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Pénurie sur le marché local : les entreprises privées étudient la possibilité d’importer des légumes

Certaines entreprises ont connu baisse dans la production vivrière. Photo-crédit : ENL

Avec les grosses averses qui se sont abattues sur l’île depuis quelques jours, une pénurie de certains légumes se fera ressentir sur le marché. Du coup, certaines entreprises privées dans le secteur de l’agro-industrie ont entamé des discussions pour voir s’il y a un besoin d’importer des légumes. Toutefois, cela peut se faire avec l’octroi d’un permis de l’Agricultural Marketing Board. 

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Suren Surat, directeur de la compagnie SKC Surat, parle d’une  « baisse générale » de la production des légumes en ce moment. « Cependant, le manque n’est pas aussi prononcé. Nous sommes en mesure de fournir les hôtels et les grandes surfaces comme il le faut », dit-il.. 

Cependant, avec les grosses averses qui se sont abattues sur l’île ces derniers jours, Suren Surat souligne qu’il y a une possibilité qu’il y aura une pénurie de certains légumes dans les semaines à venir. « Nous sommes en discussions avec les planteurs locaux avec lesquels nous avons un contrat.  Si le besoin se fait sentir, nous allons faire une demande auprès du ministère de l’Agro Industrie pour importer certains légumes », fait comprendre Suren Surat.  « Nous serons en mesure de faire connaître notre décision la semaine prochaine », soutient Suren Surat. Par ailleurs, le directeur fait ressortir que sa compagnie importe déjà régulièrement certains légumes qui se font rares sur le marché local, notamment les poivrons.

Chez ENL Agri, il y a eu de bons rendements au début de l’été, mais l’entreprise a commencé à rencontrer quelques soucis de production depuis ces deux dernières semaines en raison du fort taux d’humidité dans les serres. « Les cultures les plus touchées sont les cucurbitacées, dont le rendement a baissé de près de moitié pour certaines variétés comme les pâtissons et les courgettes », indique Alban de Spéville, General Manager de Field Good Fresh Goods, filiale d’ENL Agri. La compagnie privilégie avant tout la production locale et n’envisage l’importation qu’en dernier recours. « Si la situation continue à se détériorer, nous n’aurons effectivement pas trop le choix que de procéder à l’importation pour certaines références », fait-il comprendre. D’ailleurs, il confie que les discussions (pour voir quels sont légumes qui doivent être importés et à quel volume) sont actuellement en cours. 

Du côté du groupe Medine, la production de légumes pour la période de juillet à décembre 2021 a connu une nette hausse par rapport à l’année 2020/21. Didier Charoux, Managing Director (Agriculture) du groupe, explique que, pour le moment, les importations se font uniquement à travers l’Agricultural Marketing Board (AMB) et que Medine ne détient pas de permis d’importation. « Si certains légumes manquent sur le marché et que les autorités délivrent un permis d’importation, nous envisagerons cette possibilité », souligne-t-il.

Toutefois, Didier Charoux avance qu’il est primordial que les demandes de permis d’importation et leur attribution ne concernent pas que les légumes en pénurie de façon à ne pas se retrouver en situation de surplus sur le marché. « Cela décourageait les planteurs qui se donnent beaucoup de mal pour cultiver leurs champs et qui n’arrivent pas à vendre leurs produits lorsqu’il y a du surplus », explique-t-il.

Hausse jusqu’à 40% sur les prix des légumes

Alban de Spéville explique que les perturbations logistiques au niveau mondial ont provoqué des ruptures d’approvisionnement de certains intrants ainsi que l’augmentation du coût de ces derniers (semences, substrats de propagation, fertilisants, produits phytosanitaires). « Ainsi, on note une augmentation de plus de 50 % pour certaines références d'intrants », indique l’intervenant.

Pour sa part, Suren Surat affirme qu’il y une augmentation variant entre 10 % et 40 % sur les prix de différentes références de légumes par rapport à deux mois de cela. Par ailleurs, il explique que les légumes qui seront importés (si le besoin se fait sentir) seront  relativement plus chers que d’habitude. « Il faudra prendre en considération les perturbations au niveau des bateaux et la hausse du coût de fret », dit-il. Pour sa part, Didier Charoux affirme que les prix pour les producteurs sont restés stables cette année malgré toutes les augmentations subies sur les matières premières. « Partout à travers le monde, les producteurs agricoles sont en difficulté en raison d’une pénurie de matières premières et également de la flambée des prix », soutient-il.

Quelques chiffres à retenir

SKC Surat 

  • Entre 20 à 30 tonnes de légumes fournies aux hôtels chaque semaine. 
  • Quelque 30 tonnes de légumes fournies aux grandes surfaces chaque semaine.
  • 125 planteurs locaux fournissent la compagnie avec des légumes frais. 

ENL Agri

  • ENL Agri gère environ 15 000 arpents de terres, dont la majorité sous culture de canne à sucre. Ce qui fait d’ENL Agri le troisième plus gros producteur cannier de l’île avec une récolte annuelle moyenne de 290 000 tonnes.
  • ENL Agri produit quelque 1 750 tonnes de légumes par an.

Médine 

  • Une production de légumes de 3 250 tonnes est attendue pour l’année financière qui s’achève au 30 juin 2022 
  • 1 649 tonnes de légumes  ont été produites l’année précédente.
 

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