Perspectives d’exportations : les accords préférentiels sous-exploités, selon la MCCI

La Chambre de commerce et d’industrie de Maurice prône un usage optimal des préférences commerciales disponibles. Dans sa publication sur les perspectives d’exportations, elle indique que les statistiques illustrent une sous-exploitation des accords préférentiels et une forte concentration des exportations seulement sur quelques pays.

«Une analyse des exportations sur la dernière décennie met en exergue les enjeux et les opportunités pour le secteur de l’exportation. Elle permet aussi de relever des points saillants à intégrer dans notre stratégie d’exportation afin d’augmenter le volume. Il s’agit d’examiner de près l’utilisation insuffisante des préférences commerciales avec des échanges limités vers quelques marchés seulement », souligne la Mauritius Chamber of Commerce and Industry (MCCI).

Elle est aussi en faveur d’une stratégie ciblée pour booster les exportations régionales à travers un mécanisme officiel  pour favoriser les industries existantes et en attirer des nouvelles. De nouveaux accords commerciaux devront être négociés à cet effet.

Une rétroprospective sur la dernière décennie indique une hausse générale de la valeur de l’ensemble des exportations. Cependant, un ralentissement est noté depuis 2015. Une ventilation des chiffres des exportations indique que les principales catégories des exportations demeurent les mêmes avec comme fer de lance le textile et l’habillement, le poisson et les préparations de poisson ainsi que le sucre.

L’année dernière, ces trois produits phares ont représenté 66 % des exportations totales, contre 72 % en 2008. Durant la même période, très peu de produits ont décollé comme nouvelles sources d’exportations. À l’instar des dispositifs médicaux, des aliments des animaux et de la vanille, entre autres. En ce qui concerne la bijouterie, qui était un principal secteur d’exportation, la filière comprend principalement des diamants polis et un niveau très peu élevé d’orfèvrerie.

Maurice reste très dépendant des accès préférentiels obtenus grâce à des accords commerciaux, notamment l’Interim Economic Partnership Agreement, l’Africa Growth and Opportunity Act et dans la région par notre association avec le Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA) et la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC). Les exportations vers les marchés préférentiels représentent 80 % de l’ensemble des échanges l’année dernière, contre 85 % en 2008.

L’Union européenne demeure la principale destination des exportations avec cependant une baisse de 66 % à 48 % pendant cette même période. Si on prend en considération les 28 membres de ce marché, 75 % des ventes sont principalement destinées à quatre pays, notamment le Royaume-Uni, la France, l’Italie et l’Espagne. Les États-Unis restent un important marché avec des exportations passant de 6 % en 2008 à 11 % l’année dernière.

Stratégie régionale

Les exportations régionales ont toutefois gagné en importance grâce à une stratégie régionale. Elles comptent pour 21 % de l’ensemble des exportations qui s’élève à 13 % en 2008. Des progressions notables ont été enregistrées sur les marchés sud-africain et kenyan. Pour la première fois depuis 2017, le sucre est le principal produit dans la région en termes de valeur, dépassant le textile qui a été pour longtemps l’exportation phare.

« Avec les négociations en cours pour la mise en place d’une zone de libre-échange à l'échelle du continent au sein des 55 pays, la part des exportations devra y augmenter avec de nouvelles ouvertures sur des marchés d'Afrique du nord et de l’ouest. Dans le cadre de sa stratégie de diversification, Maurice s’est engagé dans des négociations bilatérales. Mais il n’y a pas eu de hausse des exportations vers le Pakistan et la Turquie malgré la mise en œuvre de deux accords bilatéraux. Toutefois, le potentiel commercial, dans l’éventualité d’une concrétisation d’accords entre Maurice et la Chine et l’Inde, est élevé pour les exportations », fait ressortir la MCCI.