PAMRO : l'éthique autour des données personnelles au centre des débats 

L'émergence de la cybernétique, la technologie 5G, la robotique, et l'accès plus facile a une masse de données sur les citoyens, la grande question est de faire la part des choses côté éthique. Peut- on impunément utiliser des données et des informations dites 'personnelles ou privées' dans la recherche? Les 127 délégués qui débattent du sujet ont trois jours pour arriver à un consensus sur cette question très sensible. 

La 20e conférence de la Pan African Media Research Organisation  (PAMRO),  qui marque également le 20e anniversaire de l'organisation non-profitable, se tient du 25 au 28 août 2019 à l'Hotel Hilton, à Flic- en- Flac. Cette organisation panafricaine réunit les entreprises engagées dans les études d’audience pour passer en revue les derniers changements dans le monde des médias et des moyens pour mieux atteindre les audiences pour les annonceurs. PAMRO regroupe les plus grands professionnels de l’Afrique et fait la promotion des méthodes et des critères de qualité qui peuvent bénéficier à tous les acteurs. 

L'autre objectif de la conférence qui a comme partenaire Le Défi Media Group est de créer une collaboration de tous les pays africains pour donner un boost à la recherche sur le continent, pour trouver un système qui peut facilement être modifié dépendant du contexte local des pays.  « L'Afrique a la capacité et les moyens d'être au-devant de la scène dans le domaine de la recherche, dans la création de nouvelles technologies. Cependant cela n'a pas été le cas jusqu'a présent, en raison d’un manque d'investissements et d'infrastructures, cela doit changer », explique le CEO de Plus 94 SA, Sifiso Falala, président de la PAMRO.

Sifiso Falala: «Les autorités doivent donner l'exemple quand il s'agit du droit à une vie privée»

Le président de la PAMRO, Sifiso Falala, a donné le coup d'envoi de cette conférence. Les nouvelles technologies, et le respect de la vie privée des citoyens et de meilleures techniques pour la recherche et les études de marché. Sifiso Falala répond à nos questions.

Le continent africain est quelque peu à la traîne dans le domaine technologique ?
Oui, nous avons un gros retard à rattraper, nous avons sur le continent africain les meilleurs professionnels au monde. La recherche est au niveau mondial. Chez PAMRO, nous avons même pu exporter certains de nos travaux vers l'Europe, l'Amérique du Nord ou l'Asie, nos techniques de recherches sont très efficaces, et nous continuons à les améliorer. Ce qui cause le sous-développement de la recherche en Afrique est principalement le manque d'investissements dans les infrastructures dédiées à la recherche. Nous avons perdu trop de temps sur les idéologies, les concepts et pas suffisamment sur des mesures tangibles qui apportent des résultats.

Quel est, selon vous, le rôle de Maurice dans cette vision d'un continent uni ?
Le rôle que joue Maurice, comme une passerelle entre le continent africain et les pays comme l'Inde, la Chine ou l'Australie, a été fantastique jusqu'a présent. Maurice a compris que son positionnement stratégique peut être bénéfique à la fois pour Maurice et tout le continent. Maurice doit cependant se concentrer sur sa population. Il faut continuer d'investir pour le bien-être des Mauriciens, les infrastructures, l'éducation, la population doit être au centre du développement pour devenir une High Income Economy.

À Maurice nous avons le projet Safe City, l'éthique autour du droit à la vie privée est décriée. Doit-on faire la part des choses entre sécurité et éthique? 
Ce n'est pas un problème d'avoir des caméras pour prévenir ou détecter des crimes, beaucoup de pays privilégient ce système de sécurité. Mais il y aura définitivement un problème si ces caméras sont utilisées à d'autres fins. Aller dans l'espace privé des personnes, quand les citoyens se sentent épiés à longueur de temps, cela peut poser un souci d'éthique. Nous avons eu des cas où il y avait des caméras dans des chambres d'hôtel, des drones qui vous espionnent à travers vos fenêtres. Les autorités doivent donner l'exemple en assurant que les citoyens puissent profiter de leur droit à une vie privée. 

L'Intelligence artificielle est déjà partout

James Ingram Ceo de Telmar et de Splashlight, deux compagnies à la pointe de la technologie aux Etats Unis, a expliqué que l'intelligence artificielle (IA) est déjà présente dans presque tous les secteurs d'activités. Allant de l'anthropologie, l'IA est un outil facilitateur de la créativité. L'IA est partout dans le Fashion and Design. Certains AI ont même peint des tableaux vendus à plusieurs milliers de dollars. l'AI est même sur le point d'écrire un livre, tandis qu'une autre produit un film.

Les voitures de courses sont également équipées de l'IA. Ce phénomène devrait encore s'accentuer dans le futur, car il aide la personne à améliorer la productivité et la mobilité. Maintenant, il met l'emphase sur comment les hommes et la machine pourront travailler ensemble pour de meilleurs résultats plus rapidement. James Ingram a aussi ouvert le débat sur l'éthique autour de cette technologie. Comment allons-nous utiliser les données ? L'IA est fondamentalement neutre. Le souci reste l'utilisateur. Comment allons-nous réagir au manque de législation autour?