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Poissons morts à Bain-des-Dames: les pêcheurs inquiets

Le manque d’oxygène pour expliquer la mort de poissons le week-end dernier ne convainc pas. La pollution est également montrée du doigt.

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Après l’épisode de nombreux poissons retrouvés morts à Pointe-aux-Sables, Bain-des-Dames et sur d’autres plages le dimanche 17 janvier 2016, les pêcheurs affirment que ce n’est pas un cas isolé. « Nous constatons d’autres cas de pollution sauvage. Comme à Tamarin, il y a une vingtaine de jours, où des poissons sont morts au Barachois. On en retrouve aussi régulièrement à La Prairie au Morne. La dernière fois, c’était il y a quatre ou cinq mois. Maintenant, c’est au tour des Salines », affirme Karl Lamarque, président de l’Association des pêcheurs professionnels et de plaisance. Ce dernier ne remet pas en cause la première théorie évoquée par les autorités, à savoir le manque d’oxygène et la chaleur. Néanmoins, il considère que la pollution en est également une cause. « Il y a un manque de planification de projet. Prenons l’exemple de l’aquaculture qui est néfaste pour l’écosystème et le tourisme. Des projets sont faits sans réelles analyses et parfois en toute connaissance de cause. Je pense aussi aux développements immobiliers et touristiques sur le littoral. La côte est proche de la saturation. On pourrait envisager l’aquaculture à l’intérieur du pays pour mieux contrôler la pollution. Il y a une prolifération d’algues et d’oursins qui mangent les coraux, tout cela est lié à la pollution », lance Karl Lamarque.

Eaux usées

Il ajoute que les bancs de poissons baissent dans le lagon à cause de la mort des coraux. Il estime que les stocks sont trois fois moins importants actuellement qu’il y a dix ans. L’opinion du président de l’association des pêcheurs professionnels et de plaisance est partagée par l’océanographe Vassen Kauppaymuthoo. Il indique que le manque d’oxygène est une possibilité, mais que la pollution est certainement une cause de la mort des poissons. « Il y a à Baie-du-Tombeau un écoulement des eaux usées directement dans la mer. Ces eaux des égouts ne sont pas traitées. Les autorités sont au courant mais rien n’est fait. Il y a également d’autres pollueurs dans le port, comme les hydrocarbures. Le manque d’oxygène ne s’applique pas aux poissons qui peuvent changer d’endroits. Au Barachois, ce serait moins étonnant car les poissons y sont confinés. Finalement, avec les récentes pluies, des pesticides présents dans les champs s’écoulent dans l’océan. Il ne faut pas rejeter la faute uniquement sur le manque d’oxygène », explique Vassen Kauppaymuthoo. Le ministère de l’Economie océanique, des Ressources marines, de la Pêche, des Services maritimes et des Iles éparses estime que seule la région du port est concernée par le problème et que donc, les pêcheurs des autres endroits ne sont pas touchés.

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