Une phrase lancée par Jean Hubert Celerine aux enquêteurs de la Commission anticorruption, a été dévoilée devant le tribunal de Bambous. Il est question de faire disparaître des documents.
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«Sa kapav disparet sa ». Cette phrase avait été lancée par Jean Hubert Celerine, alias Franklin, tout en pointant du doigt un dossier. Il était interrogé par l’Independent Commission against Corruption (Icac). C’est ce qu’a déclaré, le jeudi 13 avril 2023, une Senior Investigator (SI). C’était devant le tribunal de Bambous dans le cadre de la demande de remise en liberté sous caution du prévenu. L’Icac s’est opposée à la motion de Franklin.
Franklin répond d’une accusation provisoire de blanchiment d’argent. L’Icac le soupçonne d’avoir acquis une maison à La Gaulette, estimée à plus de Rs 25 millions. Ceci, en se servant de Rikesh Sumboo comme prête-nom dans la transaction. La transaction aurait été financée par l’argent provenant du trafic de drogue. La SI a avancé trois raisons pour soutenir son objection : (i) le risque de fuite, une fois en liberté ; (ii) le risque de manipulation des preuves et (iii) le risque de manipulation des témoins.
L’enquêtrice de l’Icac a révélé que Franklin a jusqu’ici consigné 12 déclarations. Cela entre le 7 février 2023 et le 11 avril 2023.
Crainte des représailles
La SI a, par ailleurs, soutenu qu’au cours d’un de ses interrogatoires, Franklin a été confronté à des documents concernant des propriétés. Le prévenu lui aurait alors lancé cette phrase : « Sa kapav disparet sa », tout en montrant le dossier. L’incident a été noté dans un registre et si la cour souhaite avoir les documents à cet effet, elle sera en mesure de les présenter. Aussi, a-t-elle dit, des témoins ont exprimé leurs craintes sur d’éventuelles représailles en cas de dénonciation.
Le SI a, par ailleurs révélé que Franklin a été condamné, par le passé, pour agression et qu’il fait l’objet d’enquête pour possession de cannabis et pour blanchiment d’argent. Elle a ajouté que l’enquête de la Commission anticorruption sur Franklin a débuté en 2016, suivant plusieurs plaintes, dont certaines anonymes. Suite à quoi, l’Icac avait saisi son téléphone portable, mais n’avait pu l’examiner « en l’absence de consentement de Jean Hubert Celerine ».
Elle a déclaré que Franklin a voyagé de manière officielle vers Dubaï, les Seychelles et Madagascar. « Ses voyages à La Réunion ont été effectués sans en informer les autorités », a avancé l’enquêtrice.
La motion a été ajournée au 20 avril 2023, date à laquelle Yatin Varma compte appeler son client à la barre. La motion de remise en liberté sous caution est présidée par la magistrate Vidya Mungroo-Jugurnath. Outre Yatin Varma, Franklin est aussi défendu par Me Alexandre Le Blanc. L’Icac est représentée par Mes Dhannish Gunesh et Ghireesh Bundhoo.
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