Oudorao Apajee, consul honoraire : «La Côte d’Ivoire cherche des investisseurs mauriciens»

Il existe de nombreuses perspectives d’investissement en Côte d’Ivoire pour les investisseurs mauriciens, notamment dans le textile, le tourisme et l’agriculture. C’est ce que nous a confié Iswarao Oudorao Apajee, consul honoraire de ce pays d’Afrique de l’Ouest à Maurice.

« Le pays est en pleine reconstruction après une longue période d’instabilité marquée par des coups d’État et des troubles. »

Parlez-nous de votre rôle en tant que consul honoraire de la Côte d’Ivoire.
Je suis le représentant de la Côte d’Ivoire à Maurice. Mon rôle se situe à plusieurs niveaux. Je prodigue des conseils aux Mauriciens qui vont ou qui se trouvent en Côte d’Ivoire, notamment pour affaires. J’apporte mon concours au niveau des échanges entre les deux pays. Je travaille beaucoup avec la Chambre de commerce et d’industrie (CCI-CI) de Côte d’Ivoire, qui est l’équivalent du Board of Investment. Ayant vécu dans ce pays pendant plus de trois décennies, j’ai acquis une grande expérience que je peux partager avec mes compatriotes.

Quelles sont les perspectives d’investissement pour les Mauriciens dans ce pays ?
Il faut savoir que la Côte d’Ivoire est en pleine reconstruction après une longue période d’instabilité marquée par des coups d’État et des troubles. Ce qui fait que ce pays est en retard sur son développement. Ce qui explique pourquoi le gouvernement du président Alassane Ouattara offre beaucoup de facilités aux investisseurs, surtout aux Mauriciens qui veulent y investir. D’ailleurs, l’ancien Premier ministre adjoint Xavier-Luc Duval s’y est rendu en avril 2016. Trois accords portant sur le libre-échange entre les deux pays et sur la promotion des investissements ont été signés. Je suis disposé à accorder toute mon aide aux investisseurs mauriciens qui veulent y investir.

Quels sont les secteurs où l’on peut investir ?
Ils peuvent investir notamment dans le textile, le tourisme, le secteur agricole et l’élevage. J’ai été mandaté par le ministre de l’Industrie et des Mines ivoirien, Jean-Claude Brou, pour voir si les industriels mauriciens sont intéressés à prendre le coton ivoirien. Je vous rappelle que la Côte d’Ivoire est l’un des plus gros producteurs de coton au monde. C’est un coton de très bonne qualité, prisé par la Chine et l’Indonésie. Le ministre est aussi intéressé à savoir si les Mauriciens sont disposés à opérer trois grosses usines textiles qui ont été fermées durant la guerre. Ils auront toutes les facilités voulues pour le faire. S’ils sont intéressés, il est disposé à venir à Maurice pour les rencontrer…

Quelles sont les facilités qui sont offertes par le gouvernement ivoirien aux investisseurs ?
Dans le passé, les investisseurs devaient passer par un notaire, un avocat ou un avoué pour investir dans ce pays. Ils devaient débourser une grosse somme d’argent. Les démarches peuvent prendre jusqu’à trois mois. Aujourd’hui, à travers la CCI-CI, les démarches sont faites en 24 heures et cela ne coûte même pas un dixième du prix réclamé par le notaire. En sus, tout investisseur qui crée un certain nombre d’emplois bénéficie de facilités hors taxes pour l’importation des machines et autres équipements. Il est exempté pendant cinq ans du paiement de la taxe sur les profits.

Il a été question de l’ouverture d’une ambassade mauricienne en Côte d’Ivoire.
À mon avis, le plus vite ce sera fait, le mieux ce sera. La Côte d’Ivoire est un pays phare en Afrique. Déjà, toutes les institutions internationales comme la Banque africaine de développement, l’Unicef, l’Onu et le BIT y sont retournés après la guerre.

D’ailleurs, ce pays organisera les prochains jeux de la Francophonie.
Ce sera en juillet 2017. J’ai déjà parlé aux autorités sportives de Côte d’Ivoire en vue d’accorder des facilités à la délégation mauricienne. Malheureusement, jusqu’à présent, toutes mes démarches auprès du ministère de la Jeunesse et des Sports mauricien sont tombées dans l’oreille d’un sourd. C’est dommage…