Economie

Performances économiques : vers une croissance de 3,9 % dans un contexte difficile

Les indicateurs resteront dans la moyenne estimée, avec une croissance autour de 3,9 %, selon les analystes. Mais, même si la machine administrative fonctionne, l’attention est ailleurs.

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À moins de six mois de la fin de 2017, l’expansion économique est maintenue dans la fourchette de 3,8 % à 4 %, un seuil que le pays n’a pas atteint ces dernières années. Nos interlocuteurs, experts en économie, affirment, d’une part, qu’on devrait penser à moyen terme. Et, d’autre part, ils font remarquer que l’attention se focalise sur des évènements qui n’ont rien à faire avec l’économie.

Arvind Nilmadhub, économiste : «Une pénible croissance de 3,9 %»

L’économiste ne fait pas dans la demi-mesure. Pour Arvind Nilmadhub, l’attention s’est portée sur des aspects autres que les activités économiques du pays : «En début d’année, le signal a été positif. Aujourd’hui, sur le terrain, nous constatons un statu quo identique à celui de 2016. Si l’on tient compte des projets en cours ça et là, on parviendra péniblement à une croissance de 3,9 %. Même si l’objectif du gouvernement et de l’administration n’a pas changé, il reste néanmoins trop politique. Nous avons une élection partielle en vue. Dans le monde des affaires, certains anticipent la tenue des élections générales. Le pays bute sur la perception qu’il y a une popularité grandissante du régime en place auprès du public. L’écho qui a succédé aux effets d’annonce s’est tu. (…) Exception faite de la ligne de crédit indienne, il n’y a rien de visible.»

Eric Ng, économiste : «Pessimisme en 2017-2018»

Dans une analyse publiée dans Le Défi Quotidien du mercredi 19 juillet, l’économiste Eric Ng passe en revue les résultats d’une enquête d’opinion réalisée par PluriConseil durant la semaine écoulée, auprès de trente analystes économiques et financiers. Extrait: «(…) Ce n’est pas avec enthousiasme mais avec pessimisme que les personnes interrogées abordent l’année financière 2017-2018. D’emblée, elles observent qu’il y a un gouvernement ‘which is struggling with governance’ et qui montre un ‘bilan faible’ à mi-mandat. Certes, un match de foot se joue en 90 minutes, mais les spectateurs désertent déjà le stade, car les joueurs pètent les plombs.»

Takesh Luckho, chercheur chez KMDL Consults Limited : «Amélioration dans le court terme»

Économiste, chercheur et doctorant, Takesh Luckho affirme que les grands chantiers relanceront l’économie. Il faudrait se préparer pour le long terme: «L’expansion économique devrait se poursuivre au même rythme. En 2017, la croissance pourrait connaître une légère amélioration avec des projets majeurs qui commencent à se concrétiser. On assistera alors à un certain éclaircissement de l’activité économique, surtout au niveau de l’emploi. Ces jobs, cependant, ne devraient concerner que la main d’œuvre au bas de l’échelle. Le chômage pourrait chuter en-dessous des prévisions. Au fur et à mesure que ces projets se concrétisent, on pourrait s’attendre à une amélioration des indicateurs. Mais qu’est-ce qui se passera après? Quand on raisonne de façon sectorielle – chômage des jeunes, des femmes, coût de la vie - il y a des nuages à l’horizon. L’inflation dépasserait les estimations.»

Indicateurs : ces estimations importantes

Selon Statistics Mauritius, la croissance continuera à s’améliorer à un rythme modéré. Le chômage serait identique au taux de l’année précédente. Mais l’inflation s’accélèrerait plus rapidement que prévu.

  • Croissance : 3,9 %
  • Chômage : 7,3 %
  • Inflation globale : 2,4 % (fin juin)
  • Investissements : 17,9 % du PIB
 

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