett sa Moris. » Il a clairement changé d’avis depuis juillet dernier.

En 2014, à l’époque des grandes discussions sur la réforme électorale, chaque parti politique avait soumis ses propositions. Le Parti travailliste et le MMM étaient tombés d’accord qu’un parti doit atteindre le seuil de 10 % pour pouvoir être éligible à la proportionnelle. Les deux formations proposaient de conserver le même nombre de députés élus selon le First Past The Post, c’est-a-dire 62 et d’y ajouter 14 provenant de la proportionnelle. À cela, il fallait encore ajouter six selon le Best Loser System.

Le MSM voulait que le seuil d’éligibilité soit ramené à 7,5 % avec 62 députés, selon le même système en cours actuellement et 20 provenant de la liste proportionnelle et huit selon le Best Loser System. Au niveau du PMSD, l’on est d’accord pour un seuil de 5 %.

Le grand souci, et chacune des grandes formations politiques est d’accord à ce sujet, c’est d’avoir un système qui reflète mieux la réalité des urnes, mais qui ne serait pas vecteur d’instabilité comme c’est le cas à Rodrigues.

Rodrigues : Comment la proportionnelle déstabilise

Depuis les premières élections de l’Assemblée Régionale de Rodrigues, en 2002, aucun gouvernement autonome n’a pu jouir d’une stabilité. D’ailleurs, la fin du précédent régime de Serge Clair a été plutôt chaotique. Alors qu’il avait obtenu une majorité de quatre députés en 2013, il s’est retrouvé en décembre sans aucune majorité. Il a dû compter sur le soutien du président de l’Assemblée régionale pour pouvoir voter des motions.

En 2010, alors que l’Organisation du peuple rodriguais et le Mouvement républicain avaient le même nombre de députés après les élections, l’application de la représentation proportionnelle a permis au MR de mener le gouvernement autonome avec deux élus d’additionnels que son adversaire.

Victoire de l’OPR à Rodrigues : les éléments clefs d’un succès sans appel

La victoire sans appel de l’Organisation du Peuple Rodriguais (OPR) aux élections régionales du 12 février, pouvait déjà se faire sentir lors de la dernière semaine de la campagne. La série de défections survenues dans le camp du Mouvement Rodriguais (MR) et du Front Patriotique Rodriguais (FPR), ainsi que le discours de continuité proposé par Serge Clair, sont autant de facteurs qui ont mené l’OPR vers une victoire de 10-2.

Les départs d’Alan Ladd Emilien, ancien membre du FPR, de Christian Agathe et de Claire Brault, deux anciens du MR, n’ont visiblement pas rendu la tâche facile au parti de Nicolas Von Mally. Gaëtan Jabeemissar, ancien Chef Commissaire de Rodrigues, et candidat dans la région 2 (Maréchal), avait lui-même concédé le jour des élections, que « la joute allait être dure car d’anciens MR faisaient campagne pour l’OPR ». La défaite des deux candidats du MR au no. 2, bastion qui a toujours appartenu au MR, est en effet venue prouver que ces défections ont joué en faveur de l’OPR.

Pour beaucoup de sympathisants du FPR et du MR, l’accord scellé entre Johnson Roussety et Nicolas Von Mally n’a pas été vu d’un bon œil. Plusieurs partisans du FPR ont, en effet, eu l’impression d’avoir été délaissés par leur leader. Certains d’entre eux ont préféré bouder la campagne alors que d’autres ont décidé de prêter allégeance à l’adversaire, c’est-à-dire l’OPR.

Le discours de Serge Clair et des autres membres de l’OPR ont aussi séduit les Rodriguais. Visiblement conscients que plusieurs projets tels que le dessalement, ou encore l’installation de la fibre optique ont déjà été mis en chantier, l’on a donc préféré faire confiance à la continuité. Car c’est, selon eux, la formule qui pourra mener Rodrigues vers la voie du développement.

 

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