2017 sera synonyme de changement dans le secteur éducatif. L’année verra l’introduction de la Nine-year Continuous Basic Education, qui apportera un nouveau souffle à ce secteur. Ce nouveau système éducatif vise à redonner aux élèves l’opportunité d’une enfance heureuse et sans stress.
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Le Certificate of Primary Education (CPE) n’existe plus. Il cède sa place au Primary School Achievement Certificate (PSAC). Les premiers candidats passeront les épreuves en octobre 2017. Cette réforme éducative veut donner l’occasion aux enfants d’avoir une éducation holistique, tout en profitant de leur enfance. Dès la prochaine rentrée scolaire, l’appellation des classes passe de ‘Standard’ à ‘Grade’.
Les écoliers qui entreront en Grade 1 en janvier, auront droit au ‘Primary School Readiness Programme’. C’est une étape importante aidant les enfants à passer du pré-scolaire au primaire sans difficulté. Pendant les cours, les enseignants auront pour tâche d’identifier les élèves ayant des difficultés d’apprentissage à travers le ‘Early Support Programme’. Ces derniers auront, par la suite, une aide supplémentaire pour les ramener à niveau.
2395 enseignants en formation
La formation des enseignants passe par le Mauritius Institute of Education (MIE). Ayant une longue expérience dans le domaine éducatif, Basheer Taleb est d’avis qu’il faut changer les méthodes. Il a des doutes concernant les cours intensifs qui se font en ce moment dans le cadre de la réforme. 2 395 enseignants sont formés depuis novembre 2015. 146 pour l’utilisation du matériel informatique, 718 pour le Communication Skills.
La Nine-year Continuous Basic Education verra l’introduction de « core » et les « non core subjects ». Le premier concerne les mathématiques, l’anglais, le français, les sciences, l’histoire-géographie et les langues optionnelles, dont le kreol morisien. Les non core subjects sont l’Information and Communication Technology et le Communication Skills, qui seront introduits en Grade 5. Les premiers candidats à cette matière seront évalués en anglais et en français.
Nouveau questionnaire en Grade 6
L’évaluation sera sous la forme de : Proficient, Intermediate, Basic. Ces notes apparaîtront, par la suite, sur le PSAC l’année suivante. En 2017, les écoliers du Grade 5 passeront le Modular Assessement en Histoire-Géographie au début du troisième trimestre. L’évaluation vise à examiner l’enfant sur ce qu’il a appris pendant l’année scolaire. Et au niveau du Grade 6, les candidats à cet examen de fin d’étude primaire auront droit à un nouveau questionnaire.
Les enseignants prendront connaissance des changements dès la rentrée. Au mois d’août, les enfants passeront un Modular Assessment en Histoire-Géographie et les notes seront ajoutées aux résultats du PSAC. Ils auront aussi droit à une évaluation en Communication Skills, qui sera conduite par le prof de la classe avec l’appui du personnel du Mauritius Examinations Syndicate (MES).
Les admissions en Grade 7 (Form 1) se feront sur une base régionale. Les critères seront : le choix parental ; les résultats obtenus et la proximité de résidence. Arrivés en Grade 9 (Form 3), les élèves passeront le National Certificate of Education (NCE). En 2021, lorsque les élèves seront en Grade 10, les meilleurs pourront aspirer à une place dans un des 12 collèges convertis en académie.
Le CPE a beaucoup été critiqué de part et d’autre à cause de l’hyper compétition autour de ces examens. « Ce système a fait son temps. C’était un examen très élitiste, qui forçait les écoliers à étudier uniquement pour obtenir de bons résultats. La réforme a le potentiel d’apporter des changements positifs », soutient Basheer Taleb. Le pédagogue est d’avis que le secteur éducatif doit évoluer et approuve l’introduction du Nine Year Continuous Basic Education.
« Le monde de demain demande à avoir des jeunes créatifs, qui savent réfléchir, se tenir sur leurs pieds et avoir une connaissance de certains sujets. » Il est rejoint dans ses propos par Clency Kelly. Cet enseignant approuve le nouveau système éducatif et la façon dont se dérouleront les examens. « Ils seront faits à des moments distincts de l’année et certains seront en contrôle continu. Cette méthode va alléger le fardeau des écoliers. »
Place aux activités extracurriculaires
Le nouveau système met, par ailleurs, l’accent sur le développement holistique de l’enfant. Les élèves auront aussi droit des activités extracurriculaires variées, notamment sport, théâtre et chant, entre autres. Basheer Taleb s’interroge, toutefois, sur la mise en place de cette réforme. « La réussite de ce projet a besoin de l’apport de tous les partenaires. Dans ce processus, celui des parents et des enseignants est essentiel. »
Selon lui, les parents doivent comprendre qu’il n’y a pas de ‘grading’ dans cette réforme. Ainsi, les enfants seront évalués selon leurs compétences. Au niveau des enseignants, le pédagogue affirme qu’ils doivent être formés de façon à enseigner différemment. « Les enseignants étaient tous concentrés sur la réussite académique, avec l’objectif d’avoir le meilleur résultat pour obtenir un bon collège. La culture générale de certains laisse donc à désirer. »
Basheer Taleb est d’avis que la raison principale est le manque d’ouverture de plusieurs vers des disciplines, autres que l’académie. « La difficulté est maintenant de changer les mentalités en les emmenant à enseigner autrement, tout en utilisant le multimédia. Cela n’est certes pas évident, puisque cela ne s’apprend pas dans les livres… »
Par ailleurs, Clency Kelly affirme que la réforme aurait dû d’abord se faire sur une base pilote dans certains établissements. « L’introduction sur une base nationale ne sera pas bénéfique. Il y aura des choses qui ne marcheront pas et où il faudra faire des ajustements. En trouvant des solutions pour tel ou tel problème, ce sera prendre des enfants pour des cobayes. Ce qui n’est pas une chose à faire… »
Cours de rattrapage
Clency Kelly salue l’introduction des cours de rattrapage pour les élèves du primaire et du secondaire. « Si ces cours sont faits comme il se doit, nous verrons peut-être la disparition des leçons particulières. Les enseignants doivent être créatifs pour rendre la classe intéressante. » Toutefois, s’interroge le pédagogue, « comment se fera l’intégration des enseignants de la filière préprofessionnelle, parce qu’ils seront aussi appelés à tenir ces classes ? »
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