Pédophilie - Joseph Michel de Ravel de l’Argentière : «Je veux retrouver une vie normale…»

Jugé coupable de pédophilie, Joseph Marie Louis Michel de Ravel de l’Argentière a présenté ses excuses en cour intermédiaire, jeudi. Il dit vivre dans la honte et relate avoir lui-même été victime d’abus sexuels durant son enfance. Les plaidoiries des deux parties sur la sentence sont prévues le 23 novembre 2018.

Joseph Marie Louis Michel de Ravel de l’Argentière, âgé de 58 ans et habitant Tamarin, avait été jugé coupable sous 21 chefs d’accusation d’attentat à la pudeur le 28 août 2018. Il avait plaidé coupable sous 14 chefs d’accusation et non coupable sous 7 chefs d’accusation. Les délits ont été commis entre 1980 et 2004. Huit victimes avaient porté plainte contre lui à la police. Elles étaient âgées entre 5 et 13 ans au moment des faits.

Jeudi, le quinquagénaire a été appelé par la défense à témoigner dans le sillage des plaidoiries sur sa sentence dans le procès intenté contre lui. Interrogé par son avocat, Me Gavin Glover, Senior Counsel, il a relaté qu’il avait été abusé sexuellement durant son enfance par le fils de sa bonne. 

« J’ai éprouvé de la honte et de la peur », devait affirmer le quinquagénaire après l’éclatement de l’affaire. Il dit avoir vécu cette situation très mal. Ce n’est que quand il a été arrêté en juin 2012 qu’il a pris conscience de ses actes face à la société, à son épouse et à ses enfants. 

«Je condamne l’acte, mais pas l’homme »

L’accusé a soutenu que sa vie professionnelle a été anéantie ainsi que sa vie sociale après l’ébruitement de cette histoire. Il affirme vivre désormais reclus chez lui. « Je n’ose plus sortir. Je regrette sincèrement ce que j’ai fait. Je demande pardon aux victimes et à leurs familles. Je demande à la cour une deuxième chance pour retrouver une vie normale », déclare Joseph Marie Louis Michel de Ravel de l’Argentière. 

L’épouse de l’accusé, Sophie de Ravel de l’Argentière, a aussi été appelée à la barre des témoins. Elle a relaté qu’elle était dévastée quand son époux lui a dévoilé toute cette histoire. « Je condamne l’acte, mais pas l’homme », dit-elle, ajoutant que l’idée de quitter son mari ne lui a jamais effleuré l’esprit. Elle a soutenu que ses deux enfants ont eu beaucoup de mal à surmonter cette histoire. D’autant plus que quelques-unes des victimes sont parentées à eux. « C’est une situation complexe et difficile à gérer. Tout le monde nous tourne le dos. Socialement, c’est la honte », dit-elle. Elle estime que son époux a droit à une deuxième chance.

Charlotte Common a aussi été interrogée par la défense. Elle dirige un programme pour les victimes d’abus sexuels et exerce aussi comme pasteur. Elle a expliqué qu’elle avait rencontré l’accusé le 20 décembre 2012. Il lui paraissait traumatisé. Elle ajoute que l’accusé est une personne « who wants to find a way through this dilemna ». Elle a soutenu que toute sa famille « was in deep pain ». Elle ajoute que l’accusé a suivi une thérapie avec elle. 

Suite à l’audition de ces témoins de la défense, les avocats des parties feront leurs plaidoiries le 23 novembre 2018 devant la magistrate Niroshini Ramsoondar.